dimanche 18 novembre 2007

Le mot de la fin

Je suis hier allée faire quelque chose dont j'ai parfois parlé sur ce blog, un grand tabou, quelque chose que je pourrais faire seulement lorsque je serais mince...

...de l'escalade!

Je suis souvent allée chez Allez Up! observer mon amoureux qui grimpais en me disant que j'aimerais bien en faire aussi, mais l'idée d'aller mettre un baudrier (le harnais pour l'escalade) pour bien mettre en valeur mes fesses et mes cuisses et ensuite aller m'étaler sur un mur avec quelqun ayant pour seule fonction de me regarder, ça a de quoi donner plutôt envie d'aller vivre dans un pays africain appréciant davantage mes formes, surtout dans ces salles ou les seules filles présentes sont légères et souples, corps idéal pour l'escalade.

J'ai beau dire à qui veut l'entendre qu'il ne faut pas attendre d'atteindre la sainte minceur pour devenir ce qu'on veut être et faire ce qu'on veut faire, je me disais que si mon chum réalisait à quelle paire de fesse il a affaire tout les soir en me comparant pendant que je grimpe, je risquais qu'il me laisse tomber et, qu'étant sur un mur, je n'y survivrais pas.

Mais lorsqu'il m'a proposé d'aller grimper pour la millième fois vendredi soir et que de façon réflexe, je me suis dit intérieurement que je devais être mince avant en invoquant la fausse excuse que je suis trop lourde pour être efficace, je me suis dit qu'il était temps de surpasser aussi ce tabou. Après tout, je suis forte et je saute aussi haut que n'importe qui dans mes cours d'aérobie avec ma prof folle boostée aux stéroïdes. Et je n'ai pas à être parfaite dans tout, juste à viser l'amélioration. Et j'en avais envie follement. Alors, follement aussi, j'ai dit oui.

Rendue à la Montagne d'Argent désertée avec cette température glaciale, en regardant cette roche trop plane, mon nouveau beaudrier pas très seyant au postérieur, j'ai vraiment cru que je n'y arriverais pas. Mais j'étais là et mon orgueuil m'a soutenu. J'ai d'abord assuré mon amoureux qui installait dangeureusement le parcours, puis je me suis lancée. C'est là que je me suis rappelée que j'ai le vertige, que ma vie ne tenait qu'a un fil et que le gars qui tenait le fil, en bas, fait 35 lbs de moins que moi. Lorsque tout ton corps est bien trop haut dans les airs et que tu ne tiens qu'a un semblant de bosse sur la roche du bout de ton pied gauche et à une mini craque avec le bout d'un doigts tellement gelé qu'il n'a plus de sensation (sensation qui n'est pas totallement revenue d'ailleurs, c'est un peu fou de grimper dehors à ce temps ci de l'année...), tu y penses à tout ça.

Tu y penses et tu te concentre à mettre toute ton énergie à rester collée à la paroi pour oublier le moment qui arrive, bien pire, ou tu devras descendre en rappel en projettant tout ton poids derrière, dans le vide, soumis à la compétence du gars léger qui t'assure. A ce moment là, t'oublie même que la corde soulève un peu ton chandail en exposant ton meilleur bourrelet au monde entier (ok, il n'y avait que mon chum, des coccinelles comateuses de froid et des oiseaux mais quand même...) Ça m'a pris un bon dix minutes avant de m'y résoudre, puis je suis finalement revenue en bas saine et sauve, encore toute tremblante et probablement juste un peu traumatisée.

Et on retourne se pratiquer sur les murs intérieurs bondés cette semaine.

Alors je me suis dit que ça ferait un beau mot de la fin de vous dire qu'il faut savoir avoir un peu d'audace pour aller plus loin que ce dont on se croit capable, avoir confiance en soi et en l'autre et se laisser tomber dans le vide parfois et surtout, prendre conscience que la vie, c'est court et qu'il serait dommage d'attendre le saint graal de la minceur avant d'oser faire ce dont on a envie parce que rien, à part ces barrières dans nos esprits, ne nous empêchent de vivre pleinement maintenant, et on le mérite autant que n'importe qui.

Merci pour vos gentils commentaires et à la prochaine!

Anick
xx

Je ne sais toujours pas tourner les photos...
Ça ne parait pas très abrupte sur cette photo, mais la réalité était autrement plus haute, verticale et terrorisante.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ahhhhh Anick!

C'est tellement ça que j'avais besoin d'entendre (ou plutôt de lire!) à ce moment-ci de ma vie ;o) !!!

Je me rends compte, et cela me désole, que je m'empêche de faire tellement plein de trucs parce que je ne suis pas encore assez mince...

Il y a les trucs le fun (comme si je ne le méritais pas en ce moment!) et les trucs épeurants (ma graisse me sert alors de bouclier anti-action, anti-risque, anti-épanouissement)...

À cause de ces deux facettes, une partie de moi veut maigrir (c'est rendu quasiment de l'auto-harclèment psychologique!) et une partie de moi ne veut pas, donc je m'empiffre et je réengraisse :(


Merci pour ce beau témoignage, merci pour tout...

En lâchant prise complètement, en agissant et en vivant MAINTENANT, peu importe notre poids, c'est la seule façon que l'on peut laisser à notre corps le temps de retourner à son poids de consigne, naturel et durable...

Amélie
-xxx-

Vertige a dit…

Lâcher prise, vivre maintenant, prendre le temps, t'as tout compris :o)

Anonyme a dit…

c'était un très beau "mot de la fin". J'epère lire encore de temps en temps des messages pleins "d'audace" comme celui là, en attendant, profite en bien ma belle,

noémie

Anonyme a dit…

Armanda Logistique, c'est moi ;o)