vendredi 30 janvier 2009

Si j'avais les ailes d'un ange...

Après avoir eu de nombreux cycles anovulatoire, je crois que mon petit ovule a bien rencontré son complément génétique mais qu'il a préféré ne pas s'implanter dans mon utérus. Vendredi dernier encore, après un long et étrange retard de règle, j'ai perdu un tout petit caillot de sang qui n'avait rien a voir avec des règles au moment même ou je réfléchissais sur la maternité.

C'est comme si mon corps ne voulait pas avoir d'enfant. C'est le même genre de petit caillot qu'en avril dernier, alors que je réalisais tout ce que faisait remonter en moi l'idée d'être enceinte: peur de cette filiation avec mes parents, peur de cette responsabilité que je joue déjà avec mon frère et qui m'étouffe, peur d'avoir un jour envie d'abandonner mes enfants comme on l'a fait pour moi, comme on l'a fait pour mon frère et comme j'ai parfois envie de faire avec lui. Depuis ce temps, mon corps proteste et refuse. La maternité me donne le vertige et mon corps se refuse cette fois à la sensation alors que je l'ai toujours obligé à se dépasser.

On veut me donner des pillules pour forcer l'uvolation et l'implantation. Je préfère commencer par accepter mes craintes. Oh, bien sur, il n'y a peut-être pas que ça et il faudra peut-être bien avaler la pillule d'en avaler plus, mais j'ai envie de commencer par écouter mon corps et mes peurs, même si ça semble psycho pop/grano/new-age et que je ne suis pas particulièrement ésotérique. Il y a des intuitions qui sont sufisemment fortes pour indiquer qu'on doit prendre le temps de prendre le temps. Si ça ne me rends pas fertile d'être libre de mes coincements intérieurs, ça me rendra à coup sure une meilleure personne et, peut être un jour, une meilleure mère.

Je ne vous cache pas que je sens parfois un peu de colère ou de jalousie monter lorsque je vois certaines femmes, pas toute necessairement formidablement équilibrées ou maternelles, parfois franchement malsaines, avec leurs poussettes et leurs bambins. Je me crois sufisament consciente, peut-être même trop, de l'importance de l'enfance et des cicatrices qu'on peut en garder pour faire mal à un enfant, pour ne pas donner tout l'amour et toute l'énergie dont je suis capable, malgré mes peurs et mes quelques cicatrices. J'ai parfois peur pour moi mais jamais pour eux. C'est peut-être pour ça que mon corps me protège, et j'essaie d'écouter et d'être reconnaissante. Mais je me sens quand même un peu cassée en tant que femme, a genou devant la nature, impuissante.

Et ça me fâche de me retrouver ainsi blessée par l'absence, encore une fois, et de devoir expérimenter la patience et l'espoir alors que mes rêves d'enfants étaient plutôt remplis d'insouciance et de spontanéité.

Bien sur, il y a l'adoption, possibilité rassurante qui rase ce concept de filiation biologique que je déteste. Et j'ai toujours voulu adopter. J'aurais juste préféré le faire avec le plein choix. Et plus récemment, j'aurais voulu offrir un petit être unique et mélange de nous deux au seul homme qui m'ait donné l'envie de m'engager réellement; j'aurais voulu que nous puissions apprendre à connaitre doucement notre bébé avant qu'il soit là; j'aurais voulu vivre avec lui cette expérience tellement forte qu'est l'accouchement. Je n'avais pas ces rêves là avant, moi qui disait, haute comme 3 pommes, que j'aurais des bébés toute seule, et maintenant que je les ai laissé m'atteindre, ces maudits rêves, ils se montrent insaisissables pour le moment. J'hésite entre la tristesse et la rage...

Je ne sais plus trop si j'ai envie d'être en pratique sage-femme pour le moment. J'ai plutôt envie de me retrouver avec moi même, de partir pour mieux revenir et pouvoir ainsi être en paix, avec ou sans enfants, pour accompagner les mères et les pères dans leur grand moment sans amertume. Je pense au Mozambique, au montagnes du Laos, aux cuchumatanes, à des champs de fruits, au monastère des Augustines même... Ce n'est même pas une histoire d'enfants au fond, ce sont des blessures de famille que je me sens prête à oublier, puis une envie de me connaitre ensuite pour vrai, sans tout ces masques, sans tout ces doutes, une envie d'aller vers l'essentiel.

Je prendrais bien une année sabatique autour du monde et je prendrais le temps de prendre le temps, le plus grand des luxes.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne trouve pas ça si grano ésotérique de vouloir accepter ton vécu pour laisser ton corps accepter un enfant. Tu es sage de penser à panser tes blessures avant le grand engagement. Et d'avoir cette patience-là, aussi. Je te souhaite d'y arriver bien vite.

Une année sabbatique, pourquoi pas. Rien de tel pour apprendre, découvrir, vivre autrement. Tes destinations me font envie même si j'ai perdu l'amour du voyage qui me possédait jusqu'à récemment. C'est drôle, moi c'est bien le contraire, je vendrais mon âme pour pouvoir amorcer mon retour aux études au plus vite, je ne ressens même plus le besoin de voyager maintenant que je pense m'être trouvée. Cela dit, j'ai bien peu voyagé, et je crains que malgré tout ce qu'il me reste à voir dans le vaste monde, je n'en verrai pas bien plus...

Je n'ai malheureusement pas le vécu nécessaire pour te conseiller, te rassurer, mais j'espère qu'au moins de te savoir lue te réconforte un peu.

Bonne chance dans tes réflexions ton cheminement!

La Souimi a dit…

Ouais... Je vais oser,,, te dire que peut-être,,,, il faut lui faire de la place....Laisser des adultes de ta vie s'assumer et vivre ta vie pour toi....Et pour ton amoureux.... Oui, une sabbatique autour du monde, sans personne d'autre que vous deux... Pourquoi pas la France.... Oups,,,, j'ai trop parlé........

xxx
Je pense à toi, chère amie....

Élevage Choco-Vanille Chinchillas a dit…

si le coeur t'en dit, et les sous aussi, let's go !!! Justement, le stress de nos vies n'aide pas toujours.

Un changement de routine peut aider, et où, faire un grand bien être.

Passion Orchids a dit…

COPIÉ-COLLÉ
si le coeur t'en dit, et les sous aussi, let's go !!! Justement, le stress de nos vies n'aide pas toujours.

Un changement de routine peut aider, et où, faire un grand bien être.

C'EST MOI KARO HEHE

Anonyme a dit…

Merci à vous toutes d'être là et de lire...

xx

Anonyme a dit…

Je ne vais quand même pas n'écrire plus que la dessus, mais je crois avoir atteint le point ou assez, c'est assez.

Il y a quand même des o... de limites. Je n'ai même pas envie de raconter cette fin de semaine que j'ai dans la gorge depuis 2 jours. Je passe des larmes à la rage et ce ne sont pas ceux qui déchargent tout sur moi qui s'en soucient. Famille de m..., bande d'égoïstes finis, d'aveugles émotif incapables d'entraide ou d'empathie quand ce n'est pas carrément d'intelligence primaire. J'en peux plus!

Je peux tout à fait vivre avec le fait de n'avoir aucun soutien de ma famille. Ce qui me pèse, c'est de devoir les materner tous. J'ai 26 ans. Ce devrait être moi l'irresponsable. Vous pensez sans doute que je ne suis pas obligée, mais il faut être là et voir la vulnérabilité de chacun pour comprendre.

Pour ajouter a ce qui m'enrage, la T.S. de mon frère essaie de me refiler la tutelle légale de mon frère. Est ce que ça vient seulement à l'esprit de quelqu'un qu'il se pourrait que ce soit extremmement lourd émotivement pour moi de m'occupper officieusement de lui sans soutien sans en plus chercher à m'imposer ce statut légal qui ne viendra que compliquer une relation que je n'ai jamais souhaitée?!!! No way!

Je me creuse les méninges de tous les bords et je n'arrive pas à trouver de solution parfaite. Je voudrais juste que tout le monde soit heureux et, si possible, moi y compris. Le problème, c'est que monte aussi l'envie de dire a certaines personnes des vérités qu'elles auraient du mal à entendre.

Ça fait du bien à cracher toute cette colère...

Je vous souhaite une semaine plus calme et je vais aller finir de me calmer dans mon lit!

Vertige
xx

Anonyme a dit…

Je ne peux qu'essayer d'imaginer ce que c'est que de vivre dans ces conditions familiales-là...

Il n'y a vraiment personne dans ta famille, grand-parent, oncle tante, qui puisse t'aider là-dedans?

Il doit bien y avoir des ressources pour t'aider toi, maintenant? Savoir quels sont tes recours, tes possibilités, obtenir des conseils, du soutien, etc...

Ah, je ne sais pas quoi dire, je suis désolée, je n'ai jamais eu à vivre ce type de situation, mais je voudrais tellement t'aider, je me sens cheap de te lire et de ne même pas essayer de t'encourager... mais je sais bien que je ne suis pas d'une grande aide.

En tout cas, ne t'oublie pas là-dedans. J'imagine bien que placer ton bonheur en bonne position par rapport au bonheur des membres de ta famille peut être culpabilisant, et je me doute que tu n'as pas besoin de ressentir de la culpabilité par-dessus le marché... Mais en 26 ans tu as eu plus que ta juste part de difficultés, il serait peut-être aussi temps de penser à toi, de réaliser tes aspirations, voyager, fonder TA famille non dysfonctionnelle (oui tu en es manifestement très très capable). Tu ne peux pas porter toute ta famille sur tes épaules, c'est trop lourd. Tu peux les aider à essayer de s'en sortir et arrêter de dépendre de toi, mais tu ne peux pas tout faire à leur place. Tu as droit d’être heureuse, tu as travaillé très fort pour y arriver et tu le mérites. Il existe sûrement une solution dans laquelle tu puisses vivre comme tu l'entends. Refuser la tutelle de ton frère ne veut pas dire l'abandonner, non plus.

Bon courage, et tant mieux si t’aide un peu de te défouler sur ton blog, je pense qu’on est plusieurs ici à aimer te lire peu importe ton état d'esprit et qui t'envoient des ondes positives. Je te souhaite que les choses se replaceront pour toi...

Passion Orchids a dit…

Je sais que personne ne pourrai te dire quoi faire (étant donné qu'on ne vit pas dans ta situation).

J'ai juste une envie terrible de te dire: Pourquoi, pour une fois pour toute, que tu ne leur dit pas ce que tu as écris sur ce blog.

Fais-le pour toi, pour te libérer (comme en l'écrivant) Si ta situation actuelle est invivable, elle le sera surement plus vivable une fois les gens de ta famille au courant de ce que tu vis.

Les gens embitionnent parce qu'ils ne savent pas tant que tu ne parleras pas.

Ca va exploser, mais ca va s'éclairsir après la poussière tombée.

C'est difficile, mais fais-le pour toi.

Je l'ai déjà fait. ON me respecte maintenant dans la famille.

xxx

Anonyme a dit…

Allô Vertige,

Je t'ai écrit un courriel sur miamlavie@gmail.com (c'est la seule adresse que j'avais pour te rejoindre).

Bon courage.

Marie-Hélène