vendredi 12 septembre 2008

Quelques mots sur les sages-femmes

Voilà quelques petits papiers pour ceux et celles qui seraient intéressés à en savoir plus sur la pratique Sage-Femme au Québec.

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La pratique sage-femme québécoise est assez différente de ce qui se fait ailleurs. Ici, la sage-femme possède toutes les connaissances et le cadre légal pour suivre complètement la grossesse et le nouveau né, pour prescrire et poser des actes médicaux dans le cadre de la grossesse normale. Un suivi médical étroit et un soutien psychosocial est assuré par la même sage-femme tout au long de la grossesse et c'est souvent la même sage-femme qui sera présente à l'accouchement. La coeur de la pratique, c'est la famille, et toutes les professionelles que j'ai pu rencontrer jusqu'ici sont profondément passionnées par ce qu'elles font. Voici nos principes directeurs:

LA PRATIQUE DES SAGES-FEMMES est basée sur le respect de la grossesse et de l’accouchement comme processus physiologiques normaux, porteurs d’une signification profonde dans la vie des femmes.

LES SAGES-FEMMES reconnaissent que l’accouchement et la naissance appartiennent aux femmes et à leur famille. La responsabilité des professionnelles de la santé est d’apporter aux femmes le respect et le soutien dont elles ont besoin pour accoucher avec leur pouvoir, en sécurité et dans la dignité.

LES SAGES-FEMMES respectent la diversité des besoins des femmes et la pluralité des significations personnelles et culturelles que les femmes, leur famille et leur communauté attribuent à la grossesse, à la naissance, et à l’expérience de nouveau parent.

LA PRATIQUE DES SAGES-FEMMES s’exerce dans le cadre d’une relation personnelle et égalitaire, ouverte aux besoins sociaux, culturels et émotifs autant que physiques des femmes. Cette relation se bâtit dans la continuité des soins et des services durant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale.

LES SAGES-FEMMES encouragent les femmes à faire des choix quant aux soins et services qu’elles reçoivent et à la manière dont ceux-ci sont prodigués. Elles conçoivent les décisions comme résultant d’un processus où les responsabilités sont partagées entre la femme, sa famille (telle que définie par la femme) et les professionnelles de la santé. Elles reconnaissent que la décision finale appartient à la femme.

LES SAGES-FEMMES respectent le droit des femmes de choisir leur professionnelle de la santé et le lieu de l’accouchement, en accord avec les normes de pratique de l’Ordre des sages-femmes du Québec. Les sages-femmes sont prêtes à assister les femmes dans le lieu d’accouchement de leur choix, incluant le domicile.

LES SAGES-FEMMES considèrent que la promotion de la santé est primordiale dans le cycle de la maternité. Leur pratique se base sur la prévention et inclut un usage judicieux de la technologie.

LES SAGES-FEMMES considèrent que les intérêts de la mère et de son enfant à naître sont liés et compatibles. Elles croient que le meilleur moyen d’assurer le bien-être de la mère et de son bébé est de centrer leurs soins sur la mère.

LES SAGES-FEMMES encouragent le soutien des familles et de la communauté comme moyens privilégiés de faciliter l’adaptation des nouvelles familles.


Avec la nouvelle politique de périnatalité du gouvernement, l'accessibilité aux services des sages-femmes devraient être grandement augmentés d'ici 10 ans. Selon les papier gouvernementaux, 10% des femmes pourraient avoir accès aux soins d'une sage-femme d'ici 10 ans et 13 nouvelles maison de naissance devraient être ouvertes. Même si ces promesses se réalisaient, je vois difficilement comment suffisamment de sages-femmes pourraient être formées d'ici là, mais bon, ça viendra! Actuellement, moins de 100 sage-femmes assurent toutes les tâches administratives, d'enseignement et de représentation et plus de pratiquer... C'est peu pour une profession en émergence et si effervescente!

Bon, c'est beaucoup de copier-coller tout ça mais si vous avez des questions, n'hésitez pas! Si le sujet vous intéresse, j'ai décidé de surcharger mon horraire déjà fou en m'impliquant au lancement de l'émission de radio des étudiantes en pratique sage-femme, qui sera aussi diffusé sur le net. Je serais responsable de la chronique internationale mais aussi de la technique radio. Des catastrophes de matériel sont à prévoir, mais ça devrait être drôle et me donner plusieurs autres occasion de pratiquer l'humilité...

Bonne fin de semaine!

xx

5 commentaires:

Nancy a dit…

Je m'excuse, mon histoire risque d'être un peu longue.

C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup. J'ai une amie qui vient d'avoir un bébé, elle a été suivie par une sage-femme et son expérience semble avoir été positive... Sauf que je ne sais plus quoi penser (et j'aimerais me faire une meilleure opinion parce que j'aimerais considérer avoir une sage-femme quand j'aurai un enfant).

Voilà. J'ai une autre amie (C.) qui a eu un bébé avant l'autre (H.). Elle a été suivit par un médecin. C'est le genre de personne qui n'ose rien faire qui n'est pas comme tout le monde et je respecte ça... mais elle n'était pas impressionnée du fait que H. consulte une sage-femme. J'ai toujours essayé de défendre son choix, mais bon.

Finalement, le bébé de H. était deux semaines en retard. Elle a du être provoquée. Son choix était d'accoucher à l'hôpital avec une sage-femme. Après des heures de travail, un médecin est venu la voir. Il a annoncé que son bébé était trop gros et qu'il devait lui faire une césarienne. Le bébé pesait 10 lbs!! (Et mon amie est toute petite).

L'autre jour C. m'a dit qu'elle est certaine que H. aurait pu éviter d'avoir une césarienne si elle avait été suivie par un médecin. Je ne savais pas trop quoi répondre...?? Le médecin aurait pu savoir le poid du bébé et décider de la provoquer plus tôt? Je ne sais plus trop quoi penser.

J'aime beaucoup ton blog en passant. Bonne chance dans tes études. :)

Anonyme a dit…

Salut!

ça fait un certain temps que je te lis (juste avant que tu partes en voyage en fait) donc je n'avais jamais osé t'écrire (vu ton absence).

Il se trouve que je fais présentement les démarches pour devenir sage-femme. Je viens de finir chimie 534, j'entreprends présentement les cours de chimie au cégep, et la bio à distance... tout en travaillant... plus mon avant-midi de bénévolat hebdomadaire :) Je suis donc évidemment TRÈS curieuse de tout savoir à ce sujet. ;) Je vais donc te lire assidûment dans l'espoir que tu déroges du thème de ton blog pour parler de tes études :D

Cela dit, je suis aussi très intéressée par la nutrition, j'ai passé proche de m'orienter plutôt comme nutritioniste... Mais en fait ce n'est pas pour moi, c'est décidément la périnatalité qui m'intéresse !

Alors voilà... sache que si tu veux parler de tes études il y a aura deux yeux grands ouverts pour te lire et possiblement tout plein de questions ! (si ça ne t'ennuie pas, bien sûr) ;) Bons cours !

Ly

Vertige a dit…

Manche de Pelle:
Tout d'abord, je crois que le meilleur professionnel pour accompagner une femme dans sa grossesse et son accouchement est celui avec qui la femme se sent le mieux. Il y a de très bon médecins qui se soucient de leur patientes et je respecte ce qu'ils font. Si quelqu'un se sent plus a l'aise dans un environnement médicalisé, je crois que cet aspect de confiance est très important pour le bon déroulement de l'accouchement.

Il est seulement dommage que l'idée que l'accouchement est moins sécuritaire avec une sage femme persiste. Les recherches montrent que c'est plutôt le contraire et pour moi, un suivi avec une sage femme laisse beaucoup plus de place et de choix au parents.

Les statistiques montrent clairement que le taux d'interventions médicales comme la césarienne est très inférieur avec une sage-femme. Pour être juste avec les médecins, les sages-femmes n'assurent pas le suivi des grossesses à risque. Il me parait toutefois clair que la mentalité sage-femme promouvoit des pratiques qui ont moins de chances d'aboutir en césariennes. Si tu savais combien de césariennes pratiquées dans les hopitaux pourraient être évitées... Beaucoup d'interventions inutiles augmentent le risque que bébé soit en détresse, d'autant plus que 20 minutes comparativement a des heures d'attente, ça parait tout une aubaine pour quelques médecins qui ne partagent pas certaines valeurs. Comment expliquer que le taux de césarienne grimpe en flèche lorsqu'on approche la fin de quart de travail?

Mais parfois, les césariennes sont nécessaires, et merci à la médecine d'assister des femmes et des enfants qui seraient en grande détresse sans. Je n'ai pas la compétence de dire si la césarienne de ton amie aurait pu être évitée, seulement, le suivi avec sa sage femme ne l'a pas empêché de recevoir tout les soins necessaires, y compris ceux pour lesquels les gens craignent de ne pas être suivi par un médecin. Nous sommes aussi formées pour les urgences et, comme tout généraliste, nous transféront à des professionnels plus spécialisés lorsque necessaire.

J'ai l'impression que ton amie aurait probablement eu une césarienne même avec un médecin, mais je ne suis qu'une étudiante avec pour seule connaissance mon intérêt pour le milieu.

Les SF sont des professionnelles qui passent 4 ans à l'université à étudier tout ce qui entoure la périnatalité et à apprendre les techniques, pairée avec une autre SF d'expérience. Je ne tomberai pas dans la comparaison avec les médecins, mais si j'ai choisi de me diriger vers le bac plutot que la médecine comme initialement prévu, c'est que j'ai vraiment l'impression que la SF est la spécialiste de l'accouchement normal et qu'il y a en plus une grande ouverture pour une grande humanité dans les soins.

J'espère que ça répond! Si tu as d'autres questions, n'hésite pas à me les poser! Je n'ai peut-être pas la réponse mais je pourrai la chercher pour toi. Ça m'aide beaucoup de comprendre les préoccupations des futures parents. Merci de me donner cet opportunité!



Ly: tu te prépares à entrer dans une formation passionnante. Tu verras, les professeurs sont passionnés et les cohortes, très soudées. Ce n'est pas une formation facile mais tu connais surement déjà les conditions pour les stages et le déroulement de la formation... N'hésite pas à me poser les questions qui te viennent! J'ai eu pleins de conseils d'autres étudiantes SF avant de faire mes entrevues et examens d'entrée et il me fera plaisir de t'en donner le temps venu. Si c'est ta passion, les préalables par lesquels tu passes en valent la peine et je te souhaite de tout coeur que tu puisses nous rejoindre bientôt!

Vertige
xx

Nancy a dit…

Merci pour ta réponse! C'est sure qu'ils y a toujours des risques, et que les césariennes ne sont pas toujours évitables. J'apprécie avoir ton point de vue et j'suis d'accord; la meilleure personne pour accompagner la femme est celui ou celle avec qui elle est la plus confortable. J'espère que les gens deviendront de plus en plus ouverts face aux SF, j'ai l'impression que oui... Pour moi aussi il me semble que c'est la façon la plus naturelle de mettre au monde un enfant.
Y'a même des femmes qui décident d'accoucher toutes seules ou avec l'aide de leur conjoint (et qui vont jusqu'à partager leur expérience sur youtube... j'ai été traumatisée un peu mais je dois dire que j'y vois une certaine beauté).

Vertige a dit…

Je dois dire que je trouve que ceux qui accouchent seuls prennent des risques inutiles, surtout qu'il est tout à fait possible aujourd'hui de se faire accompagner par quelqu'un qui respecte les désirs des familles dans la mesure du sécuritaire tout en étant capable de réagir si les choses se passent moins bien.
Je trouve ça beau de voir un couple vivre l'accouchement dans une bulle intime et pleine d'amour. Ça n'empêche pas qu'un médecin ou une sage-femme puisse être dans un coin d'une pièce tamisée et tranquille, comme un ange gardien, au cas ou les choses ne se passeraient pas comme prévu, pour éviter les regrets...