Je parlais à une amie qui me parlait de ses propres découvertes sur l'équilibre il y a quelques jours.
Pas que cette amie ait des troubles alimentaires, loin de là, mais elle est de celles qui se donnent trop. À 20 ans, je l'ai vue se décomposer petit à petit à force de s'impliquer partout, jusqu'à ce que son corps proteste et lui envoie une mononucléose, qui ne l'a pas empêchée de continuer à être plus active que bien des gens que je connais.
Elle me parlait de l'importance de trouver son besoin profond, celui qui se cache derrière les envies que l'on a.
Souvent, on ne répond pas vraiment à ses besoins, on les masque ou on cherche à les oublier quand on les croit au fond impossibles à satisfaire. Quand on cible vraiment son besoin, on arrive mieux à y répondre. On arrive aussi mieux à trouver des compromis entre le notre et celui d'un proche. On est plus vrai face à soi même et surtout, plus cohérent, dans une démarche qui nous fait vraiment du bien. Ça s'applique à l'alimentation comme a tous les domaines de la vie.
J'ai choisi de répondre à ceux que j'arrive à cibler. J'ai besoin de m'enraciner un peu, d'être dans mes affaires, de trouver en moi ce qui n'a pas peur d'être immobile et de prendre le temps de se voir. C'est sur qu'en voyage, on est en face à face avec soi mais j'ai l'impression que mon besoin du moment est ici. J'ai donc décidé de ne pas repartir trop longtemps et de simplement passer voir mes parents en Alberta. ce qui devrait déjà bien suffisamment me déstabiliser... pour le besoin profond, ici, on repassera!
Au fond, c'est quoi les besoins que l'on peut avoir? J'ai trouvé ce bout d'article très intéressant. Remplacerions nous certaines "soifs" par de la nourriture? Ceux qui mangent trop auraient ils parfois de la difficulté à reconnaitre simplement de quoi ils ont besoin?
Voici trois situations, n’hésitez pas à prendre le temps de les lire et de les imaginer :
- Vous vous étiez endormi et à présent vous ouvrez les yeux. Il fait totalement noir, vous n’entendez pas un bruit, vous êtes seul et vous ne savez pas où. Lorsque vous étendez les bras autour de vous, rien. Vous vous levez, faîtes quelques pas prudents, mais toujours aucun autre contact que le sol dur. Au bout d’un moment, vous risquez un appel : personne ne vous répond. Ça fait longtemps maintenant que vous marchez, mais tout est désespérément noir et vide… Je sais pas vous, mais moi je commencerais à ne pas me sentir très très bien… Et puis tout à coup, toujours dans le noir et le silence, vos mains viennent se poser sur ce qui semble être un mur ! Vous décidez de le suivre : vous n’êtes peut-être pas entièrement rassuré, mais déjà vous allez mieux1.
- À présent, vous êtes dans une pièce aux murs blancs (où noirs mais c’est pour changer un peu), éclairée par l’électricité, dont vous ne distinguez pas les contours. Personne d’autre que vous. Et pas un son ne parvient à vos oreilles. Aucune odeur. Pendant longtemps. Vos yeux sont éblouis par tout ce blanc sans contraste, vos mains endolories à force de ne (quasiment) rien toucher. À un moment, là encore vous ne vous sentirez probablement pas très bien. C’est d’ailleurs ce qu’on appelle la torture par la privation sensorielle.
- Cette fois, vous êtes au grand jour, dans une rue… et vous n’êtes pas seul ! Chouette des gens ! Sauf que étrangement personne ne vous regarde, ne fait attention à vous. Étrange… Vous faîtes un sourire, personne ne vous le rend, vous demandez l’heure, la personne passe son chemin comme si de rien n’était… Vous avez alors la désagréable sensation d’être transparent(e), voire de ne pas exister2.
Voilà, c’est tout ! Détendez-vous, prenez une grande respiration et… voyons la suite.
Eric Berne3s’est interrogé sur nos besoins de base, qu’il a appelé “soifs” par analogie à la nutrition. Avons-nous, au-delà de l’eau, de la nourriture ou de l’air, d’autres besoins aussi importants, et donc vitaux, que ceux-là ?
Quels sont nos besoins de base ?
Source: http://www.analysetransactionnelle.fr/?page_id=58
- La soif de structure : c’est le besoin d’avoir des limites. C’est en effet rassurant, de savoir que l’on ne peut pas tout faire. C’est également le besoin de structurer le temps d’une journée… Comme celui d’une vie, de savoir comment occuper ce temps entre notre naissance et notre mort. Songez à l’ennui, à ces changements de vie (un licenciement qui bouleverse votre rythme : et demain que vais-je faire ?). Or, cette soif est à la fois “mentale“, mais également physique : revoyez un adolescent qui vient vous dire pour la énième fois “j’sais pas quoi faire“, on peut dire de lui qu’il est “mou” ; son dos est courbé, les épaules sont tombantes… Il s’affale à présent… Structurer son temps c’est aussi un besoin biologique, comme la nourriture.
- La soif de stimulation : c’est le besoin de “nourrir” ses cinq sens, de se sentir au contact du monde et de la vie. Comparez n’importe quel bureau fermé sans fenêtre et le même avec une fenêtre… Ça change tout, non ? A l’inverse, des bureaux en open space risquent de “suralimenter“. Petit conseil : quand vous vous sentez déprimé, ne restez pas chez vous, allez marcher, prendre un café, même seul(e) ; vous nourrirez votre soif de stimulation, vous vous ferez du bien.
- La soif de reconnaissance : c’est le besoin de se sentir reconnu par l’Autre. Cela va du simple retour que j’attends lorsque je dis bonjour à quelqu’un, à l’amour que je peux lire dans les yeux de mon amie. Cette soif “s’étanche” par les signes de reconnaissance. La soif est variable selon chacun, certains vont avoir de grands besoins de reconnaissance : ils pourront devenir comédiens et être applaudis tous les soirs par un public conquis - ou ennemi public n°1 - d’autres moins : ils pourront travailler en tant qu’archivistes ou à leur domicile.
Mon psy me demandait de m'imaginer dans l'endroit qui me ferait du bien. J'ai passé des semaines à aller me retrouver dans cet endroit: un espace blanc, lumineux, sans bruit, sans personne, sans rien... Serais-je surstimulée? Je crois que j'ai raison de cibler mon besoin de calme, qui devient de plus en plus une évidence...
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