dimanche 16 mars 2008

The biggest loser

J'ai fait un petit souper bien sympa hier avec un couple d'amis que j'adore. Pourquoi je vous parles de ça? Non, je n'imagine pas que les détails de ma vie intime vous intéressent à ce point. C'est juste que je me demandais si j'étais la seule à fréquenter des gens aussi tordus au niveau alimentaire et à me sentir extraterrestre sur ma planète gourmande. Et ce qui est triste, c'est que je suis certaine que non.

Il y a mon ami et ancien coloc, qui est en venu après qu'on ait parlé de pleins de choses à nous parler de l'émission "Qui perd gagne" (The Biggest Looser) en nous disant qu'il est un fan invétéré de cette émission qui le touche profondément. Je fus surprise.

C'est que voyez vous, j'ai beau adorer ce garçon à l'humour caustique, il vote ADQ et conservateur, pense que la priorité nationale est de baisser la dette et croit que le pire fléau de notre société est l'aide sociale. Ah oui, il croit aussi qu'être gai est une perversion génétique. Nos obstinations sur le sujet font partie du folklore de mon groupe d'ami. Étonnant qu'on s'entende malgré tout. Je le pardonne son inflexibilité que je crois basée sur ses propres peurs transmutées en impératifs moraux et il me croit tout aussi incohérente avec la réalité, mais adorable sur d'autres sujets. Je vous disait donc que j'étais étonnée de le voir touché par cette émission de téléréalité.

Moi aussi, elle me touche, cette émission. J'ai beaucoup de compassion pour ses participants dont on exploite les complexes pour faire un bon show et qui se soumettent de tout leur coeur à des méthodes de perte de poids barbares et inhumaines par espoir d'avoir enfin ce corps "acceptable". Je fais donc part de mes réflexions à mon ami, croyant comme une dinde sans tête qu'il allait être d'accord avec mes opinions si sensées.

Il m'expose alors que ce qui le touchait, c'est de voir ces gros tas de graisses enfin se bouger le postérieur et faire quelque chose. Evidemment, je m'indigne. Ce n'est pas parce qu'on est gros qu'on a rien fait de notre vie et c'est souvent un exces de régimes qui mène là.

Je me souviens d'un segment d'émission ou on faisait courrir un homme jusqu'à ce qu'il vomisse d'épuisement, et il n'avait pas finit de vomir que l'entraineur l'engueulait pour qu'il continue. Selon mon ami, c'est bien correct: "qu'ils courrent ces gros tas de graisse, ça va leur faire du bien, et même si ça leur défonce les articulations et la santé, au moins ils auront fait quelque chose, peut-être la seule chose dont ils peuvent être fiers".

Ce que j'ai vu là, c'est de la pure haine et un grand mépris des gens. Décourageant, voire dégueulasse. Mon ami est comme un SS parfois

Pendant ce temps, sa copine l'écoutait et engouffrait des chocolats en rafale (après que nous nous soyons régalés de fondue au fromage, de fondue bourguignonne, de légumes, de gauffres, de fruits et de crème glacée) en me disant d'un air coupable qu'elle ne devrait pas manger de chocolat puisqu'elle doit perdre du poids dans une proportion qui lui donnerait un air de phase terminale. La prochaine fois, je leur ferais du poisson et des carottes à l'eau. Je déteste voir mes amies se sentir coupable pour avoir mangé. En plus, elles ne profitent pas, elles compulsent. C'est bon aussi du poisson après tout...

Non, je ne leur ait pas parlé d'antirégime. Ça aurait été comme conseiller à un héroïnomane en overdose de faire une cure de tisane de fleur pour sa santé. Des fois, on part juste de trop loin.

Je me suis contenté de dire à la copine qu'elle était très belle comme elle était et à faire remarquer au chum que les obèses sont des êtres humain (!!!) souvent encore plus déterminés et capables de privation que les minces et qu'il devrait essayer de comprendre plutôt que de prôner des solutions qui ressemblent davantage à des traitements bannis par la convention de Genève qu'à des solutions saines et durables.

Qui perds gagne, c'est vrai, mais il y a plus de gain à perdre ses obsessions, ses préjugés, ses restrictions, sa mentalité de SS, ou ses complexes qu'a perdre plusieurs livres plusieurs fois et son estime de soi en route. Être the Biggest Looser,pour moi ça reste désolant.

Edit: Un article intéressant du Time sur les suites de l'émission ici

6 commentaires:

La Souimi a dit…

J'écoute cette émission chaque semaine. Je suis contre le côté privation au maximun et l'exagération de l'entraînement qui fait que ces corps se transforment trop vite. Lorsqu'on regarde les mêmes personnes quelques mois plus tard, certains ont continué à maintenir le poids, d'autres sont revenus au stade initial. Parce que s'entraîner 3 ou 4 heures par jour comme ils le font n'est pas réaliste.
Par contre, certains aspects me plaisent. Comme voir les gens découvrir une force intérieure qu'ils n'avaient pas avant. Voir leur fierté et la motivation. L'entraide aussi.

Ton ami parle comme bien des inconscients. Si nous calculons les heures passées à s'entraîner comparativement aux siennes, il serait certainement surpris.
C'est que la plupart de gens ne comprennent pas qu'on attire ce à quoi on résiste. En se privant, on compulse (comme la femme de ton ami), en faisant du sport comme des déchaînés, on devient tellement frustrés de ne pas écouter la fatigue qui s'installe qu'on se garoche dans la bouffe pour se récompenser.
Oui, certains gros le sont parce qu'ils ne bougent pas et mangent plus que ce qu'ils dépensent. Mais bien des gros le sont parce qu'ils se sont torturés, ont tant souffert de privation et d'abus de sports qu'ils ont oublié la seule chose importante: écouter les besoins de leur corps.Ils ont perdu contact avec lui à force d'écouter des crétins les juger, les humilier et les ridiculiser.

Titoune a dit…

J'ai lu pas mal de bouquins maintenant sur l'anti-régime, et ils font tous remarquer, entre autres choses, que, si l'antisémitisme et le racisme étaient maintenant réprimés, les "anti-gros" pouvaient encore malheureusement se régaler à mépriser les personnes obèses et même à les torturer (même si c'est psychologique, c'est toujours de la torture...).
Un jour peut-être... Je me prends à rêver. Un jour peut-être reconnaîtra-t-on publiquement que les régimes forment des obèses, ainsi que ces discriminations. Ne souffrent-ils déjà pas suffisamment ? Et s'ils ne souffrent pas, qu'ils sont bien dans leur peau, pourquoi ne pas les laisser vivre LEUR vie ???

Anonyme a dit…

jai des livres en trop et jai perdu 15 livre et il men reste 20a perdre et dire que les regimes ne serve a rien est totalement faux jai retrouver lestime de moi et quelquun qui est contre le programme cest une personne qui ne sasume pas personne est heureux detre gros personne mais plusieur laccepete juste faire lefford de perdre du poid cest deja un accomplissement en soi arreter de fumer est semblable mais les personnes qui juge qui perd gagne ils ont tous decidé di participer alors ils save dans quoi il sembarque alors rire deux ils sen foute pas mal je me regarde maintenant dans la glace et je me dit que cest moi qui gagne a plus

Vertige a dit…

C'est bien de vouloir faire quelque chose et de le réussir, c'est vrai que ça aide à s'aimer parce qu'on a un contrôle sur sa vie. Toutefois, tu peux t'aimer comme tu es et te baser sur la haine de toi pour changer, je ne trouve pas ça très constructif.

Je ne ris pas des participants. Je trouve ça triste. J'ai de gros doutes que ça fonctionne à long terme et je crois vraiment que cette approche est profondément malsaine. Ça donne un bon show mais les résultats ne durent pas, a moins d'y laisser des composantes importantes qui font qu'une vie est satisfaisante, saine et équilibrée.

Bravo pour tes 15 livres et je te souhaite sincèrement que ça dure.

Anonyme a dit…

D'accord que Bigest lossers est une méthode de perte de poids trop drastique, nuisible a la santé et qui encourage la reprise de poids.

Par contre jamais on ne doit banaliser l'obésité en la tolérant, les prenant en pitié, s'opposer à une pseudodiscrimination qui n'en est pas, ni prétendre que les obèses sont encore plus déterminés et capables de privation que les minces. Si cela était vrai, ils seraient minces. L'obésité prouve leurs échecs de détermination.

Ce n'est nullement une discrimination à leurs égards, puisque l'obésité n'est nullement un droit, c'est un défaut tout comme l'homosexualité est un vice et non pas une orientation. (l'organe sexuel a pour but premier la reproduction, le plaisirs étant superficielle, pas un besoin. il devient besoin quand dépendance malsaine. Un peu comme l'alcool pour l'alcoolique.)

La faute aux hormones? Foutaise aussi! Bien que certains puissent avoir plus de difficulté que d'autre, cela ne justifie aucunement la permission à la maladie. Banaliser l'obésité c'est encourager les gens à rester obèses. Par conséquent, c'est encourager l'hypertension, le diabète, maladie cardiaque... et bien d'autres nombreuses maladies qui découlent de l'obésité. Si vous voulez encourager la maladie, et bien banaliser l'obésité, mais ne venez pas prétendre que vous aimer les obèses si vous les encouragez vers leurs morts. Malgré paraître contradictoire ce sont ceux qui les critiques qui les aiment le plus. Comme le dit le dicton : Qui aime bien châtie bien! Allez les obèses! Secouez-vous le derrière un peu et lâchez vos excuses futiles. « L'excusite » est responsable de votre obésité, c'est pourquoi on ne peut pas la toléré.

Vertige a dit…

Heinzel,

je doute que tu repasses ici lire ce que j'ai à te répondre mais je vais tout de même tenter le coup. Je vais aussi faire comme si je n'avais pas lu ta phrase de grand connaisseur sur l'homosexualité. Faisons comme si ton commentaire était sérieux et qu'il méritait réponse.

Tu parles de ne pas tolérer l'obésité. Tu sais, la frontière est mince entre la guerre à l'obésité et la guerre aux obèses. Puis, bizarrement, dans le même paragraphe, tu parles de pseudodiscrimination. Le pseudo n'a pas sa place. Des études bien sérieuses ont montré qu'il y a discrimination envers les gros pour obtenir un emploi, une promotion, des amis et bien des choses encore... Tu trouves ça juste?

Tu as raison, l'obésité n'est pas un droit, mais c'est un fait pour bien des personnes, et je te devine mal placé pour pouvoir parler de leur volonté ou de leur capacité de privation. Tu sais, ça fait partie du problème, les régimes. Personne ne voudrait que ça existe l'obésité, et les obèses en premier, mais comment régler ce problème puisqu'il est là?

Tu as raison sur le fait que certaines obésités sont le fait de dépendances, mais les dépendances sont souvent dues à de grandes lacunes au niveau de ce qu'on a pu reçevoir de la vie, d'un manque d'estime de soi aussi. Pense tu que botter le cul des gens soit la façon d'améliorer ça? D'expérience, je peux te dire qu'on a surtout besoin d'apprendre à s'aimer avant de changer.

Les hormones? C'est parfois une cause, mais tous les spécialistes te diront surtout que, quelque soit la cause d'une prise de poids au départ, c'est souvent un cercle vicieux. Et certaines personnes y sont plus prédisposées que d'autres. Je peux t'expliquer le métabolisme d'une cellule graisseuse si tu veux, et l'effet hormonal de la perte de poids, mais je doute que ça t'intéresse. Si c'est le cas, va faire un tour sur la chaire sur l'obésité de l'université Laval ou zyeuter les travaux de n'importe quel chercheur sérieux dans le domaine. Tu verras que "l'excusite" n'est pas toujours la cause des bourrelets.

Si tu veux continuer la discussion, je t'y invite...