lundi 12 novembre 2007

L'hippo qui voulait être une licorne

J'ai pris ça sur Junkfood science, qui l'a pris à Kate Harding... Ça ne vous parle pas à vous?

Pas que je me considère comme un hippopotame, pas du tout.

Mais un hippo qui rêve de devenir une licorne, je crois qu'on l'est toutes un peu quand on se pousse à souffrir, au gym, à l'école ou ailleurs, parce qu'on rêve d'être autre chose que ce qu'on est. Mais pourtant, un hippo reste toujours un hippo, et un hippo qui arrive à ressembler à une licorne, ce n'est pas beau, ni vrai.

Et pendant qu'on court après l'impossible, on ne voit pas qu'il serait tellement plus facile de mettre en valeur toutes ces forces et ces qualités qu'on a déjà.

Vouloir être un bel hippo, plus fort, plus beau, plus soi, y'a rien de mal à ça. C'est juste triste de se battre pour rien, contre soi.

Je me souviens de ces centaines d'heures perdues au gym à me motiver à essayer de me voir mince, heureuse, confiante, pleine de succès. Inconsciemment, j'aurais voulu que ça efface des pages de mon histoires. Même mince, je n'étais jamais cette autre fille à laquelle j'aspirais. Je n'appréciais même pas d'être en super forme. C'était une obligation à accomplir avant de devenir cette autre moi, celle qui pourrait commencer à vivre, qui en aurait le droit. Je voulais devenir mon propre fantasme de moi même. Et cette folie de perfection ne m'emmenait qu'a voir mes faiblesses. Il faut dire que l'écart entre celle que je suis et celle que j'aurais voulu être était grand, presque humainement impossible à atteindre. Devenir un ange m'aurait peut-être satisfaite.

Je crois que lorsqu'on arrive pas à s'aimer et à s'apprécier au présent, c'est que ce n'est pas tout à fait après soi même que l'on court. On cherche à se sauver de soi même plus qu'a s'améliorer. On ne peut pas améliorer quelque chose qu'on déteste: on veut le jetter et recommencer. Mais la vie, ça ne recommence pas.

Pour s'améliorer, l'hippo doit d'abord faire le constat de qui il est.

On doit partir de soi. Ça implique que s'aimer, se respecter et vivre, ça commence maintenant, comme on est. Avec nos forces, nos faiblesses, notre passé, nos échecs parce qu'ils nous ont faits et qu'ils sont un peu de nous.

Pas toujours évident.

Je parie que les licornes souvent voudraient être des papillons et que les papillons aimerait être des marmottes. Nous, on veut toutes être faites à la sauce Claudia Shieffer. Pourtant, la beauté du monde, c'est sa diversité.

Je n'ai pas moins d'ambitions qu'avant. Aujourd'hui, je veux seulement être le meilleur hippopotame possible. J'irai probablement au gym demain, mais dans un état d'esprit tellement différent, juste parce que ça me fait du bien.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

La nutri. de Valérie a bien raison: tu es vraiment pleine de sagesse...

Tu es inspirante! ;o)

Amélie
-xxx-

Anonyme a dit…

Bon! Tu vois Vertige! Ma nutri a raison! Et comme elle est super et nous aussi, tu dois donc nous croire, na! lol! Et ne sois pas intimidée, ok? Elle m'a recommandé ton blog car elle sait que je suis très "Internet et forums" et elle était sûre que ça me rejoindrait...

Et puis j'essaie très fort de ne plus penser comme l'hippo qui essaie d'être une licorne. Je ne suis pas un hippo, mais je suis loin d'être une licorne...

J'ai réalisé ce matin que souvent, je me sens "presque mince" comme une licorne dans ma tête, et puis paf! Je me vois dans le miroir et là, je capote, car il y a plein de débordements de gras, de cuisses, de fesses, de double menton qui ne sont pas "supposés" être là, et je vois comme l'hippo. Ce matin, et hier, et plein d'autres jours, c'était comme ça. Et c'est dur... J'ai développé des méthodes pour me voir dans le miroir par nécessité pour me coiffer et me maquiller, mais sans me voir vraiment. Je sais que je dois m'accepter, mais si je m'accepte, n'est-ce pas renoncer?

Anonyme a dit…

Moi aussi, j'ai ces craintes... de m'accepter, n'est-ce pas abandonner la bataille?

Je voulais perdre 40 lbs avec Minçavi! J'en ai perdu 32, puis repris 7!

Finalement, c'est peut-être juste de la sagesse d'accepter que l'on ne décide pas de son poids, de s'assumer en tant qu'épicurienne...

Des fois je me dis que je pourrais peser 125 lbs avec Minçavi. Mais honnêtement, est-ce que ça me tente de subir le stress de performance à chaque jour pour faire une journée parfaite?

Est-ce que ça me tente de cuisiner tout le temps, peser, calculer, me restreindre, m'interdire les aliments ''intrus'' (puis de toute façon craquer à l'occasion et m'empiffrer!!!)

Est-ce que ça me tente de voir l'activité physique comme une corvée, d'être obligée de faire mon 30 minutes réglementaire à chaque jour sinon je suis une loser pas de volonté qui mérite pas d'être mince???

Est-ce que ça me tente d'être super mince avec toutes ces conséquences là?

Peut-être qu'en abandonnant le contrôle, peut-être que mon poids va être tout de même satisfaisant...

Vertige a perdu du poids, elle, en abandonnant le contrôle!

En respectant mes signaux de faim et de satiété, ça a l'air que mon corps va aller de lui-même au poids pour lequel il ets programmé...

Mais j'avoue que j'ai peur de faire confiance à ma gourmandise! Il me smeble que je vais tout le temps manger des cochonneries ou du pain si j'écoute mon coeur! :(

Je sais que ça c'est l'euphorie du début, je sais que ça va passer et que j'aurai des envies équilibrées pour toutes sortes d'aliments...

mais pour l'instant, je mange plein de sucre et j'engraisse!

Mon Minçavi et ses exigences de perfection me guette, mais je ne dois pas retomber dedans! C'est à cause de lui si j'ai craqué et si je m'empiffre depuis quelques semaines!!!

De la sagesse, s'il-vous-plaît, de la sagesse!!!

Amélie

Vertige a dit…

La sagesse, hihi, si vous saviez à quel point je suis loin de ça!!! Alors ça va être à vous de faire le tri entre les affaires que je dis qui ont parfois du sens et les autres...

Je suis comme toi Valérie: l'image que j'ai de moi dans ma tête ne correspond pas à celle du miroir. C'était encore plus le cas avant mais ça m'arrive encore. Alors chaque fois que je me croisais dans le miroir, c'était le choc. Moi qui me croyais correcte, je me voyais énoooorme. Puis cette image grandissait dans ma tête jusqu'a ce que je me recroise dans une vitre et que je me surprenne à être bien correcte et plus mince que dans mon souvenir. Puis la fois d'ensuite, retour au reflet énorme, puis au petit reflet.

C'est déstabilisant de ne pas savoir à quoi on ressemble. Alors pour ne pas avoir des chocs nerveux à longueur de journée, je me suis dit qu'il serait bien que j'apprenne à me voir objectivement. Je me suis mise a bien me regarder dans le miroir chaque matin (le grand miroir, celui que j'hais), en essayant de ne pas juger mais de voir comme si je n'étais pas moi mais comme si le reflet que je voyais était une personne que j'aime. Je me suis aussi souvent prise en photo dans ce miroir. La réalité au début m'a parue épouvantable, mais ensuite, je me suis apperçue que ce n'était pas si épouvantable que ça. Je pense que c'est important pour s'accepter de savoir a quoi on ressemble, sinon on ne sait pas quoi accepter.

Je ne crois pas que s'accepter veuille dire renoncer. S'accepter, c'est juste voir la réalité au présent et l'acceuillir sans se dénigrer. La réalité peut changer et tu l'acceptera aussi dans ses imperfections si tu arrive à accepter ce que tu es aujourd'hui. Ça veut pas dire si tu t'accepte que tu ne veux pas t'améliorer, mais il y a des chances que ça ne soit plus si urgent et que tu attende apres ce changement pour vivre pleinement, et que tes attentes soient plus réalistes.

Et je te dirais que t'accepter, ça rends aussi le changement possible tout court. Parce que sans s'accepter, on ne veut que changer. Pourtant, c'est impossible de changer vraiment. On ne peut que travailler a partir de ce que l'on a et de ce que l'on est.

Je dis ça, et je me lève aussi certain matin en me demandant comment je vais pouvoir passer la journée en trainant ma paire de fesse ignoble. Mais quand j'ai le courage de les regarder à fond et de voir le trop d'importance que je donne à ça, je vois qu'au fond, c'est loin d'être une raison pour être de mauvaise humeur.

Je suis encore en train d'écrire un roman... Un jour, je vais apprendre à résumer, promis...

Anick
xx

Vertige a dit…

Oups, on écrivait en même temps Amélie.

Je suis persuadée qu'en mangeant à ta faim, tu peux atteindre ton poids d'équilibre.

300 calories de biscuits Décadent (tellement bons ces biscuits là!), ce n'est pas plus engraissant que 300 calories de saumon ou de dessert minçavi.

Ton corps communique avec toi et te dis quand il en a assez. Il faut faire équipe avec lui et réapprendre à l'écouter. Ce qui est fou avec les régimes, c'est qu'on apprends a manger ce qu'il faut à la moyenne des gens. Pourtant, on a déjà des mécanismes qui nous disent ce qu'on a besoin de manger et quand il faut le faire!

Après mes lectures sur la génétique, j'ai appris que ceux qui ont un métabolisme normal pour être plus facilement gros, en dehors de ceux qui ont des maladies métaboliques, ont simplement besoin de moins de calories pour fonctionner. C'est ces gènes là qui ont survécus aux famines. C'était utile. Mais là, c'est l'abondance!

Comment savoir de quoi tu as besoin? En écoutant tes signaux de faim! Comment ne pas te laisser happer par la pub et les solicitations à trop manger, et grossir? En écoutant tes signaux de faim! Comment profiter pleinement de toute la bouffe qui s'offre à toi sans culpabilité et sans avoir l'impression de faire du mal à ton corps? En écoutant tes signaux de faim! Comment enlever ton corps de sa position défensive contre toi qui ne l'écoute pas? En écoutant tes signaux de faim!

Si tu te maintien à un poids plus bas que ce que ton corps demande et que tu mange à ta faim, tu va peut-être grossir un peu, mais c'est un combat que tu ne pourrais pas gagner de toute façon. Tu passerais ta vie à te battre contre ton corps et lui à mettre tous ses moyens en oeuvre pour que tu engraisse.

Si tu lui donne confiance, vous irez ensemble au poids ou tu es faite pour être le plus en santé, sans obsession, sans privation et sans douleur.

Il faut lâcher prise sur le corps impossible, parce que justement, il est impossible (du moins sainement impossible et incompatible avec la vie)

Maintenant il reste à régler ce qui t'empêche d'écouter tes signaux de faim, et ça, c'est une autre histoire...

Bonne journée!

Anick
xx

Anonyme a dit…

Merci Vertige! En lisant ta réponse à Valérie, j'étais un peu déçue que tu ne t'adresses pas à moi (non, mais chu donc bien bébé! ehehe)

on écrivait en même temps! ;o) hihi

Merci pour ta réponse... je vais essayer de me souvenir qu'''arrêter de manger quand je n'ai plus faim, c'est rapprocher le moment où la faim se remanifestera et où je pourrai à nouveau manger de délicieux aliments'' (je ne cite p-e pas exactement pareille là! hehehe)

Je dois me donner le droit de manger ces aliments interdits qui me procurent tellement de plaisir. Je me dois aussi éliminer complètement l'idée de privation future qui m'empêche de ne manger que ce qui est nécessaire...

Abandonner le contrôle, lâcher-prise, ça c'est dur, mais tellement la seule façon d'y parvenir!!!

Vertige a dit…

Si tu veux du contrôle, change le de place. Obsessionne pour un temps sur ton plaisir et cherche à faire de tes repas un expérience sensorielle totale...

Ça y est, je passe officiellement pour une extrémiste finie... :oP