jeudi 24 avril 2008

La science et notre santé

La nutrition est un grand sujet à la mode et si vous ne vous y intéressez pas, il y a probablement des gens autour de vous pour vous croire au mieux, irresponsables, au pire, quasi suicidaires.

J'ai envie de vous en parler de nutrition. N'ayez crainte, je n'ai pas l'intention de vous parler biochimie à moins que vous ne me suppliez. (Et je vous supplie de ne pas me supplier, mon moral post examens finaux ne le supporterait pas...)

Mais si vous voulez manger sainement, que votre santé vous préoccupe et que vous êtes influencés parce que vous entendez, une réflexion sur le sujet s'impose pour pouvoir vivre une démarche antirégime qui vous permettra d'être en accord avec vous même mais aussi avec votre conscience.

Les sujets touchant l'alimentation ont longtemps été pour moi une quasi obsession. J'ai pris plusieurs cours universitaire sur le sujet, lu des tas de bouquins et expérimenté des tas d'approches avant de comprendre bien des choses qui me permettent aujourd'hui de croire que l'approche la plus rationnelle de l'alimentation reste l'alimentation intuitive.

Et croyez moi, je ne suis pas du genre à adopter une position parce qu'elle est émotionellement rassurante ou qu'elle me va davantage. Ce n'est pas une excuse pour manger du chocolat sans remords. Si je ne croyais pas que l'antirégime est parfaitement sain et plus adapté pour la santé émotionelle ET physique, je ne serais pas en train d'écrire.

C'est mon esprit scientifique qui me cause des problèmes avec quelques tendances de la science de la nutrition actuelle et surtout, avec la façon dont on la traduit pour le commun des mortels.

Je viens de finir un cour qui s'adressait à l'étudiant universitaire moyen qui n'étudie ni en kinésiologie, ni en nutrition et qui cherche à en connaitre plus sur l'influence de l'exercice et de la nutrition sur la santé. Bien qu'il est évident que dans ce contexte, on ne pouvait qu'effleurer plusieurs sujets, l'idée générale se dégageant de ce cours m'a hérissé les poils et je suis scandalisée qu'on m'accorde des crédits universitaire pour ce que j'ai malheureusement payé pour apprendre (ben quoi, il me fallait être a temps plein et j'ai opté pour l'option facile de prendre un cours facile sur un sujet que je maitrise déjà...) et qui est loin de l'esprit critique qu'on devrait exiger des étudiants à ce niveau. (en d'autres mots, n'allez pas perdre votre temps en KIN1970 ou NUT1970!) Mais on ne peux pas blâmer les profs d'enseigner les positions officielles du corps médical. C'est justement contre ça que j'en ai.

La science se base sur l'expérimentation. Pour cela, on fait des études. Pour la majorité des sujets, on peut habituellement trouver plusieurs conclusions et leur contraire.

Le problème, c'est que pour faire une étude, il faut des sous. Ces sous proviennent souvent de groupe d'intérêts, ce qui n'est pas nécessairement un problème pour moi même si, comme vous le devinez, ça peut facilement le devenir. Parlons de ce système dans le cas ou tout le monde est honnête et de bonne foi.

Certains sujets ne sont pas très étudiés parce que personne n'a d'intéret à les financer. (De la l'importance de l'indépendance des université et du financement de l'état mais ça, c'est un autre débat) Ensuite, des diverses conclusions des études, il y a des lobbies puissant qui s'assurent que les études qui correspondent à leurs intérêts soient bien en vues devant les gouvernements et des intérêts financier qui s'assurent que la nouvelle qui favorise leur marché soit médiatisée, (et ce, même si cette découverte se base sur une étude mal faite ou interprétée abusivement mais bon, j'ai dit que je parlerais des cas ou tout le monde est de bonne foi...). C'est du marketing et c'est ce que tout le monde fait, du fabriquant de produit naturel qui allègue que son produit vous guérira de votre enfance malheureuse au pharmaceutique qui prends une étude sérieuse pour pousser les ventes d'un produit qui a vraiment une utilité (ce serait super si c'était toujours le cas...). Ce n'est pas le travail des gens du marketing, dans notre système, de se préoccuper outre mesure de la qualité de la source et on ne peut pas les blâmer. Il faut toutefois être conscient que les campagnes de santé ne sont pratiquement jamais dépourvues d'une influence extérieure. Si votre bien être leur rapporte, ils le défendront bec et ongle et influençeront les gens qui sont supposés se préoccupper seulement de votre bien être à coup d'études choisies et d'arguments convainquants (et parfois, de cadeaux, d'incitatifs, de charmes mais ça, ce sont des choses qui arrivent si rarement n'est ce pas!)

Il ne faudrait pas être tentée d'y voir un grand complot, c'est seulement un jeu de pouvoir et d'influence comme il s'en joue partout et à tout moment dans le monde. Toute les opinions sont présente et ceux qui les tiennent sont souvent de bonne volonté, d'un sens comme de l'autre, mais certaines opinions trouvent plus facilement des supporteurs financiers qui peuvent leur donner de la visibilité.

Nous avons toutefois des professionnels de la santé, les diététistes (et les médecins mais si je commence, j'écrirai un bouquin plutot qu'un simple petit message blog), qui ont une formation suffisante pour ne pas se laisser devenir un outil de marketing et qui devrait user de leur esprit critique avant d'appuyer des mesures qui avantagent un certain marché en citant des études qui n'ont pas un fondement scientifique assez solide sur pour justifier les lois quasi morales d'alimentations.

Il faudrait commencer par admettre qu'il y a probablement autant sinon plus d'inconnu que de connaissance sur les composés alimentaires, les interractions entre eux et avec notre biologie tout aussi complexe. Au fil des découvertes en nutrition, les modes de ce qui est encouragé et déconseillé change fréquemment. Bien sur, on peut se douter qu'il y a du mieux et du pire mais de la a dresser des règles précise sur ce que les gens devraient consommer, on exagère!

Qu'on prenne juste le cas sacré du lait ou encore celui du soya, deux puissant lobbies. Je ne me lançerai pas dans un débat sans fin sur l'ostéoporose ou les dérèglements hormonaux mais il y a plusieurs raisons de penser qu'un excès de calcium serait la cause de l'ostéoporose plutôt que l'inverse et que le soya, en plus des problèmes découlant de la culture intensive et du fait que cet aliment "santé" soit souvent génétiquement modifié, contribuerait à dérégler le système endocrinien. Mais ça, qui en parle? (un site trouvé sur google si le sujet pique votre curiosité: http://www.4.waisays.com/ExcessiveCalcium.htm)

Présentement, la mode est au antioxydants, à l'anticancer et au trucs du genre. On remet dans l'alimentation des choses qui étaient négligées parce que soudainement, on se rends compte qu'on en a besoin. C'est comme pour les oeufs: il y a quelques années, en manger régulièrement aurait fait de vous un irresponsable qui néglige sa cholestérolémie. Maintenant, soyez tranquille d'en manger librement, on sait que la cause principale est ailleurs. Pour l'instant, mangez des graines de lin tous les jours et votre cuillère d'huile extra vierge, c'est dans la mode du temps.

Je ne dis pas de devenir paranoïaque en écoutant tout ce qui ce dit en courant alimentaire extrémistes hors de la nutrition car la aussi, on est bien servies. Je dis juste qu'il faut prendre du recul face au message que certains professionnels essaient de faire passer, souvent en toute bonne foi. La connaissances en nutrition sont trop peu suffisante à mon avis pour en arriver à recommander quoi que ce soit à une population déjà bombardée de messages de tous les cotés et qui grossis, à mon avis, à force d'être tenue loin des signaux de son corps qui peuvent bien mieux que n'importe qui l'informer sur ses besoins réels. La Vérité en nutrition, elle est dans vos cellules et pas ailleurs. On saura tout sur le sujet probablement en même temps qu'on apprendra ce qu'il y avait avant le big bang de façon unanime.

Je crois qu'en mettant le plaisir au premier plan, on finit par manger équilibré, varié et santé. J'hésite à utiliser ces mots chargés parce que pour moi, des choses grasses qu'on nous apprends à éviter sont parfaitement saines et contiennent surement des éléments nutritifs uniques: avocat, huiles, fromages, gras de canard, pommes de terre et j'en passe. On évite tellement d'aliments si bon dans la population en général sous prétexte de santé alors qu'ils sont parfaitement nourrissants pour le corps. D'un autre coté, on se bourre d'édulcorants artificiels et de merdes ultra transformées pour être plus "diététiques", encore sous prétexte de santé. Pourtant, la santé, c'est plus que la minceur! J'aimerais voir plus de diététistes prendre conscience du niveau de restrictions dans lequel tout le monde semble être et qu'on revoit ensemble ce qu'est la santé, ce que c'est de se nourrir.

Au lieu de ça, je me retrouve dans un cours de nutrition ou les aliments biologiques sont un problème inquiétant puisque les sols sont fertilisés avec, oh scandale, de la dangeureuse merde animale qui transporte potentiellement des méchants e. coli. Devinez comment on fertilise depuis que l'homme cultive les sols? Pas avec des graines qui portent des pesticides tuant insectes et mauvais herbes ou avec des graines incapables de se reproduire! Ça, c'est inquiétant!

Dans un même ordre d'idée, vous devriez suivre l'exemple de ma prof et interdire à vos enfants de boire ce bon jus de pommes frais et, oh horreur, non pasteurisé vendu dans des petits kiosques comme le mien au marché Jean-Talon. Encore là, les pommes tombées de l'arbre pourraient avoir tombé dans de la merde au sol et être transporteures du dangeureux e. coli, evidemment. Même chose pour le melon miel, qui a été a quelques reprise retiré du marché pour contamination. Le lait cru, on en parle même pas, on aurait probablement une infection juste à y penser.

Je respire, je me calme... Ce n'est qu'une certaine branche de cette nutrition dogmatique et puritaine qui me met hors de moi. Ça n'aide personne.

Il y a tout un monde de saveur et de texture autour que nous mettons en danger a force de préférer mettre nos sous dans des produits transformés allégés additionnés de toutes sortes de choses qui franchement, en plus de ne pas valoir ce que la terre nous a donné, ne goutent pas aussi bon. Nous avons des produits du terroir fantastiques et méconnus, des chefs dont les oeuvres, quand elles sont dégustés, sont gâchés par une touche de culpabilité injustifiée.

Je vous en prie, au nom de notre patrimoine culinaire, oubliez le guide alimentaire canadien, et suivez vos envies! Des légumes peuvent être extraordinaires avec une petite vinaigrette et ne seront pas moins nutritifs! Il y a un temps pour la vapeur et un temps pour la crème. Votre corps est le mieux placé pour vous dire ce qu'il lui faut. Il faut seulement rétablir la communication et, pour qu'elle soit claire, éliminer les bruits de fond qui nous empêchent de nous écouter. Les conseils les mieux intentionnés en font partie. Ce qu'il faut entendre, c'est la voix des aliments quand ils croquent ou fondent dans votre bouche.

C'est ça, le remède à "l'épidémie" d'obésité.

2 commentaires:

Rhiannon_Lunambre a dit…

Wow j'arrive ici sur ce message. Bravo! C'est si bien dit. Merci; je vais continuer donc de m'en tenir à l'anti-régime qui est le mien et écouter mon corps justement! ;-)

Définitivement je vais revenir lire ici.:)

Anonyme a dit…
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