vendredi 20 février 2009

Étudier jusqu'à la mort

Quand après deux jours d'étude intensive, tu persistes et te fais un party personnel de note de cours en dansant et chantant par dessus les chansons Axelle Red, de Bryan Adams, de bush ou de Metallica qui jouent à fond en faisant parler des gènes haploïdes en pleine mitose et qu'en plus, t'as un fun fou, est-ce un signe, docteur, est-ce un signe que tu commence à être affectée?

...


Gnagnagna, those were the best days of my life!

jeudi 19 février 2009

Jalousie

Je crois qu'il faut que je m'avoue avoir attrapé un méchant virus. Tellement que j'y ai rêvé cette nuit.

Je suis jalouse.

Jalouse, yeurk, quel défaut laid et inavouable!

Mon amoureux n'a rien a voir là dedans. En fait, il ne la connait même pas.

La fille en question est mon sosie sous certains aspects. On se ressemble tellement dans notre histoire, nos envies et nos projets que ça en est troublant, et pourtant je crois pas mal sortir des rangs. Il y a pourtant une différence énorme. Elle accroche l'oeil, elle impose le respect avec son air de bonheur et de simplicité. Elle est mon idéal de beauté et visiblement, celui de bien des gens.

Là ou j'enrage un peu, c'est de constater la facilité avec laquelle les portes s'ouvrent devant elle. Ma jalousie s'est carrément enflammée lorsque le responsable des bourses l'a choisie pour recevoir une bourse d'étude basée sur le besoin financier alors que franchement, autant dans les notes que le dit besoin, j'aurais passé bien des gens avant elle y compris moi! En fait, il y a tout un univers à ses pieds, quelqu'un pour lui donner une voiture, un autre pour la financer, un autre pour l'emmener en vacance, un autre pour lui faire la lecture et tout le monde qu'elle connait pour se pâmer d'admiration devant elle, pour boire ses paroles et ses conseils qui franchement, ne sont pas toujours des plus éclairés.

Le hic, c'est que j'ai la drôle d'impression qu'elle en profite bien, qu'elle connait son pouvoir et que ce petit sourrire qu'elle seert à tout le monde n'est pas désintéressé. L'autre hic, c'est qu'elle a toujours les même projets que moi et que j'ai l'impression de devoir être dans son ombre jusqu'à la fin des temps. Même projets humanitaire. Même ambitions de carrière. Même ville où chercher à décrocher un poste. Si, pour elle, réussir est un dû, moi je doute souvent d'y arriver. Je sais qu'elle ira loin, je crois que moi aussi et je préférerais que ce soit dans des directions pas trop parrallèles.

J'essaie de me détacher, de rire avec elle, de me dire que j'ai un problème plus qu'elle avec les sentiments qu'elle m'inspire parfois. Pourtant, je sens que le fond de mon sentiment la dépasse et reposse sur une véritable injustice: la beauté ouvre des portes et crée des ponts là ou il me faudra travailler à la masse et nager. On se ment à croire que l'esprit, l'intelligence ou la compassion valent le fait d'être un beauté et ce constat m'enrage.

C'est quand même pas la première fois que je me fais dépasser la beauté. J'ai une amie avec qui je suis depuis que nous sommes en couches et qui fait aussi partie de ces filles très gâtées par la nature. C'est devant elle que bavaient tout les gars que j'avais dans l'oeil à l'adolescence, même si à cette époque, elle n'était ni particulièrement gentille avec eux, ni particulièrement intéressée par quoi que ce soit qui dépasse le champ de la mode et de l'esthétique. A coté de ça, j'étais invisible, sensation qui me suit bien souvent encore.

Encore cette nuit, la fille de mes cours était là dans mes rêves sauf que ses cheveux étaient rouges comme l'enfer. Je crois vraiment que mon subconscient se paie la traite et exagère un peu.

Quand même... À quand la révolte des femmes ordinaires non pas contre ces belles femme mais contre cette culture qui pousse tout le monde à croire que c'est une qualité intrinsèque et insurpassable, contre ces "sages" et ces auteurs d'hier et d'aujourd'hui (http://www.evene.fr/tout/femme-laide...) qui donnent l'impression que les femmes laides ne valent rien et que la beauté d'une femme même acariâtre ou stupire mérite qu'on se répande en vers et en souffrances infinies pour elle?


Cela étant dit, je ne suis pas laide, juste bien ordinaire, et bon j'assume mon droit de l'être et tant pis pour les chances que je n'aurai pas.

Voilà, sentiment avoué n'est il pas à moitié digéré?

dimanche 15 février 2009

Adoption

C'est officiel, et c'est officiellement un secret... Je ne triche pas vraiment en le partageant si anonymement!

Nous sommes officiellement en attente pour une adoption régulière au québec :o) Ce sera une longue gestation, 5 à 6 ans en moyenne, souvent plus, mais nous ne sommes pas pressés. Nous serions bien malheureux si nous l'étions! Il nous reste à passer par un tas de tests et de paperasseries... Même pas peur!

On a toujours voulu adopter, sans que ce soit nécessairement pour le premier enfant. Si un autre enfant se pointe le bout du nez entre temps, on en sera que ravis! Pour moi, un enfant, c'est un enfant, et la parentalité, c'est bien plus dans le lien qui se crée et l'amour qui s'échange que dans les traits qui se ressemblent.

Il ne reste qu'à laisser la vie suivre son cours et à la laisser nous surprendre...

Continuer...

Depuis quelques mois, mon poids est stable. Trop stable...

Ce n'est pas un problème épouvantable. Ni inexplicable. Mais j'aurais envie de recommencer à m'écouter de façon plus attentive, à faire des choses pour moi et à continuer cette démarche basée sur l'amour de soi.

Le poids que j'ai perdu avec l'antirégime n'est pas revenu. On ne perds pas cette façon de s'écouter si facilement et en plus, je n'ai plus de compulsions sans ces restrictions qui me rendaient folle. Maintenant, je me sens prête et disponible à continuer un peu plus loin, après des mois passés concentré sur d'autres sujets qui méritaient que je leur accorde toute mon énergie.

Ce n'est pas parce que je peux manger n'importe quoi que je dois nécessairement le faire lorsque l'envie n'y est pas. Parfois j'exagère, et je le sais.

Je me suis demandée la semaine dernière ce que je veux vraiment. Je crois que c'est important de le faire. Je pourrais très bien décider d'arrêter ici, de ne pas perdre un gramme de plus, et ça serait bien correct.

Je n'ai pas nécessairement envie de maigrir. J'ai envie de courir, de manger en pleine conscience, de prendre soin de moi, de prendre le temps de relaxer, d'avoir une vie en équilibre, de choisir, d'être... Et je sais que lorsque je prends le temps et l'énergie de faire ces choses, je maigris.

Pour moi, c'est ça la signification de maigrir: c'est d'être plus en phase avec mon intérieur dans mes habitudes, et ça se traduit avec le temps sur mon corps mais aussi immédiatement dans ma tête!

Il faut maintenant apprendre à faire ces efforts initiaux qui me font sentir si bien. Je ne parle pas ici de me mettre à la soupe au chou, aux packs de protéines ni même à prendre pour texte sacré le guide alimentaire canadien.

Je parle de ne pas snoozer le cadran jusqu'à ce que je sois en retard et de me lever pour me permettre de faire mon yoga ou mon DVD de taebo et de déjeuner tranquillement avec les premiers rayons pour démarrer la journée zen. Je parle de prendre le temps de choisir ce qui me ferait plaisir de manger dans mon immense collection de livres de recette, d'aller au marché et de cuisiner. Je parle d'écouter toutes mes faims: celle d'amour, celle de calme, celle de défoulement et aussi celle de bouffe.


Présentement, c'est un peu l'anarchie: il y a l'école, les besoins des autres, le temps qui file comme un fou, mon perfectionnisme et le reste, et ce petit sentiment dépressif et surdébordé que je n'écoute pas devrait me rappeler de retrouver mon équilibre.

Équilibre... Je crois que je viens de trouver mon nouveau mantra.

vendredi 13 février 2009

Mésaventures à la clinique de fertilité

Je suis de mauvaise humeur.

J'avais un rendez vous chez le médecin hier, un rendez vous que j'attendais depuis des mois. J'avais des questions précises, auxquelles le médecin n'a pas pu répondre. En fait, j'avais l'impression qu'il ne savait même pas quelles était les hormones impliquées dans ce pourquoi il me traite. J'ai l'impression qu'il entendait de parler de LH et de physiologie pour la première fois depuis 15 ans. Rhaaa!

Il s'est peut-être senti mal à l'aise de son ignorance, même si j'ai mis 4 paires de gants blancs. J'avoue que j'étais aussi déçue. Je n'ai jamais prétendu en savoir plus que lui mais je crois qu'on a un rôle à jouer dans notre santé et aussi dans notre traitement. Je m'informe, j'explore et quand je pose une question, c'est que j'ai du respect pour le médecin, pas pour le piéger!

Il a cru bon, sans pouvoir répondre à mes questions, de les détourner et de me faire passer pour une totale cruche, en m'expliquant par exemple que l'acte sexuel ne sert pas qu'à faire des bébés, en ne me croyant pas que j'avais eu une courbe ovulatoire en décembre, etc... En fait, toutes les particularités de mes derniers cycle qui auraient pu lui donner des indices pour savoir il est où, le foutu problème, il ne m'a même pas écoutée lui en parler.

Une idée fixe: prescrire! A chaque possibilité sa pilule, pourquoi on se questionnerait sur le problème?!! J'avais l'impression d'être devant un vendeur pharmaceutique.

Je lui ai demandée sur quel récepteur agissait les médicaments, s'ils avaient des effets secondaire. Je lui ai dit que je me sentais mal à l'aise de prendre 4 médicaments différents qui ne sont peut-être pas nécessaire puisqu'on est même pas capable de cerner le problème. Je ne suis pas contre la médecine, au contraire, mais pour moi, la médecine, ça se base sur des données probantes et les médicaments devraient se donner pour traiter quelque chose, pas juste pour voir si ça marche.

Comme je préfère y aller graduellement, il a traduis ça par un énorme PAS PRESSÉE énervé sur mon dossier. Pas de meds pour moi aujourd'hui, alors que ma question, c'était juste de savoir ça agit où et comment.

Il m'envoie pour d'autres tests. Radiographie ovarienne et salpingienne. J'aurais aimé qu'il me parle comme à un être humain intelligent. Je lui ai dit que j'étais étudiante sage femme et que je n'avais pas certainement pas autant de notions que lui, avec tout ce qu'il faut de diplomatie, de léchage de botte et de gants blancs, mais qu'il pouvait m'expliquer les choses en terme physiologiques.

Recul de chaise...

Une sage-femme... Quelle idée de lui dire. C'est allé se mettre en dessous de mon "pas pressée" avec 2 traits en dessous. A partir de là, mes sourrires et ma gentillesse se perdent dans le vide. J'ai l'impression d'avoir mis les derniers clou dans la tombe de l'antipathie qu'il me porte...

Je suis tombée sur un vieux con.

mardi 10 février 2009

Coup de pied

J'ai reçu aujourd'hui mon premier petit coup de pied, dans mes mains qui apprennent les gestes de celles qui m'ont précédées.



J'avais presque oublié qu'au delà du privilège d'accompagner, il y a celui de regarder la vie s'épanouir. Incroyable! Merveilleux...

Au milieu d'une session de travaux et de doutes, je me suis sentie à ma place, là, les mains sur une mère, connectée avec elle et son bébé. C'était comme être branchée directement sur un monde d'innocence et de vulnérabilité ou tout est encore possible. Un futur indéfini. De l'énergie pure...

La perspective et la responsabilité est différente de mes yeux qui se professionalisent sans arrêter de s'émerveiller. Quel angle magnifique!

jeudi 5 février 2009

Solidarité

Je suis tellement reconnaissante à la vie pour avoir mis près de moi des gens qui me soutiennent. J'ai eu un début de semaine difficile et j'avais l'impression de porter physiquement une pluie de tristesse au creux du ventre, mais il y a eu plein de gens pour me demander d'un air empathique comment ça allait, pour m'écouter, pour acceuillir mes larmes même et pour me prendre comme ça. Tout le monde a été gentil et arrangeant. Je trouve que c'est une grande richesse et je connais la valeur de tout ça pour en avoir souvent manqué avant. C'est fou tout ce qui peut passer plutôt bien alors que ça avait le potentiel de vous rester pris dans la gorge ou de vous l'arracher au passage!

J'ai l'impression d'avoir plus de forces que les miennes, d'avoir 40 épaules et 200 mains, de faire partie d'une unicité, comme si la solidarité rendait tout le monde meilleurs, plus grands, et je me demande ce que ça serait si cette solidarité et cette compassion s'étendait autour de la planète. Si on pouvait vraiment se préoccupper réellement des autre et les soutenir avec la force qu'on aurait du soutien des autres...


Merci à celles qui sont passé, à celles qui m'ont lues et même écrit... Vous avez fait partie d'un baume qui m'a vraiment donné du courage.

Être là, vraiment et simplement, sans rien faire, c'est déjà beaucoup, et souvent plus difficile même que de faire quelque chose. Ça m'inspire beaucoup pour mon travail et ma vie!