jeudi 27 mars 2008

Externalistes

Les recherches scientifique sur l'obésité actuelles sont déprimantes d'un point de vue scientifique, parce que souvent tellement mal construites et interprétées...

Lorsque je regarde les nouvelles études parues, et il en pleut, ça me lasse. On se jette dans tous les sens à la recherche d'un coupable, on met de nouveaux interdit dans l'esprit des gens, et d'une façon, on travaille à grossir le problème. Ça, c'est en plus des études carrément partisanes et biaisées qui s'apparentent plus à de la fraude intellectuelle qu'à une élévation du niveau de connaissance...

Quand je regarde les études et les statistiques, j'ai toujours l'impression qu'on pourrait interpréter tous ces chiffres bien différemment.

On ne grossis pas parce qu'on mange des frites ou parce qu'on passe des heures devant la télé, on grossis parce qu'on arrive plus à écouter les signaux de faim et de satiété de notre corps. Et plus on essaie de se fier à ce qu'on nous dit de manger ou de ne pas manger, que ce soit par la pub ou les gentils commandements diététiques, plus on devient "externalistes".

Et certains chercheurs croient que c'est justement ça la cause de l'augmentation des taux d'obésité. Alors qu'on devrait être "internalistes", c'est a dire se fier à notre intérieur pour choisir ce qu'on mange et en manger dans la quantité qui convient à nos besoins personnels, les campagnes anti obésités poussent à nous rendre de plus en plus externalistes en écoutant toutes sortes de conseils, en plus de toutes les stupidités dont nous sommes constamment bombardés. Mais qui sait le mieux ce qui est mieux pour notre corps que notre corps?

Un petit article de Céline Borg qui dit un peu la même chose:

Nous connaissons tous les signaux qui nous indiquent que nous n’avons plus faim. Mais ces signaux sont-ils les mêmes pour tout le monde ? Et bien non ! C’est ce que révèle un sondage Américain [1].

La satiété, cette sensation que l’on ressent lorsqu’on n’a plus faim, est le résultat d’une combinaison de signaux internes et externes. Afin de savoir si nous répondons tous à ces signaux de la même façon, 133 Parisiens et 145 participants de Chicago ont répondu à la question « Comment savez-vous que vous êtes rassasié » ?

Si les Parisiens répondent qu’ils arrêtent de manger lorsqu’ils n’ont plus faim ou que la nourriture ne leur fait pas envie, la réponse des Américains et plus surprenante. Ces derniers mangent jusqu’à la fin de leur émission de télévision ou lorsque tout le monde sort de table.

En résumé, les Français écoutent les signaux de leur corps tandis les Américains sont influencés par leur environnement.

Ce phénomène peut avoir une incidence sur notre poids et en partie expliquer pourquoi les Américains sont plus gros que les Français. En effet, selon une étude publiée dans la revue Obesity, c’est parce que les personnes en surpoids écoutent plus les signaux qui les entourent que leurs propres signaux internes qu’elles ont tendance à manger plus [2].

[1] Brian Wansink, « Stop when you’re full ? You must be French », Mindless Eating – Why We Eat More Than We Think, March 2008

[2] Wansink B, Payne CR, Chandon P, « Internal and external cues of meal cessation : the French paradox redux ? », Department of Applied Economics and Management, Cornell University, New York, USA.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé, c'est bien toi, ici, la Vertige qui a laissé un si magnfique commentaire chez moi? Deux, en fait?

Écoute, je ne blogue pas bouffe, mais je suis hypoglycémique et les signaux de mon corps à moi, bien... je ne peux pas les écouter n'importe comment et des fois, souvent, en fait, c'est comme une horloge démontée avec les ressorts qui courent en tous sens.

Je suis tellement d'accord avec toi. Écouter son corps. Par contre, les produits industrialisés, ils les trompent les signaux de notre corps. Et les publicités dont nous sommes bombardés aussi. Alors, je ne crois pas que l'on peut se fier à ces signes si pour y répondre, on met n'importe quoi dans sa bouche. Il n'y a pas de magie!

Les signaux de satiété chez les hypoglycémiques, des fois, tu peux les attendre des années.

Un peu différemment de toi, mais pas tant que ça, j'irais avec la santé. Pensez que le bonheur c'est d'abord et avant tout la santé. Apprendre que le véritable plaisir, c'est celui qui nous la donne, qui l'entretient. Et comme ça, les mots interdit, faute, culpabilité, l'expression « avoir le droit et sa contraire, ne pas avoir le droit », devraient passablement s'évanouir.

Ça s'apprend. C'est long et contre culturel, mais ça s'apprend.

Exercice, fait partie de cet ensemble lexical. Utiliser son corps! La joie. Pas toujours envie? Ça peut arriver. Mais l'exercice, ça devient une sorte de drogue.

Vertige, je voudrais te remercier encore pour ton commentaire que j'ai lu, relu, encore et encore. Je ne suis pas certaine d'ailleurs d'avoir tout déchiffré, car c'était de la poésie tellement intense et condensée.

Zed :) (Je ne suis pas sur mon compte; désolée pour l'anony-mousse...)

Vertige a dit…

Bonjour Zed,

Eh oui, c'est bien moi! Une partie du moins! Bienvenue sur mon blog le plus compréhensible, lol.

Tu as bien raison, s'aligner avant tout sur le bonheur, la santé et le plaisir fait sortir du panorama bien du superflu nuisible et ce qui reste, c'est justement ce qui nous fait avancer.

Bonne journée à toi. Je continue de te lire avec intérêt!

xx