Manger sans dépasser sa faim peut être perçu comme une restriction si ça nous oblige à nous priver de nos mécanisme de défense ou d'une façon privilégiée de se calmer les nerfs.
Je suis sure que certaines qui font la même démarche que moi se sentent parfois privées. Moi aussi je me sens parfois privée. J'ai envie de manger plus même si je suis déjà nourrie suffisamment pour mon corps. Mais parfois, mon âme a besoin d'apaisement, de divertissement, d'être nourrie et la nourriture remplis ou gèle momentanément ces sensations diffuses là. En général, je succombe ou je me prive. Là est l'erreur car il y a d'autres options.
Se priver de se calmer ou de se consoler, c'est une privation.
Si manger a un effet et si on le fait, c'est qu'on en a besoin.
Ce n'est pas sain d'ignorer ses besoins. Ni tenable.
Au contraire, il faut s'écouter plus et comprendre nos besoins avec notre tête et nos trippes. C'est la seule façon d'en arriver à une autre façon de nous faire du bien sans nous faire aussi du mal.
A ça, chacune à ses réponses selon ses besoins profonds du moment: techniques de relaxation, calins avec son amoureux, arts, rapprochements d'avec des êtres chers éloignés, distractions, sport, n'importe quoi en autant qu'on ne cherche pas à fuir mais plutôt à s'écouter. On a bien des choses à se dire quand on s'arrête et on réalise qu'il y a bien des appétits et bien des façons de se nourrir et qu'en n'en prévilégiant qu'une, on en oublie les autres et on en perds notre équilibre.
Manger à sa faim, c'est surtout apprendre à satisfaire ses autres faim autrement, avec dévouement, en étant attentives à ses appétits alimentaires et aux autres, en ne confondant pas tout, en se donnant le droit d'aller chercher exactement ce qui nous fait envie, en ne se contentant pas de substituts.
Mangez, mais vivez aussi, et surtout, en comblant tous vos appétits. La vie tends vers l'équilibre quand on l'écoute, elle a ses rythmes et c'est en la vivant au maximum et globalement qu'on s'éloigne des extrêmes. Et pas de crainte de devenir égoïste à trop s'écouter, on ne peux que déverser la vie qu'on a en soi sur les autres et lorsque nos douleurs ne prennent plus toutes nos énergies, c'est au monde qu'on s'ouvre. S'écouter, c'est mieux connaitre les autres. Se nourrir, c'est être vivant et libre.
samedi 2 février 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Encore une fois, ce que tu écris me parle beaucoup, et ta façon de le dire, clairement, justement, et avec finesse, me touche.
Je suis dans ce cas où, bien souvent, si ce n'est tous les jours, je mange pour d'autres raisons que la seule faim. J'identifie parfois les raisons pour lesquelles j'ai envie de manger, mais j'y réponds rarement de façon adaptée, sans doute parce que la nourriture est une solution de facilité, que c'est devenu une habitude, et que jusqu'à présent j'en retire plus de bénéfices que de désagréments (pourtant les désagréments sont bien là... mais le psychisme est bien complexe ...).
Je crois que le plus important, c'est justement de ne plus se positionner dans les extrêmes (dans le trop, ou dans la restriction vécue comme une privation), mais d'essayer, à son rythme et selon ses possibilités du moment, à faire de petits pas... Or quand on est habitué aux extrèmes, c'est sans doute ce qui parait le plus difficile à réaliser, accepter de faire un petit pas (plutôt que de valser d'un extrème à l'autre)...
Bon week-end, et sache bien tout mon plaisir de te lire, cela m'aide également dans ma réflexion et mon cheminement :-)
Merci Odile, c'est réciproque!
xx
je suis complètement d'accord. ça me fait réfléchir, à la suite de ton commentaire au mien d'ailleurs...
merci!
oh ça n'a pas marché?
Oui, ça a marché, mais il y avait une armée de bibittes qui me courraient après et j'avais des choses à comprendre...
Enregistrer un commentaire