jeudi 24 avril 2008

En vacances...

Il m'arrive parfois de me sentir coupable de la chance que j'ai. Enfin, plutôt souvent que parfois. Probablement parce que je sais ce que c'est de ne pas en avoir. Je me sens souvent étrangère dans ce monde favorisé, mais je passe incognito... Puis faut dire, on est quand même pas millionnaires ici mais on a tout ce qu'il nous faut sans s'inquiéter, et on s'aime. Je n'ai besoin de rien d'autre mais si je pouvais faire un souhait, ce serait jusque tout le monde ait aussi droit à sa part d'amour et de bonheur. Eh oui, ce bonheur me fait sentir coupable.

Je vous parle de chance entre autre parce que je serai absente jusqu'au 4 mai. Je pars trois pour 3 jours ici. Ensuite, mon amoureux et moi feront escale à Trois-Rivières pour mon entrevue d'admission puis nous continueront jusqu'à Cabot Trail, en Nouvelle-Écosse. Je ne peux même pas dire que ce sont des vacances bien méritées pour moi. Ma vie est facile: je travaille mes cours, je vends mes pommes, je chouchoute les enfants de mes bénévolats. Je ne suis pas encore habituée à ne pas me battre pour mériter ce que je peux avoir.

Se reconnecter à soi n'est pas toujours facile. Pourtant, ça fait partie de cette démarche alimentaire et de vie que j'explore. Et il m'arrive de m'oublier. Tous les prétextes sont bons. Ces dernières semaines ont été plutôt difficiles. Je ne m'écoute plus, ne me sens plus parce que je me sens mal parfois. C'est pourtant là qu'il faudrait m'écouter le plus.

Ce soir, j'ai pris le temps de me demander comment je vais. J'ai aussi pris le temps de me nourrir, de puiser dans le monde ce dont j'ai besoin. Parmi ça, il y avait de belles petites tomates rouges et délicieuses qui m'attendaient au marché, des campari qui goutaient l'été et le soleil, et je les ai mise au four entre une tranche de pain grillé de kamut et du fromage bonconcini. C'est un drôle d'effet de se faire à manger à soi même avec amour, pour se réconforter et se faire du bien, sans tomber dans la compulsion qui elle, ne fait qu'enfouir le malaise et ne réconforte pas même si on le voudrait tellement. Pour être réconfortées, on a besoin d'être connectée à notre coeur. J'ai eu l'impression tout à l'heure de comprendre pour un instant ce que c'est d'avoir une relation saine avec la nourriture. C'est de manger avec tout ce qu'on est, ici et maintenant.

Bonne semaines!

xx

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