samedi 20 septembre 2008

Être un enfant un peu rondelet


Quelqu'un m'a envoyé ce lien: http://www.catay.com/fatkid/index.asp. Dur de lire tout ça sans être touché.

Je suis encore étonnée de voir aujourd'hui des adultes laisser des enfants se faire blesser sans réaliser qu'ils porteront des cicatrices toutes leurs vies. Bien sur, il n'y a pas que les enfants grassouillets à être mis à part mais j'ai l'impression que ceux ci porte une honte qui ne part pas toujours avec les années, ni même avec le poids qui parfois, finit par se normaliser.

La pression ne va pas en baissant, loin de là, et les enfants répètent souvent ce qu'ils voient et ressentent comme étant répréhensible. Je ne voudrais pas être dans une école primaire en ces années ou la nutrition est élevée en culte et ou le bourrelet est un signe de corruption intérieure... Pourtant, s'il y a un moment dans la vie ou on a particulièrement besoin de se sentir aimé, accepté et reconnu pour se construire, c'est bien l'enfance.

Difficile de dire et d'accepter que lorsqu'on était enfant, on était pas aussi populaire que d'autres. Quand on en parle, on se rends compte que bien des gens ont vécu du rejet et de la méchanceté et on se sent moins seuls. Je crois qu'en parler est catharsique. Je l'ai déjà fait sur ce blog et j'ouvre ici l'espace si certaines ou certain ont envie de partager ça avec d'autres...

5 commentaires:

Miylen a dit…

Mon fils est un de ces enfants plus ronds...
Je trouve le regards des autres durs, très durs...
Et la pression à l'école... ouf! Calcul de l'IMC, sermons sur la bonne alimentation, obligation de performer en sports...
On le culpabilise et on me culpabilise. Comme s'il était le seul de mes quatre enfants que je nourrissais différemment, comme s'il était un extra-terrestre. ( ses trois soeurs sont minces)
Et plus les gens lui ont dit qu'il était gros ben... plus il a grossi...
Dur avec toute cette pression extérieure de lui inculquer une belle relation avec la nourriture. De lui dire de respecter son appétit, qu'il est le seul à la connaître. Qu'il a le droit de trouver agréable de manger au lieu de stresser et toujours calculer.
Et c'est sans compter la pression du 'termine ton assiette" d'un côté et du "ne mange pas trop" de l'autre. Comment s'y retrouver?
Les autres enfants le "taquinent", les adultes lui font sentir qu'il est moins bien que d'autres....
Et moi qui désire qu'il s'aime. Pas qu'il s'aime "malgré un surpoids", qu'il s'aime tout court!
En tout cas... je n'ai pas les mots...
Moi j'ai vécu le rejet et le harcèlement pour d'autres raisons que mon poids et ce n'était déjà pas facile. Quand les médias, les écoles etc ciblent notre différence de façon quasi quotidienne, il me semble que c'est encore pire...

Anonyme a dit…

Quelle cruanté... D'autant plus qu'avec ces méthodes, on ne risque pas de l'aider à changer ce pourquoi on le fait sentir différent, au contraire.

On aurait franchement avantage à se pencher sur l'aspect psychologique et émotif de cette pression constante et à mon sens complètement démesurée qu'on impose à des enfants qui peuvent difficilement s'en protéger. C'est clair que ce n'est pas qu'une question de verdure et de calories et il faut être un peu légume pour ne pas s'en rendre compte!

Il a au moins la chance d'avoir une maman qui l'aime et qui croit en lui. Si les autres adultes ont parfois le manque de sensibilité et d'intelligence de le faire sentir moins bien que d'autres, la personne la plus significative de sa vie, sa maman, est digne de sa position. J'espère que vous en êtes fières! Beaucoup feraient porter la culpabilité qu'on leur met sur le dos sur les épaules de leurs enfants...

Dommage qu'il souffre d'un délire collectif, en plus de sa différence. Bon courage à tout les deux!

Vertige
xx

La Souimi a dit…

Ce sujet vient me chercher dans mes plus profondes entrailles. La Grosse. La "pas correcte". La "moins que les autres". La "pas rapport". La haine de soi. Dès l'enfance.... Ce supplice qui dure toujours,,, qui est là,,, qui colle,,, qui s'est installé comme une sangsue. Je l'ai vomi, ce supplice, je l'ai chié, je l'ai brisé, tordu, cassé....
Mais il est toujours là...
Cette année, en 4e secondaire, j'ai beaucoup d'élèves obèses. J'en prends soin. Je leur accorde l'attention qu'ils méritent. Je leur offre un lieu de reconnaissance pour leur grande beauté. Parce qu'ailleurs, on crache sur eux, on rit d'eux, on les regarde de haut.
C'est ma confrérie... Ces jeunes sont mes protégés.
Merci, gentille Vertige, d'écrire sur eux...

Anonyme a dit…

Ils ne sont pas que gros ces jeunes, ils sont bien d'autres choses, et avant tout autre chose! Les grosses étiquettes empêchent les autres de bien les voir et surtout, les empêchent eux d'apprendre à se voir comme ils sont: corrects, aussi bien que les autres, à leurs place et digne de s'aimer et d'être aimés...

Le regard de respect que tu portes sur eux les aidera peut-être à se voir. La dignité qu'on nous donne prends toute sa valeur quand on en manque. Il manque d'adulte comme toi, qui n'ont pas peur de créer des liens avec ces jeunes et qui ne ferment pas les yeux.

Bonne semaine de classe Souimi!

xx

Anonyme a dit…

quand je repense à mon enfance, le plus dur à porter, ce n'était pas d'être trop grosse.

C'est vrai que le médecin scolaire m'a prescrit un régime dès l'age de 6 ans. Mais il est mal tombé, parceque dans ma famille, on ne met pas un enfant en restriction! hihihi!!!

Et puis, à la préadolescence, nous avons déménagé vers un autre continent. Je n'appréciais pas beaucoup la nourriture locale, alors j'ai maigri... sans faire d'effort...
Ma famille m'a protégé de ce rouleau compresseur. Mon enfance a été préservée de ces douleurs morales qu'on inflige aux enfants ronds.

Mais chacun ses souffrances : on a tout de même bien réussi à me faire comprendre que je n'étais pas de la bonne couleur... Pour moi, c'était ça le plus dur à vivre.

grosse et noire ! Mais oui, c'est possible, lol!!!
Kinnay