jeudi 18 octobre 2007

Snob attitude

Je suis snob.

Pour commencer, tout le monde pense que je le suis. Combien de fois me suis-je fait dire par des amis persistants que j'avais tellement l'air snob avec mon air confiant et ma façon d'ignorer les gens. Ben non mauzus, parfois ma timidité invisible me rend froide comme un mois de janvier à Montréal. L'été finit toujours par venir, mais j'suis snob.

Les arguments: j'aime le vin cher, je joue au tennis là ou de grands québécois jouent, j'apprécie les fromages fins, je parle de littérature et de philosophie, je ne porte que des sous-vêtements chers et j'ai un petit accent français.

Indéniablement, je suis snob.

J'ai longtemps cru que je n'aimais pas le vin, puis on m'en a fait goutté des excellents. J'ai su ensuite que je n'aime que le vin trop cher. Est-ce de ma faute si mes papilles n'apprécient le jus de raisins pourris qui ignore sa nature et se prends pour de l'or liquide? Alors je bois mon vin en toute ignorance en me gargarisant ludiquement avec et en lui inventant des qualificatifs dignes de dégustateurs mais completements sangrenus en mangeant dans mes petits restos de snob et en essayant de faire comme si je savais comment utiliser les 72 fourchettes en face de moi. Pas de doutes, j'suis snob.

Au tennis, il faut me voir manquer de grâce avec ma raquette devant les airs abasourdis des pros du court d'à côté alors que je les salue en tant que public. Je suis une honte pour la classe de gens qui se la pètent à croire que je peux aussi bien swinger la raquettes habillée d'un vieux chandail à capuchon sans classe. Et je joue sur les terrains de la Fédération Québécoise de Tennis parce que c'est à coté de chez moi, pour leur plus grand désarrois. Oui, j'suis snob.

J'adore les grands fromages. Je ne peux supporter de voyager sans emporter du fromage de chez nous. Ok, le cheez whiz n'est peut-être pas directement un fromage de chez nous mais il y en a toujours dans mon frigo et dans mes valises. Je sers toujours des fromages bien goutteux à mes invités pour qu'ils ne se rendent pas compte de la compétition que livrent l'odeur de mes pieds aux effluves fromagères. J'aime le fromage coulant, puant, partout, une passion que je cultive depuis mon jeune âge avec mon grand père, ce noble et chic représentant de la coopérative fédérée approvisionnant nos agriculteurs en fumier frais. Oui, j'suis snob. Lui aussi d'ailleurs.

Je parle de littérature et de philosophie pour introduire mes sujets débile. Sujet réccurents et demandé de tous mes party: les mouches gays, BSville. Ça n'a pas l'air drôle comme ça, mais la récurrence du sujet à déjà causé quelques problèmes d'incontinence. Il faut bien avoir une excuse pour rire et faire réfléchir subtilement mes amis de droite. C'est snob, non?

Je ne porte que des sous vêtements cher. Oui, je ne peux pas supporter les autres, parce qu'ils ne me supportent pas non plus. A 25 ans, ça tombe déjà, et c'est pas ces petites demies bretelles pours poitrines A qui vont soutenir ma poitrine disons généreuse. Il m'est même arrivé que la petite jolie dentelle de fifille déchire! Ah là, j'étais snob sans bon sens, un sein en haut et l'autre plus bas dans ce chandail moulant au col en V acheté pour attiré les regards (pour les regards, ça a bien marché...). Depuis ce temps, je me tourne vers les dentelles résistantes et les bretelles qui tiennent ce que j'ai à tenir. Alors j'suis snob.

Et l'accent, c'est que je suis envahie par la France de partout: le chum, la coloc, les amis. Il y a un plan secret de la CIA pour m'assimiler contre mon gré. C'est rendu que lorsque je me cogne la petite orteil sur une patte de lit, folle de rage, je dis "putaing", ce qui me rends encore plus folle de rage. Parfois même, je parle comme à Paris! Ouf! Des années de colocation ont détruit mon héritage langagier. Ils m'ont eue, les français, j'suis snob.

J'suis snob et tout le monde le sais. Il ne me reste qu'a avoir un peu de classe dans mon monde de snobitude et à arriver à maintenir ma précieuse réputation de dame. C'est que les intimes, ces traitres, doutent de mon snobisme pourtant si évident.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ahaha, trop drôle!!
On me dit aussi que je peux être super froide lorsque l'on ne me connait pas, ah! le manque de confiance en soi...