vendredi 23 novembre 2007

Écriture défoulatoire

Ah, que c'est donc dur, que c'est donc dur...

Je n'ai pas faim. Je n'ai jamais faim. Alors je mange quand je n'ai pas faim. Et quand je mange quand je n'ai pas faim, je me sens coupable. Et je mange plus, parce que je me sens coupable. Et j'ai encore moins faim. C'est pas gagné.

Attendre la faim sans avoir la sensation de se priver, ça devient difficile après trop longtemps.

Là, j'attends la faim. Je pense à autre chose. Je prépare l'expédition de canot d'en fin de semaine. Je fais mon lavage. Je bouge. J'essaie de ne pas mettre d'énergie mentale la dessus. Au moins, j'ai le droit de ne pas penser qu'a ça. C'est un peu allégeant.

J'essaie de ne pas me sentir coupable pour les excès des derniers jours. Et de penser à autre chose qu'a manger sauf quand mon corps me le dira.

Mon corps me dit surtout qu'il se sent trop plein d'avoir autant mangé, trop vide d'avoir eu si peu de nutriments. Il faut remettre les compteurs à zéro.

Mais ma tête, elle, elle est anxieuse, et elle voit sans arrêt le frigo au milieu de la pièce, les placards. Elle a faim de ressentir autre chose que de la culpabilité, les "tu-devrais" et surtout, ce vide flou... Mais elle commence à savoir que manger dans ces moments là, ça ne lui donne que plus faim.

Quand la façon de manger est devenu le problème et la réponse au problème, c'est rushant.

Je ne veux que penser moins à tout ça. Mais pour y penser moins, j'ai besoin de savoir que sans y penser, je me fais du bien. Mais plus ça m'inquiète, plus je mange et moins je me fais du bien.

J'ai besoin d'écrire ces choses là, ces jours ou c'est difficile, pas à cause de la bouffe mais à cause des tempêtes que j'ai en moi. Penser à la bouffe, c'est un évitement, un mécanisme qui se renforce lui même. Je le sais, mais je ne suis pas toujours capable d'affronter. C'est un combat épuisant, d'autant plus que l'ennemi est souvent flou et que parfois, je me trompe et me tire dessus.

Mes faims psychologiques sont bien plus irrésistibles que mes faims corporelles. Au moins, la faim corporelle, elle se comble. On ne comble pas sa faim psychologique avec des aliments, on se gèle, et après, on a encore plus faim. Le comprendre, ce n'est pas régler la question malheureusement.

Alors qu'est ce qu'il y a donc pour me tracasser aujourd'hui? Autant déblatérer un peu, essayer de trouver ce morceau qui me reste pris dans la gorge, et l'avaler.

Comment je me sens?

Je me sens inutile:
après avoir tellement investis toutes mes forces pour les autres à la Mission, j'ai eu besoin de faire autre chose, mais ça laisse un vide. J'ai des compétences rangées dans le fond d'un placard. Je suis maintenant inutile et interchangeable.

Je me sens intruse:
j'ai la vie que j'ai toujours voulu avoir. Mon chum est exactement tout ce que j'ai toujours voulu. Le contexte est parfait. Je suis bien et calme, comme je l'ai cherché. Je n'ai plus de dettes. Je profite de mes fins de semaine et de ce que la vie offre de formidable. La seule chose qui cloche dans le décor, c'est moi. Mon identité, elle s'est faite dans les combats, dans un autre milieu. Je suis fière de mon vécu et de ce que j'y ai appris. Mais je me sens seule parmis ces gens qui pour la plupart, ne savent pas trop ce que c'est de se battre et de souffrir. Ce n'est pas une vertue, c'est juste différent. Et même là ou j'ai grandis, je ne me sens pas chez moi. Je me sens différente et étrangère à un peu tout le monde. Et je me sens seule. Sans trop de racines même si j'avais besoin de les couper. Je me sens plus vivre dans le monde d'une autre que dans le mien. Heureusement que j'aime les voyages et le dépaysement.

Je me sens moche:
je me sens grosse, ennuyante, quelconque. Laide. Pas attirante. Négligée même qaund je ne me néglige pas.
Sans attrait.
Invisible.
En y pensant, j'ai besoin de ressentir une logique et une raison pour ces gens qui ne sont pas là. Ma mère appelle souvent ma grand mère, mais jamais moi. Lorsqu'elle vient au Québec, si peu longtemps, elle passe son temps avec ses amies. Elle vient souper un soir, de peine et de misère, parce que je l'invite et qu'elle veut ensuite aller veiller dans la ville. C'est ma grand-mère qui m'a dit qu'elle revenait passer une semaine en décembre; ma grand mère qui appelait pour avoir des nouvelles du nouveau boulot de mon amoureux; ma grand mère qui ne m'a jamais appelé avant pour me demander de mes nouvelles à moi, et qui s'en fout de toute façon. Et moi je tangue entre l'envie d'avoir un lien avec elles et l'envie d'en être le plus loin possible. Mais une question plane toujours dans ma tête. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s'en va toujours sans regarder derrière. Je suis derrière. Je pense être gentille, rigolote, intelligente, même si parfois je ne sais plus, mais pourquoi est ce qu'ils partent tous comme ça, physiquement ou émotionellement. Est-ce que j'ai déjà manqué à quelqun? Il est ou mon père? J'aurais préféré que le mystère reste entier plutôt que de savoir qu'il a pu plein de fois me voir sans vouloir. Et même quand il était là, ce n'était pas pour moi... C'est juste un autre qui est parti sans regrets. Qu'est ce que j'aurais pu faire de plus? J'ai tellement essayé d'être parfaite... Je ne suis jamais arrivée à l'être physiquement, alors une réponse facile pour mon esprit, c'est de penser que c'est parce que je n'étais pas assez mignonne. Je sais que ce n'est pas vrai, mais j'ai encore tendance à penser que si j'étais plus jolie, les gens ne partiraient pas. Je sais que c'est faux, mais entre le savoir et le ressentir...

Et mon amoureux, lui qui me dit qu'il m'aimera toujours et qu'il m'adore comme je suis, comment croire vraiment à ça? Sa sincérité me touche mais je n'y crois pas. L'amour d'un couple se brise bien plus souvent que celui d'une famille. Mais moi, je l'aime ce gars là, et j'ai toujours peur de le perdre, qu'il se détache et qu'il parte sans raison, parce que même si je crois être arrivée à ne pas reproduire dans mes relation les shémas malsains de ma famille et même si je crois que notre relation est saine et complice sans être fusionnelle et qu'on s'adore tous les deux, la vie m'a appris que parfois les gens partent. Je pourrais survivre mais quelque chose comme l'espoir en moi serait mort. J'ai parfois l'impression que je crois trop en nous deux, que c'est un trop grand risque que je prends.

C'est dur, cette relation, parce que c'est nouveau pour moi de me laisser aller à ressentir. J'ai toujours contrôlé mes sentiments. J'ai toujours été très cérébralement amoureuse. Je ne me suis jamais mis le pied dans une relation sans tater le sol, sans tout contrôler du risque. Je ne tolère pas d'être abandonnée. Je ne tolère même pas le risque de l'être et pourtant, maintenant, je me pousse à vivre sans filet parce que j'ai décidé que mes peurs n'allaient pas m'empêcher de vivre la vie au maximum. Mais elle est tenace, la peur, même si je la combat. Chaque fois qu'il me fait une surprise, chaque fois que je le trouve tellement beau avec ses petits airs, chaque fois qu'il est adorable et qu'il me donne les mêmes papillons qu'au début, j'ai un petit coup de peur au ventre, que j'enterre le plus loin possible mais qui en s'accumulant me donne certains jours l'envie de partir parce que je suis trop heureuse instantanément et que je ne suis pas habituée de me laisser couler sur un bonheur qui n'est pas mon unique création et qui ne dépend pas que de moi.

dimanche 18 novembre 2007

Le mot de la fin

Je suis hier allée faire quelque chose dont j'ai parfois parlé sur ce blog, un grand tabou, quelque chose que je pourrais faire seulement lorsque je serais mince...

...de l'escalade!

Je suis souvent allée chez Allez Up! observer mon amoureux qui grimpais en me disant que j'aimerais bien en faire aussi, mais l'idée d'aller mettre un baudrier (le harnais pour l'escalade) pour bien mettre en valeur mes fesses et mes cuisses et ensuite aller m'étaler sur un mur avec quelqun ayant pour seule fonction de me regarder, ça a de quoi donner plutôt envie d'aller vivre dans un pays africain appréciant davantage mes formes, surtout dans ces salles ou les seules filles présentes sont légères et souples, corps idéal pour l'escalade.

J'ai beau dire à qui veut l'entendre qu'il ne faut pas attendre d'atteindre la sainte minceur pour devenir ce qu'on veut être et faire ce qu'on veut faire, je me disais que si mon chum réalisait à quelle paire de fesse il a affaire tout les soir en me comparant pendant que je grimpe, je risquais qu'il me laisse tomber et, qu'étant sur un mur, je n'y survivrais pas.

Mais lorsqu'il m'a proposé d'aller grimper pour la millième fois vendredi soir et que de façon réflexe, je me suis dit intérieurement que je devais être mince avant en invoquant la fausse excuse que je suis trop lourde pour être efficace, je me suis dit qu'il était temps de surpasser aussi ce tabou. Après tout, je suis forte et je saute aussi haut que n'importe qui dans mes cours d'aérobie avec ma prof folle boostée aux stéroïdes. Et je n'ai pas à être parfaite dans tout, juste à viser l'amélioration. Et j'en avais envie follement. Alors, follement aussi, j'ai dit oui.

Rendue à la Montagne d'Argent désertée avec cette température glaciale, en regardant cette roche trop plane, mon nouveau beaudrier pas très seyant au postérieur, j'ai vraiment cru que je n'y arriverais pas. Mais j'étais là et mon orgueuil m'a soutenu. J'ai d'abord assuré mon amoureux qui installait dangeureusement le parcours, puis je me suis lancée. C'est là que je me suis rappelée que j'ai le vertige, que ma vie ne tenait qu'a un fil et que le gars qui tenait le fil, en bas, fait 35 lbs de moins que moi. Lorsque tout ton corps est bien trop haut dans les airs et que tu ne tiens qu'a un semblant de bosse sur la roche du bout de ton pied gauche et à une mini craque avec le bout d'un doigts tellement gelé qu'il n'a plus de sensation (sensation qui n'est pas totallement revenue d'ailleurs, c'est un peu fou de grimper dehors à ce temps ci de l'année...), tu y penses à tout ça.

Tu y penses et tu te concentre à mettre toute ton énergie à rester collée à la paroi pour oublier le moment qui arrive, bien pire, ou tu devras descendre en rappel en projettant tout ton poids derrière, dans le vide, soumis à la compétence du gars léger qui t'assure. A ce moment là, t'oublie même que la corde soulève un peu ton chandail en exposant ton meilleur bourrelet au monde entier (ok, il n'y avait que mon chum, des coccinelles comateuses de froid et des oiseaux mais quand même...) Ça m'a pris un bon dix minutes avant de m'y résoudre, puis je suis finalement revenue en bas saine et sauve, encore toute tremblante et probablement juste un peu traumatisée.

Et on retourne se pratiquer sur les murs intérieurs bondés cette semaine.

Alors je me suis dit que ça ferait un beau mot de la fin de vous dire qu'il faut savoir avoir un peu d'audace pour aller plus loin que ce dont on se croit capable, avoir confiance en soi et en l'autre et se laisser tomber dans le vide parfois et surtout, prendre conscience que la vie, c'est court et qu'il serait dommage d'attendre le saint graal de la minceur avant d'oser faire ce dont on a envie parce que rien, à part ces barrières dans nos esprits, ne nous empêchent de vivre pleinement maintenant, et on le mérite autant que n'importe qui.

Merci pour vos gentils commentaires et à la prochaine!

Anick
xx

Je ne sais toujours pas tourner les photos...
Ça ne parait pas très abrupte sur cette photo, mais la réalité était autrement plus haute, verticale et terrorisante.

vendredi 16 novembre 2007

A la prochaine

Je vous fais une confidence: je crois que je suis rendue à un point ou je dois me détacher un peu de tout ça et manger en y pensant moins. J'ai besoin de passer plus de temps loin de la bouffe et des problèmes alimentaires. J'avais besoin de ce blog comme espace de réflexion et maintenant, j'ai besoin d'espace pour réfléchir à autre chose.

Je ne dis pas que je ferme ce blog, simplement que j'y serais beaucoup moins présente. Moi et la bouffe, c'est encore un équilibre fragile et je ressens le besoin de me centrer sur moi de façon plus personelle pour arriver à apprivoiser ma petite corde d'équilibriste, et le vide aussi, parce qu'il fait partie de ma vie autant que le reste.

Je vous remercie d'avoir été là, et vous dit à la prochaine!

Anick
xx

mercredi 14 novembre 2007

Carottes sexy

Je suis de retour au grandes questions. Cette foutue satiété n'est pas évidente à définir. De toute façon, ça ne fait pas de différence si j'attend d'avoir faim avant de remanger. Mais parfois, j'ai envie de manger juste parce que c'est l'heure. Je sens que la faim n'est pas loin, elle commence à chuchoter, timide, mais elle n'est pas encore toute là. Il va falloir travailler là dessus. Ou arrêter de me poser des questions inutiles, peut-être. J'ai tendance à parfois trop penser à des détails.

Quoi qu'il en soit, ce midi, je me suis fait des carottes. J'avais envie de carottes. Étonnant ça. J'ai passé mon enfance à détester les carottes, puis je m'y suis fait un peu, ensuite, mélangées avec autre chose, mais de la à les désirer toutes seules! Ce corps est riche en surprises. Je m'étonne.

C'est le genre d'envie auquelle je résiste. Lorsque je me suis demandé avant de dîner de quoi j'avais envie et que les carottes non utilisées de mon couscous m'ont fait de l'oeil, je me suis dit que ça n'était pas possible, que je devais encore essayer de manger nutritif. Puis non, j'en avais vraiment envie.

Je dois dire que pour moi, les carottes, ça fait partie de ces repas virtueux dans ces périodes de perfection ou je pousse un peu la sainteté trop loin. Comme je n'ai jamais mangé de carottes pour le plaisir mais parce que c'est bon pour moi, je les mange crues ou vapeur, sans rien. Evidemment, ça ne donne pas envie d'en manger souvent, mais ça me rends fière de manger bien.

Ce midi, mes carottes ont eu droit a une cuisine amoureuse et attentive. Elles se sont étonnée dans un peu d'huile d'olive, puis ont pataugé dans un peu d'eau pour ensuite recevoir une pluie d'épice et d'aromes. Je les ai ensuite fait reluire avec un peu de sirop d'érable. Elles avaient l'air heureuses et je les touvaient plus attirantes dans mon assiette que ma merguez et ma portion de sidekick au parmesan. Si j'en fait tout un plat, c'est que ça ne me ressemble pas du tout!

Attention, je ne dit pas que ce soit meilleur de manger des carottes qu'autre chose. J'ai perdu un bon 10 lbs au début à ne manger à peu près que des choses prohibées par la religion diététique et j'avais besoin de faire la paix avec ces aliments là encore plus que les autres. C'était sain et necessaire, et je suis même certaine que c'était bon pour ma santé de le faire à ma faim. J'ai retrouvé plein d'énergie et mes cheveux sont redevenus brillants comme lorsque j'étais enfant alors que je n'avais pas associé le fait qu'ils étaient devenus cassants avec le fait d'enchainer régimes et orgies pendant des années.

Je ne pensais pas que je ferais aussi la paix avec les légumes à écouter mes envies. Mais bon, ça arrive, alors je ne vais pas m'en plaindre!

Je vous laisse avec une photo de mon couscous, qui était tout à fait délicieux, avec ses 7 légumes, pour porter chance selon la tradition, et son goût typiquement marocain. S'il y en a que ça intéresse, la recette provient du dernier livre de ma collection, La cuisine et le goût des épices de Ethné et Philippe de Vienne, un livre qui esplique bien le goût, le rôle, et la façon de bien balancer les épices. Je vous avoue qu'il est toutefois impératif d'avoir un bon magasin d'épice disponible pour faire la majorité des recettes. Mais ça vaut la peine. L'infinité de saveur possible en utilisant les épices réveilleraient mêmne les papilles d'un mort.

mardi 13 novembre 2007

Got Milk?

J'ai souvent de belles surprises quand je vais prendre mes emails. MSN se croit obligé de me tenir au courant des nouvelles d'importance du monde. Cette fois ci, en primeur: Amanda Bynes boit beaucoup de lait. Et ça me trouble. (pas sa consommation evidemment, mais le fait qu'une pub à peine déguisée trouve encore sa place dans ma page d'accueil et que cette dite pub, elle soit si tordue)

Au risque de passer pour une névrosée anti progrès, moi la pub qui s'adresse directement aux adolescentes pour le vendre n'importe quoi en leur présentant un modèle de corps de rêve et en se servant de cette névrose commune, la perte de poids, comme argument, je trouve ça débile.

Même si c'est du bon lait qu'on vend et pas de la cocaine, je trouve ça tordu et encore plus pervers. Se servir du prétexte de la minceur pour le faire, c'est un peu aussi prendre position sur le sujet et encourager les comportements malsains.

Le prétexte de santé peut bien aller se rhabiller. Les publicistes feraient n'importe quoi pour vendre et nous, n'importe quoi pour maigrir. Ils sont pas si fou finalement, ces romains. C'est sain d'inciter les jeunes filles à boire du lait, écrémé bien sur, en jouant sur des mirages sur lesquels elles obsèdent déjà?

La fonction première des aliments, c'est de nourrir, pas de faire maigrir, d'aider à maigrir ou de faire penser à maigrir. Et les études sur le sujet, souvent commandée par les lobbies, ne sont pas très convainquantes... Buvez dont du lait parce que vous en avez envie!

Je n'ai pas trouvé la photo de la pub avec Amanda Bynes pour la mettre ici (mais elle est sur le lien plus haut.) mais voici d'autres pub de la série... Y'en a pour toutes les femmes: la jeune vingtaine (ordinaire, evidemment), la maman (au corps typique post accouchement) et la superwoman dynamique (qui tien à la main un verre avec des formes bien féminines)...

Merci lait, parce que tu nous permet de garder la ligne et d'alimenter nos obsessions?

Non, merci juste de nous nourrir et d'accompagner si divinement les brownies...

"Tu n'as pas à être un héro pour te sentir invincible. C'est pour ça que je bois du lait. Les protéines aident à bâtir les muscles et des études suggèrent que les adolescent qui le choisissent sont plus en santé. "

Ce que j'en comprends: Être belle t'aide à te sentir invincible. Le lait aide à être mince et belle comme sur la photo. Alors bois.

"Surprise que je sois mère? Tu devrais savoir que les neufs nutriments essentiels du lait rendent le corps irrésistible"

Ce que j'en comprends: Attention: les neufs nutriments du lait, l'adoption, la privation continuelle et la chirurgie esthétique pourraient vous aider à rester immaculée dans votre maillot blanc, votre maquillage et votre mise en plis parfaite dans le sable, en affichant une moue sexy pendant que votre gamin est peut-être en train de se noyer ou d'être kidnappé. Come on...


Ah, et j'ai plus la force pour pareille connerie. Mon linge est sec et je ferais mieux d'aller le plier. Et si, dans mon emploi du temps de superwoman, j'ai envie de poser une action pour ma ligne de déesse, il ne me restera qu'a ouvrir le frigo et à boire un verre de lait ou la pinte en entier... Écrémé, bien sur.

Exercice du miroir (Suzie Orbach)

Quand j'ai lu Fat is a feminist issue II, je me suis rendue compte que j'avais fait certains exercices que Suzie Orbach propose spontanément (de façon moins structurée, bien sur!). Ça m'a bien aidé. Alors je vous propose la version Orbach de la chose en vous encourageant à adapter à votre façon. Après tout, c'est efficace à faire quand vous en ressentez le besoin mais il faut que ça colle à ce que vous êtes.

Mme Orbach propose d'enregister les exercices sur une cassette, lentement, pour mieux vous concentrer à les faires. (Déjà que je suis à la limite du plagiat, je ne voudrais pas en plus dénaturer sa méthode!)

Cet exercice s'appelle Mirror Work (en traduction approximative par moi même. J'ai choisis le tu mais si vous vous enregistrez et que le vous est plus confortable pour vous, vous savez quoi faire...)

Assis toi sur une chaise et ferme les yeux. Détends toi en étant attentive à ta respiration pour quelques instants, puis essaie de ressentir ton corps de l'intérieur et de te faire une image mentale de ce à quoi ton corps ressemble assis sur cette chaise...

Imagine toi comme tu es maintenant, et assis toi dans une position qui réflète comment tu te sens par rapport à ton corps...

Prends maintenant une pose confidente... puis une position désireuse... puis une position d'ouverture au monde... puis une position de retrait et de distance face au monde... Fais tout cela avec tes yeux fermés et essaie de ressentir les changements internes que tu dois faire pour prendre ces positions...

Maintenant, imagine toi à ton poids idéal. Qu'exprime tu spontanément dans cette pose?...

Maintenant prends une série de poses, comme tout à l'heure, mais en t'imaginant à ton poids idéal... Ouverture, retrait, désir, confiance, réticence etc... Prends concience du répertoire varié d'émotion que tu peux communiquer par ton corps...

Quand tu t'es familiarisée avec les différentes émotions, revois ce qui était différent a ton poids idéal imaginé.

Quels aspects de ton poids idéal aimerait tu exprimer maintenant?...

De quoi as tu peur, ou quels émotions ne veux tu pas exprimer maintenant?...

As tu découvert une petite chose de difficile ou de surprenant à propos de ton sentiment de toi même à ton poids idéal?...

Maintenant, ouvre les yeux, lève toi et regarde toi en entier dans le miroir... Suis les grandes lignes de ton corps et aissaie de te voir en entier plutôt que de focusser sur les détails... Essaie de ne pas juger, regarde seulement. tiens toi confortablement et essaie de projeter un sentiment d'acceptation et d'appréciation de toi même...

Garde le dos droit et tourne toi de coté pour avoir une autre vision de toi même... Regarde seulement, ne juge pas... Maintenant, regarde toi de dos, puis de l'autre coté... Essaie de te regarder avec un regard neutre, sans jugement...

Reviens face au miroir et, en commençant par tes orteils, laisse glisser ton regard en remontant vers ta tête, puis arrivé à ta tête, glisse ton regard vers le bas jusqu'a tes orteils... Pendant que tu te regarde dans le miroir, essaie de te voir avec des yeux indulgeants d'acceptation.

Tourne toi à droite, tiens toi comme si tu étais maintenant à ton poids idéal et regarde toi dans le miroir... Regarde maintenant de l'autre coté. Que vois tu? Reviens maintenant de face et observe ta posture habituelle? Vois-tu une différence?

Mintenant, assis toi sur la chaise comme si tu étais à ton poids idéal... Qu vois-tu?... Comment cela pourrait il être pour toi d'avoir cette position régulièrement? Cela exprimerait il plus clairement comment tu te sens face à ce que tu es à l'intérieur? Aurais-tu l'air plus confiante? Garde cette position pour une minute et, quand tu es prête, pose toi les questions suivantes. (Pour certaines personnes, écrire vos réponses plutot que de répondre dans sa tête peuvent vous aider à vous explorer)

  1. Étais tu capable de te sentir confortable en te regardant? décris comment tu te sentais. Si tu fais l'exercice régulièrement, sens la différence dans ton sentiment d'acceptation.
  2. Qu'as tu remarqué à propos de la façon dont tu exprime par ton corps différents états émotionnels? Qu'a tu remarqué quand tu as essayé de te projeter à ton poids idéal? Quels aspects de toi sont revenus?
  3. Essaie d'incorporer les aspects positifs de ta posture à ton poids idéal à comment tu es dans ton corps présentement. Commence par le faire quelques minutes à chaque heures. ou quand tu y penses

lundi 12 novembre 2007

L'hippo qui voulait être une licorne

J'ai pris ça sur Junkfood science, qui l'a pris à Kate Harding... Ça ne vous parle pas à vous?

Pas que je me considère comme un hippopotame, pas du tout.

Mais un hippo qui rêve de devenir une licorne, je crois qu'on l'est toutes un peu quand on se pousse à souffrir, au gym, à l'école ou ailleurs, parce qu'on rêve d'être autre chose que ce qu'on est. Mais pourtant, un hippo reste toujours un hippo, et un hippo qui arrive à ressembler à une licorne, ce n'est pas beau, ni vrai.

Et pendant qu'on court après l'impossible, on ne voit pas qu'il serait tellement plus facile de mettre en valeur toutes ces forces et ces qualités qu'on a déjà.

Vouloir être un bel hippo, plus fort, plus beau, plus soi, y'a rien de mal à ça. C'est juste triste de se battre pour rien, contre soi.

Je me souviens de ces centaines d'heures perdues au gym à me motiver à essayer de me voir mince, heureuse, confiante, pleine de succès. Inconsciemment, j'aurais voulu que ça efface des pages de mon histoires. Même mince, je n'étais jamais cette autre fille à laquelle j'aspirais. Je n'appréciais même pas d'être en super forme. C'était une obligation à accomplir avant de devenir cette autre moi, celle qui pourrait commencer à vivre, qui en aurait le droit. Je voulais devenir mon propre fantasme de moi même. Et cette folie de perfection ne m'emmenait qu'a voir mes faiblesses. Il faut dire que l'écart entre celle que je suis et celle que j'aurais voulu être était grand, presque humainement impossible à atteindre. Devenir un ange m'aurait peut-être satisfaite.

Je crois que lorsqu'on arrive pas à s'aimer et à s'apprécier au présent, c'est que ce n'est pas tout à fait après soi même que l'on court. On cherche à se sauver de soi même plus qu'a s'améliorer. On ne peut pas améliorer quelque chose qu'on déteste: on veut le jetter et recommencer. Mais la vie, ça ne recommence pas.

Pour s'améliorer, l'hippo doit d'abord faire le constat de qui il est.

On doit partir de soi. Ça implique que s'aimer, se respecter et vivre, ça commence maintenant, comme on est. Avec nos forces, nos faiblesses, notre passé, nos échecs parce qu'ils nous ont faits et qu'ils sont un peu de nous.

Pas toujours évident.

Je parie que les licornes souvent voudraient être des papillons et que les papillons aimerait être des marmottes. Nous, on veut toutes être faites à la sauce Claudia Shieffer. Pourtant, la beauté du monde, c'est sa diversité.

Je n'ai pas moins d'ambitions qu'avant. Aujourd'hui, je veux seulement être le meilleur hippopotame possible. J'irai probablement au gym demain, mais dans un état d'esprit tellement différent, juste parce que ça me fait du bien.

dimanche 11 novembre 2007

Mes papilles frustrées

Je suis complètement accro de la bouffe. Il n'y a rien qui ne me mette autant de mauvaise humeur que d'avoir faim, ou que ma faim ne soit pas satisfaite dignement.

Ma petite faim, je la cultive et je lui porte presque un culte. Hier, mon amoureux et moi avions décidé d'aller manger de délicieux tapas avant que je ne l'emmène voir un documentaire. Puis un amis qui vient d'avoir l'acien poste de mon amoureux dans son ancienne boîte, paniqué de la charge de travail énorme et de la désorganisation chronique de la place, à imploré de nous joindre pour parler boulot. Je suis une grande âme et j'ai accepté... (le pauvre est venu de Belgique pour avoir ce poste de chef de service exploité de tous bords...)

On s'est donc retrouvé pour une bière au St-Bock puisque les Trois-Brasseurs avaient déjà une file d'attente longue comme celle des urgences. Je n'aime pas la bière et pas vraiment l'alcool. J'ai quand même fini par me commander 2 shooters pour faire passer le temps et l'ennui en les écoutant parler de certif de Z22 procédure machin et des contacts de Mr Chose. Les affaires, c'est les affaires, et les affaires d'ingénieurs me semblent encore pire que les autres, mais je me force. A un certain moment, j'ai même réussi à me passionner un peu pour la lutte qui passait sur l'écran géant en pensant à mes bon tapas.

Mais voyant qu'on aurait peu de temps pour aller manger, mon chum a commandé pour tout le monde d'infames ailes de poulet molles en guise de repas pour mon petit estomac, ne pouvant pas ressentir la colère instinctive et primal de tout mon organisme en révolte.

A la première bouchée, je fut écoeurée par le manque de texture et la sauce sans goût dégoulinante ne servant qu'a ramollir le gras de ces ailes mal cuites. Dire que de pauvres poules sont mortes pour qu'on les cuisine de cette façon, les pauvres...

Alors, j'ai mangé ma mauvaise humeur en empilant encore plus de squelettes d'ailes (qui ne volent même pas en plus) que les autres dans ma petite assiette. Je dois être en train de me reconnecter avec la racine de mes désirs. Je me suis sentie comme un bébé qui a qui on donne une bouteille de coke dillué plutôt que du bon lait.

Mais ce soir, je me venge, héhé. Pendant que monsieur est parti voler jusqu'au musée de l'aviation avec ses potes, je cuve mon appétit et j'emmène un ami dans mon petit resto de quartier préféré, question de faire la paix avec mes papilles et de passer le documentaire de ce soir indignée du traitement à Abu Graib plutot que par mon petit plaisir égoïste mal servi.

The hungry gene

Je suis en plein trip de lecture et de documentaires (ah, les RIDM, orgasme intellectuel de ma curiosité maladive...). J'ai toujours adoré lire mais ces dernières années, c'était un luxe impossible entre les études et le travail, et j'en profite pleinement puisque la session sera chargée en janvier.

Je viens de finir The Hungry Gene (Ellen Ruppel Shell), livre que j'ai emprunté à la biblio avec le livre de Suzie Orbach sans être trop certaine de le lire.

Pourtant, j'ai été captivée par ce livre un peu aride. Ce n'est pas un livre de régime mais plutôt un résumé de vulgarisation scientifique. Je dois vous avouer qu'avoir l'habitude de lire de longs jugements de l'assommante cour suprême du Canada ou des notes de cours écrites par un prof découragé d'une matière plate m'a aidé à passer à travers. C'est pas le dernier Harry Potter.

On nous parle entre autre de l'histoire de la minceur, de l'histoire et des techniques de chirurgie de l'obésité, des recherches en génétique (merci à mon dévoué prof de bio qui m'a fait rushé en génétique à la dernière session sans quoi je n'y aurait pas compris grand chose), de l'histoire de la découverte de la leptine, des principales expériences scientifiques reliées à l'obésité, de l'histoire de la médication, de l'effet de la nutrition in utéro sur le poids, des peuples primitifs soumis à la diète américanisée et maintenant obèses, de la régulation de l'appétit, de petites souris génétiquement obèses, de petites souris mortes et encore de petites souris à toutes les sauces, de lobbies pharmaceutiques et alimentaires, bref, un livre qui fait pas mal le tour en vulgarisant les connaissances scientifiques actuelles sur l'obésité sans vraiment en faire l'analyse (sauf à la fin), ce que j'ai apprécié.

Certains passages m'ont vraiment fait réfléchir. Je ne peux pas résumer tout ça ici mais j'en suis ressortie avec l'idée persistante de la suprématie de l'écoute des signaux corporels pour atteindre son poids d'équilibre et de l'inefficacité absolue des diètes pour contrôler son poids comme conclusion à tout ça.

Mais une bonne journaliste scientifique pouvait facilement passer à coté de tout ça puisque ce n'est pas dans l'air du temps et certainement pas dans les idées populaires auprès de notre élite scientifique. C'est trop simple et pas très scientifiqueement challengeant de traiter l'obésité non métabolique en poussant les gens à s'écouter.

Si, comme il est largement admis, nous sommes majoritairement génétiquement programmés pour survivre avec peu, sélection naturelle oblige, et que nous grossisons dans un monde d'abondance qui nous pousse à trop consommer sans nous dépenser, il ne nous reste qu'a nous reconnecter à nous comme moyen efficace d'ingérer exactement ce qu'il nous faut. L'obésité est un problème de civilisation avancée ou l'accès à la nourriture est trop facile après avoir été limité pendant des siècles. Rares sont ceux qui ont de vrais problèmes génétiques comme une déficience en leptine. Le paradoxe français n'en est pas un (même s'il tends à s'effacer un peu). Si nous mangeons des aliments de qualités avec attention et plaisir, il est plus facile de s'écouter, parce que le plaisir n'est pas autant au rendez vous sans faim. La faim, c'est le corps qui demande parce qu'il a besoin. L'écouter, c'est une façon idéale de parvenir à l'équilibre.

J'ai été déçue que l'auteure, plutôt que d'aborder cela, insiste vers la fin sur la législation contre la méchante malbouffe, sur les méchants monsieur du marketing et sur les méchantes machines qui vendent du coke dans les écoles.

Je ne trouve pas personellement que restreindre les choix des consommateurs soit une solution réaliste dans un monde de libre échange. Tant mieux si on a le choix! L'auteur ne semblait pas voir de solutions accessibles au surpoids grave. Mais sa recherche peut au moins valider mes idées et tuer mes ennemis, les régimes, même si c'est ce qu'elle vient conseiller plus ou moins à la fin de son livre après avoir souligné qu'ils ne sont pas efficace. (!!!)

Il faut plutôt apprendre à connaitre nos besoins dans un monde immense ou tout est offert. Mais ça, c'est facile, ça ne fait pas vendre alors on a peu d'intéret à le promouvoir.

vendredi 9 novembre 2007

Retour sur la conférence de l'ANEB

Guylaine Guèvremont a les cheveux raide et Marie-Claude Lortie les a bruns. Ça a été mon choc du jour. Oui, je focusse sur les choses importantes...

Je dois vous avouer que je ne me souviens pas distinctement de grand chose. Marie-Claude Lortie et Guylaine Guèvremont sont 2 femmes merveilleuses et j'adore le fait qu'elles existent. C'est surement que l'esprit de leur livre et de l'anti-régime me possède mais ce qu'elles ont dit hier ne m'a pas surpris ni appris grand chose. C'est un reflet de ce que je pense. Ça a le grand mérite d'être rassurant.

Je vous avoue que je ne lis pas vraiment la Presse. Je suis une espèce de snob qui, lorsqu'elle achète le journal, choisis le Devoir. Mais Marie-Claude Lortie, c'est la voix du bon sens et du goût des bonnes choses que nos mamans auraient du implanter dans nos têtes. Elle aime la bouffe, la vraie, ça se sent et c'est contagieux. Je vais peut-être sortir de son blog et me mettre à lire La Presse sur le net pour voir ce que cette ambassadrice (ça se dit ça?) du bon goût écrit. Hier, on sentait son énergie lorsqu'elle parlait de ce délire collectif qui nous empêche de manger et d'en profiter. Je suis heureuse de voir quelqun énervée et qui s'indigne des tas de non sens qu'on fait au nom de la lutte au kilo, et lorsque cette personne est une journaliste qui a la tribune pour faire passer des idées, je suis au comble du bonheur.

Tant qu'à Guylaine Guèvremont, c'est le modèle de la diététiste parfaite sur qui j'aurais aimé tomber: une femme qui encourage le plaisir en matière d'alimentation et qui encourage des changements graduels. Elle m'a semblé très compréhensive et attentive à la clientèle à qui elle s'adresse. Hier, il y avait beaucoup de jeunes anorexiques et je l'ai trouvée très adaptée, parlant de laisser tomber les interdits un à la fois, entre autre. Je ne peux malheureusement pas résumer ce qu'elle a dit hier mais je peux vous dire que ce qui a trouvé écho chez moi, c'est que c'est normal parfois de dépasser sa satiété même si on la ressent, qu'il faut se donner du temps, que ça fait partie de processus et que lorsqu'on dépasse, il faut y prendre du plaisir. La culpabilité amène la restriction qui emmène la compulsion. Je le sais, mais il faut me le répéter. J'ai une petite tête de mule. Les changements peuvent prendre du temps, ce n'est pas grave.

Ça m'a amusé qu'elles aient mentionné Zermati et le courant du Intuitive Eating, puisque c'est ce que je suis en train de lire.

Je ne suis pas d'un grand secours pour le contenu, mais bon, ça vous apprendra à vivre loin de Montréal, à pousser les extrêmes jusqu'a la France... Non mais, c'est quoi l'idée? (Et là me revient le souvenir de ces odeurs de fromage de lait cru à des prix ridicules et j'ai envie d'immigrer là, tout de suite)

Vous trouverez l'essence de ce qu'elles ont présenté dans leur livre et sur leurs blogs respectifs
(http://mangez.mcinfotechnique.com/)

Bonne journée (de congé pour moi!!!)

xx

Pour Amélie

Salut Amélie,

Je n'ai pas d'autre moyens de te rejoindre, alors laisse moi le faire ici. De toute façon, je suis certaine que tu n'es pas seule dans tes réflexions.

Je me reconnais dans ton découragement. Je me suis donnée corps et âme, entre autre, au régime Fit for Life, avant d'essayer Montignac, puis j'ai ensuite calculé au miligramme près les calories ET les nutriments de ce que je mangeais avec mon entraineur (c'est une gymnastique qui frise l'impossible de manger tout les nutriments recommandés par les spécialistes en limitant ses carbohydrates et ses calories, mais je l'ai fait pendant un an en y gapillant un bon 2h par jours!). J'ai bien connu Minçavi. Pour moi c'était un break de n'avoir que la maudite feuille de menu a remplir. Mais ça continuais à être trop. J'étais carrément épuisée mentalement de toujours planifier, compter, surveiller tout ce qui entrait dans ma bouche. Même des recettes santé, c'était pas bien si je n'avais pas les équivalences Minçavi. J'en pouvais juste plus. (Il te reste 2 gras et un pain mais t'as envie d'un fruit. Le fruit devient péché. Tout est péché. Tant qu'a pécher, autant prendre un biscuit, puisque je n'en mangerais plus jamais) Grrr Alors retour de l'entraineur dans ma vie. Tout ça avec 6 minis repas par jours et l'introduction aux protéines liquides. Je me suis mise à m'entrainer deux heures par jours minimum, 6 jours sur 7 (Puisqu'il faut bien récupérer le dimanche pour ne pas se sur entrainer).

Alors je suis allée voir une diététiste en lui expliquant que je n'en pouvais plus de tout ça, que je voulais juste arrêter de penser à la bouffe tout le temps et vivre sans enfler comme une baleine. J'en suis sortie avec une feuille de recommendations basée sur le guide alimentaire canadien et l'impression décourageante que je devrais me battre toute ma vie alors que déjà, j'étais vraiment à bout. Mais je ne voulais pas lâcher et m'être battue pour rien.

Je retourne voir ma diététiste avec un journal alimentaire parfait sauf pour 2 carrés de chocolat. Après m'être fait sermonner pour ne pas avoir perdu de poids à cause de ces deux foutus carrés, je change de diététiste, et c'est en larmes que j'explique à ma nouvelle diététiste choisie avec soins et qui enseigne à l'université que je ne peux plus tolérer ce contrôle permanent. Je suis alors introduite aux dernières trouvailles diététiques: la densité calorique et l'assiette équilibrée. J'ai le droit de manger du chocolat si j'en ai envie. C'est mieux mais c'est flou. Et j'ai droit à tout, mais c'est encore un monde de mieux et de pire. Des bonnes rillettes de canard, c'est dense et ça fait partiee des plaisirs à savourer... en quantité limitée et pas trop souvent. Elle arrive au moins à me convaincre de ne pas être trop drastique. Mais ma diététiste prends sa retraite.

Celle qui la remplace est bien gentille, déculpabilisante, mais l'assiette équilibré, c'est encore trop de controle pour moi et je ne perds pas de poids malgré les efforts que je met tous les jours à manger comme il faut, quand il faut, ce qu'il faut! Les crises sont fréquentes. Après quelques mois, elle me dit que si je ne perds pas, c'est que je ne respecte pas mes signaux de faim. J'ai ça, moi, des signaux de faim? Je lui explique que c'est dur d'arrêter de manger quand je n'ai plus faim si je n'ai pas faim quand j'entame ma belle assiette équilibrée avec ses maudits légumes vapeur. Elle me dit que de toute façon, je n'en ai peut-être plus, à cause de tous les régimes que j'ai fait.

Puis c'est le déclic en sortant de chez elle: personne ne sait mieux que mon corps ce que je devrais manger. Je suis devenue une encyclopédie de connaissances nutritionnelles, j'ai même fait un cours de nutrition à l'université, et pourtant, j'en suis presque à vouloir pleurer chaque fois que je mange tellement je ne sais plus quoi faire. Et en prime, je suis plus lourde que je ne l'ai jamais été, et plus enfermée dans mes problèmes alimentaire que jamais. Aussi bien essayer complètement autre chose puisque j'ai fait le tour. Au moins, je veux être bien dans ma tête.

Je sais que le problème est dans ma tête. Je sens que les régimes l'empirent, même les équilibrés. Puis je me souviens d'un livre que j'ai lu, maigrir sans régime, qui à l'époque me semblait bien trop déséquilibrée pour une orthorexique de mon genre. Je ne m'y suis pas mise tout de suite. J'ai laissé ça mijoter. Je me suis laissée manger un peu plus naturellement. Je suis allée faire une partie du chemin de compostelle en France; ça s'est transformé en chemin de réflexion sur mon poids, sur ses causes. J'ai passé des nuits entières hors des dortoirs à écrire et à pleurer. Au retour, j'ai découvert le livre Mangez! et j'ai décidé d'essayer. Ça m'a rassuré de savoir que Zermati n'était pas tout seul dans ses théories et qu'une diététiste d'ici endosse des principes semblables. Je me suis mise à manger selon ma faim, parce que je ne pouvais plus endurer d'autres restrictions de toute façon. Je voulais juste être libre. Et en prime, j'ai perdu, tout doucement, une quinzaine de livres alors que depuis plus d'un an, je ne perdais rien que je ne reprenne pas la semaine suivante.

Je ne connais pas ton parcours. Il est peut-être semblable au mien, et je ne sais pas si à quelque part, ce n'est pas c'est écoeurement qui a fait de moi une convaincue de l'anti-régime et de l'acceptation de soi, mais j'aimerais tellement que personne n'ai à passer par tout ça avant de comprendre que rien n'est plus adapté que ton corps pour te dire de quoi il a besoin.

Si tu te sens bien avec mincavi, et que tu te sens capable de te controler et de faire ta feuille pour la vie, et bien continue. Ça marche pour certaines personnes. Si par contre, avant même d'avoir fini de perdre du poids, tu es déjà à bout, ce n'est pas un abandon d'arrêter et de prendre le temps de changer ta façon de penser et de manger pour que ce soit durable et vivable. Crois moi, ce n'est pas plus facile. Tu devras faire la paix et apprendre à vivre avec plein de choses, te connaitre plus, t'aimer et ce chemin, il est comme la vie: on apprends en se trompant et en tombant, mais on y devient meilleur avec le temps, et pas qu'au niveau alimentaire.

Tu n'es pas sure que l'anti régime marche pour toi? L'anti-régime, c'est faire confiance à ton corps et apprendre à l'écouter. Crois moi, de toute façon, c'est lui qui mène. C'est aussi apprendre à distinguer la part de désirs irréalistes en toi et à t'accepter avec le corps qui est le tien. Ce n'est pas magique ni glamour, c'est lent, c'est dur parfois, mais quand c'est acquis, c'est acquis pour toujours.

J'aurais juste envie de te dire que le régime marche pour très peu de gens. J'ai lu à quelque part de sérieux recemment (si tu veux, je te trouverai la référence scientifique) que 95% des gens qui font un régime reprennent leur poids en moins de deux ans et que, pire encore, 98% des gens avaient repris plus que leur poids après 5 ans. J'ai l'intime conviction que pour le pourcentage restant, les gens qui maintiennent le font au prix de leur équilibre mental. Ou bien ils sont malades. Ou les deux!

Le régime, il te déconnecte de toi même, t'aidant à ne plus écouter tes signaux de faim et à les satisfaires, t'aidant à ne pas résoudre les conflits internes qui te donnent envie de manger, occupant ton esprit et t'empêchant de mettre ton énergie à vivre et à évoluer et en plus, il ne marche pas et on en vient toutes à croire que c'est notre faute. Pourtant, un régime, des restrictions, c'est la recette parfaite pour développer des troubles alimentaires sérieux.

Ce qui est fou, c'est que lorsque tu consulte parce quee tu as des problèmes dans ta relation avec la bouffe, on te donne comme réponse d'être encore plus saint que le pape dans ta relation avec elle. Personne ne reproche à mon chum de se nourrir de gras et de gâteau breton parce qu'il est mince. Mais toi, mange tes omégas 3 et tes antioxidants, tes légumes crus ou vapeur et tes fibres. Au contraire bordel! Quand une relation va mal, pour faire la paix, on se concentre sur le meilleur! Envie de chocolat? Mange que ça si ça te plait! Crois moi, tu va finir par avoir envie d'autre chose si tu te permet vraiment de manger ce que tu veux et tu va finir par entendre la petite voix de ton corps qui te pousse vers ce dont tu as besoin.

Ici, le mot d'ordre, c'est le présent, le plaisir, le goût, l'écoute de soi et la vie. Et il n'y a pas de mode d'emploi puisque c'est à ta recherche que tu vas. Tu ne trouvera pas de gourou, personne pour te dire quoi et comment le faire, mais tu as le choix des inspirations qui te conviennent et des exercices qui te rapprocheront de toi.

Tu devrais être en colère contre ce qui t'a fait te priver, t'empêcher de partager de bons repas avec d'autres, avoir faim, manger trop, te sentir nulle quand tu n'arrivais pas à faire ce travail inhumain. C'était inutile et pire, ça empire le problème.

Tu sais que je ne suis pas impartiale sur la question. Pour moi, la pensée des régimes fait partie des causes de la montée de l'obésité, je les hais, je les méprise, je m'en moque méchemment et je crache dessus sans retenue, mais c'est parce que les gens qu'ils font souffrir inutilement, eux, je les respecte.

Je suis encore en plein dans le chemin. J'ai encore du poids que j'aimerais perdre et je ne suis pas de celle qui te diront que c'est mal d'avoir ces envies là. Je n'ai pas le recul necessaire sur bien des aspects mais je peux te dire que pour la première fois de ma vie, je me sens libre face à la bouffe et je suis en face des sentiments que je n'avais même pas conscience d'éviter par mes crises. Je suis loin de faire tout ça parfaitement, je me plante souvent, mais j'apprends et déjà, je me sens mille fois mieux qu'avant. Je guéris dans le sens le plus logique pour moi, de la tête vers le corps.

Toi seule peut décider ce qui est le mieux pour toi. Tes solutions ne sont peut-être pas les miennes et je respecte ça. Mais je t'invite à penser à ton bien être global et à long terme.

Si tu avais à choisir, préférerais-tu rester au poids ou tu es et être bien et libre ou maigrir et vivre attachée sans libertée pour rester mince. Je ne dis pas que choisir de s'écouter ne te fera pas maigrir mais la réponse à cette réflexion dis peut-être à quel point tu es prête à t'embarquer dans cette aventure. C'est normal de douter et d'y penser: c'est la preuve que tu es le capitaine de ton bateau.

A bientôt!

xx

mercredi 7 novembre 2007

Des menteries de scientifiques

Le windsor star sort les grandes nouvelles ce matin. "Vos livres en trop pourrait ne pas vous tuer!" Et ça étonne! Je l'ai appris sur le site d'un entraineur dont la newsletter va dans mes pourriels chaque semaine mais dont le titre m'a aujourd'hui attirée. Je peux comprendre le pauvre d'être outré par la nouvelle, lui qui jeûne un jour sur deux pour garder sa ligne et qui a fait de son obsession une carrière pour pouvoir mieux contaminer, euh aider, les autres. Selon lui les scientifiques qui ont fait cette études vous veulent du mal et essaient de justifier leur propre obésité.
Pendant ce temps, dans ce monde qui tourne rondement, Posh Spice doit reprendre du poids pour survivre a sa tournée avec les Spice Girls.

Mais maigrissez comme les filles sur les revues. C'est bon pour vous... Ouais.

Je rappelle à toutes que plusieurs spécialistes de la question croient que les maladies traditionellement liées à l'obésité avec lesquelles ont terrorise des populations entières découlent en fait des régimes.

Mais faites dont un bon régime pour être en santé comme les filles de la télévision...

Ah, je suis fatiguée, je laisse la place aux méchants scientifiques qui inventent des histoires pour que vous alliez illico vous empifrer chez Tim Horton pour que vous mourriez jeunes. Je parie qu'il sont de mèche avec Al Qaeda ou le KGB... De toute façon, si cette étude à autant de biais et de problèmes méthodologiques que toute celles qui prouve que chaque livre au dessus de l'anorexie vous rapproche de satan, bof...

Attention:

Extra pounds may not be killing you

Sharon Kirkey, CanWest News Service
Published: Wednesday, November 07, 2007

Being overweight doesn't destine people to an early death, a major new study has found.

U.S. researchers who analyzed 2.3 million adult deaths found the overweight are not at increased risk of dying from cardiovascular disease or cancer -- including obesity-related cancers such as tumours of the breast, colon or pancreas.

And, carrying 20 to 25 extra pounds appears to lower the risk of dying prematurely from virtually all other causes compared to normal-weight people.

This varied group appears to include respiratory diseases such as bronchitis and emphysema, pneumonia, tuberculosis and other infectious diseases, blood poisoning, liver disease, falls, suicide, Alzheimer and Parkinson, though scientists haven't analyzed each individual disease.

The exception were kidney disease and diabetes, two of the fastest growing diseases in Canada.

The net result? Overweight "was associated with significantly decreased all-cause mortality overall," scientists from the U.S. Centers for Disease Control and Prevention write in this week's, Journal of the American Medical Association.

The modestly overweight -- but not truly obese -- may be better able to recover from infections or medical procedures, and more likely to survive certain diseases due to the "greater nutritional reserves or higher lean body mass" associated with higher weights, the researchers write.

Last week, the World Cancer Research Fund said one of the single most important things people can do to avoid cancer is to stay as thin as possible within the "healthy" weight range.

A second massive study released Tuesday -- this one involving 1.2 million British women aged 50 to 64 -- found that while obesity causes an estimated four per cent of all cancers in post-menopausal women, just one per cent of cancers were attributed to being overweight, though the risk was higher for some cancers than others, including endometrial and esophageal cancer.

WHERE FAT IS

But a Canadian expert on weight and health says what matters more than the total amount of excess fat is where that fat is located. The study is based on the body mass index, a measure of weight to height. "We know that many of the health problems related to obesity are not reflected in the body mass index -- they're related to abdominal obesity," says Dr. Arya Sharma, scientific director of the Canadian Obesity Network.

The study's lead author says their analyses show that the estimated numbers of excess deaths would be similar whether BMI, waist, waist-to-hip ratio or some other fat measure was used.

But overweight is a loose definition, Sharma says. "If you're eating a healthy diet and you're physically active and you have no problems related to that excess weight, well then don't worry about it."


Plus sur cette étude ICI, sur Junkfood Science

Conférence de l'ANEB

C'est demain et j'y serai, toute seule comme une grande.

Jeudi, le 8 novembre 2007, nous aurons le plaisir d’accueillir les auteures
du livre « MANGEZ! » des éditions La Presse, un livre qui propose une
approche anti-régime, bannit les restrictions alimentaires et redonne un
sentiment de liberté par rapport au poids.
photo lortie

Venez rencontrer Marie-Claude Lortie, journaliste et chroniqueuse à La Presse, ainsi que Guylaine Guevremont, nutritionniste-diététiste, lors d’une conférence offerte au grand public.
Heure : 20 h 00
Lieu : Hôpital Sainte-Justine, Salle Justine Lacoste-Beaubien (étage A, bloc 9) , 3175, ch. de la Côte Sainte Catherine.

photo guevremont
Vous êtes toutes et tous les bienvenus. SVP confirmer votre présence
au 514-630-0907 ou 1-800-630-0907 !

mardi 6 novembre 2007

Réflexions du coq à l'ane

Il y a toujours un moment (ou PLEINS de moments) dans le chemin vers le mieux être ou on se sent intensément mal.

Il faut savoir que ces moments sont parfois un bon signe que l'on avance, lorsque l'on prends conscience de ses douleurs, de ses faiblesses, qu'on voit mieux qui on est et ou on va. C'est certainement mieux que d'être dans l'indifférence que crée nos mécanisme de défense. Sans mécanisme, c'est nous qui avons à nous battre, mais nous avons aussi pour la première fois la possibilité bien réelle de gagner.

Prenons un personnage fictif, disons une fille qui écrit un blog anti-régime... Peut-être que cette fille se rend compte qu'elle se sent vide sans ses compulsions, qu'elle a peur d'exister mais qu'elle le désire tellement, qu'elle a repoussé constemment son bonheur, qu'elle a gaspillé tellement d'énergie et de temps à se détester et à obsessionner sur les régimes. Peut-être qu'elle aurait eu envie de faire une bonne crise cet après midi, qu'elle a mangé tout ce qu'elle pouvait en pleine conscience et sans anesthésie en essayant de combler le vide de son obsession par un mécanisme qui ne la calme plus.

Peut-être qu'elle avait la curieuse sensation d'un dernier baiser avec un amant dont on n'est plus amoureuse malgré soi. C'est déstabilisant de se sentir prête à autre chose, paniquant de ne plus avoir envie de se protéger de la vie, de devoir affronter ce qu'on traîne de lourd derrière.

Depuis que je lis des livres de régime, c'est à dire pas tellement beaucoup d'années après avoir commencé à lire Martine, je me suis toujours rêvée mince au futur, ce que j'associais à la liberté et au bonheur. Si je souffrais aujourd'hui, c'était pour être mince à mon bal des finissantes du secondaire, puis à mon entrée au cégep, puis à la fin de mon DEC, puis à tous mes débuts de programme, à mon conventum et encore, et toujours, comme si tout allait changer. J'ai parfois été mince mais jais jamais libre. Être mince, c'était être au coeur d'une bataille alimentaire et émotionnelle bien trop grande pour être tolérable à long terme, bataille que je refoulais car trop épuisante. On est jamais assez mince lorsque ce à quoi on rêve inconsciemment, c'est de disparaître pour que quelqun d'autre naisse en nous. On ne peut être que soi et on efface pas notre histoire et ce qu'on est en perdant du volume.

Pour la première fois, je me bat vraiment, mais cette fois avec amour pour être celle que je suis, et en profitant du bonheur qui coule de partout. Je crois vraiment que la seule façon de lutter dans la vie, c'est avec un amour inconditionnel pour soi, comme celui qu'on accorde aux autres mais qu'on se refuse souvent.

J'ai souvent lu qu'il ne faut pas chercher à changer l'autre dans un couple, qu'on prend et aime l'autre comme il est pour que cela fonctionne, mais combien de personnes vivent avec une haine d'eux mêmes motivée par cette promesse de soi idéal qu'il ont espoir de construire et de devenir?

Au moins l'autre, on le choisit au départ. Pas soi.

Moi et moi, c'est un mariage forcé, c'est une partie qui essaie d'aimer ce que la vie a fait d'une autre partie et le petit caractère de merde qui va avec. Mais je crois que c'est comme le couple. A un certain moment, il faut prendre une décision, choisir une position, une attitude et un chemin de vie: j'ai muri avant O. et choisi de bâtir avec lui parce que pour moi, la nouveauté et l'apprentissage, c'est en allant au bout de nous, pas en répétant les mêmes gestes avec 100 hommes, et parce qu'il en vaut infiniment la peine.

L'amour pour soi comme celui que l'on porte aux autres, il se construit et s'entretien. Et parfois, il nait.

La naissance, c'est un grand choc, surtout quand c'est la nôtre. Mon amour propre, je suis en train d'apprendre à le cajoler puisqu'enfin hors de sa bulle de protection, il a toute la vie à affronter.

lundi 5 novembre 2007

Du vert comme dans les prés

Il y a des jours ou manger normalement se fait naturellement. Tellement que je me demande comment je peux être si fuckée certains autres jours. Il faut quand même bien constater que ces jours là, je m'accepte comme je suis. C'est la condition sine qua none pour arriver à écouter mes sensations alimentaires sans paniquer sur cette bouchée peut-être de trop. Et au final, je mange moins et je mange de meilleures choses que lorsque je me force à le faire.

Je suis comme Tikrit (naturellement attiré à machouiller mes plantes fraîchement rescapées du froid extérieur de l'hiver naissant, pour faire passer ses boules de poils et assurer sa régularité intestinale). Je mange ce dont j'ai besoin, ce que mes envies et mon corps désirent. Et c'est vert.

Tikrit qui s'apprête à tuer une autre plante

Je crois être arrivée à un point ou j'arrive vraiment à m'écouter davantage. Ces jours-ci, j'ai des envies de salade. Je n'ai jamais aimé ce truc infame que ma mère se faisait lorsqu'elle était au régime. J'ai toujours refusé d'en manger. Pour moi, c'était comme manger de l'herbe mouillée de pseudo vinaigrette qui ne suffisait pas à m'enlever l'impression d'être un herbivore condamné. Tout sauf appétissant. La salade, c'était une punition de grosse et même lors de mes incursion chez minçavi ou autres programmes ou on me permettait d'en manger à volonté pour calmer un peu ma faim, j'ai résisté. Pas de salade, point, même si je devais m'autodigérer pour assumer pleinement mon refus.

Alors une envie de salade marque certainement quelque chose d'important dans ma tête. Voyez mon repas de ce soir:Quoi de mieux que la poire chaude pour rehausser le goût du boudin? Quoi de mieux qu'un bon chèvre persillé pour réveiller le goût de la poire? Quoi de mieux que ma délicieuse vinaigrette maison au balsamique sur un lit de salade pour exciter les papilles et les yeux? Ahhh, la salade!

La semaine passée, ma salade s'est parée de crevettes, de saumon fumé, de saumon séché à l'érable, de raisins, de féta, d'amandes, de croutons et de cette chère vinaigrette de balsamique:J'aime donc la salade. C'est même un moment gastronomique fort de ma semaine.

Dédicace spéciale à tous les spécialistes de la bonne alimentation qui m'ont empêché de découvrir ma passion saladienne jusqu'a maintenant à force de banir de ma bouche le fromage, les noix, la bonne huile d'olive et tout ce qui sait couvrir ma verdure avec dignité sous prétexte que je devais me hâter de perdre de petits kilos.

dimanche 4 novembre 2007

A dix kilos du bonheur

Ça y est, j'ai terminé À dix kilos du bonheur, un livre tellement merveilleux, sensé, réel, logique et appuyé sur des faits scientifiques qu'il devrait être mis au programme dans les écoles secondaires et surtout, dans les cours des futures diététistes.

Mais puisque je n'ai aucun pouvoir sur les décisions du MEQ ou de l'UdeM, je me contenterai de vous le recommender à vous. Je ne suis surement pas la seule à qui ça peut faire autant de bien et c'est très dommage de ne plus pouvoir trouver ce livre facilement en librairie alors que les livres de régimes sensationnels poluent les rayons de toutes les librairies.

Le sous titre du livre (L'obsession de la minceur. Ses causes. Ses effets. Comment s'en sortir.) résume bien le tour de vue que fait l'auteur. Les chapitres historiques m'ont intéressée mais le reste était passionnant.

Si une envie de régime vous terrasse malgré vous et que vous voulez avoir les faits, vous devez lire ce livre. On y présente de bonne raisons bien appuyées de croire que les problèmes de santés qu'on relie à l'obésité sont bien davantages reliés aux diètes. On précises, preuves à l'appui, que ces dernières, en plus d'être néfastes, ne marchent pas.

On parle rationellement des chirurgies de l'obésité, de leur taux de succès et de leurs très importants et très fréquents effets secondaires. (Si vous pensez à cette solution, vous vous devez de lire les quelques pages que ce livre y consacre pour prendre une décision éclairée sur le sujet.)

On parle du pseudo argument de la santé pour appuyer la lutte à l'obésité et de la réalité et des faits qui mettent en mal ces argument.

On parle des origines de la douteuse échelle d'IMC et du pourquoi de ses biais, et de recherches montrant que le plus grande espérance de vie va aux gens que la médecine actuelle considère en embompoint et à risque, avec un IMC de 26 à 28. Selon ces études, les obèses modérés (34-36 dans l'étude) vivent légèrement plus longtemps que les gens dont l'IMC est en bas de 20. Dois-je vous rappeler

On parle aussi du biais de bien des études ou on cherche à prouver ce que l'on croit plus que de trouver un meilleur reflet de la réalité.

On y aborde aussi plein d'autre sujets qui tournent autour de la notion que cette obsession du gras est une construction de société qui n'est pas rationnelle et qu'on gagnerait à s'en libérer puisque qu'elle nous rends malade et qu'accessoirement, elle nous fait en plus grossir.

Bref, c'est à lire absolument. C'est un magnifique complément à Maigrir sans régime, que l'auteur conseille d'ailleurs comme suite logique à la lecture de son livre. Pour les Montréalaises, le livre sera de retour à la Bibliothèque Nationale du Québec aujourd'hui... (et pendant que j'y suis, mon événement de l'année, plutôt inconnu de tout le monde, commence cette semaine. Ne manquez pas les RIDM!!!)

Je suis en train de lire un vieux livre publié l'année de ma naissance qui, franchement, est d'une actualité étonnante. Ce livre, d'orientation beaucoup plus pratique, est centré sur la personne et une évaluation plus thérapeutique de la compulsion alimentaire. On y retrouve plusieurs exercices bien concrets pour connecter avec sa faim réelle et ses émotions. C'est quand même à lire avec modérations pour quelques idées que je trouve un peu trop englobantes, mais le coté exploration de soi et acceptation est vraiment intéressant. Plusieurs d'entre vous ont surement déjà entendu parler de son auteure. Susie Orbach a écrit Fat is a feminist issue II (Maigrir: la fin de l'obsession) suite à son best seller Fat is a feminist issue, que je n'ai pas encore lu. J'en parlerai bientôt. Et pour ceux qui ont envie d'explorer un peu, on le trouve à des prix ridicules sur Amazon.

Bonne semaine!