Je suis en plein trip de lecture et de documentaires (ah, les RIDM, orgasme intellectuel de ma curiosité maladive...). J'ai toujours adoré lire mais ces dernières années, c'était un luxe impossible entre les études et le travail, et j'en profite pleinement puisque la session sera chargée en janvier.
Je viens de finir The Hungry Gene (Ellen Ruppel Shell), livre que j'ai emprunté à la biblio avec le livre de Suzie Orbach sans être trop certaine de le lire.
Pourtant, j'ai été captivée par ce livre un peu aride. Ce n'est pas un livre de régime mais plutôt un résumé de vulgarisation scientifique. Je dois vous avouer qu'avoir l'habitude de lire de longs jugements de l'assommante cour suprême du Canada ou des notes de cours écrites par un prof découragé d'une matière plate m'a aidé à passer à travers. C'est pas le dernier Harry Potter.
On nous parle entre autre de l'histoire de la minceur, de l'histoire et des techniques de chirurgie de l'obésité, des recherches en génétique (merci à mon dévoué prof de bio qui m'a fait rushé en génétique à la dernière session sans quoi je n'y aurait pas compris grand chose), de l'histoire de la découverte de la leptine, des principales expériences scientifiques reliées à l'obésité, de l'histoire de la médication, de l'effet de la nutrition in utéro sur le poids, des peuples primitifs soumis à la diète américanisée et maintenant obèses, de la régulation de l'appétit, de petites souris génétiquement obèses, de petites souris mortes et encore de petites souris à toutes les sauces, de lobbies pharmaceutiques et alimentaires, bref, un livre qui fait pas mal le tour en vulgarisant les connaissances scientifiques actuelles sur l'obésité sans vraiment en faire l'analyse (sauf à la fin), ce que j'ai apprécié.
Certains passages m'ont vraiment fait réfléchir. Je ne peux pas résumer tout ça ici mais j'en suis ressortie avec l'idée persistante de la suprématie de l'écoute des signaux corporels pour atteindre son poids d'équilibre et de l'inefficacité absolue des diètes pour contrôler son poids comme conclusion à tout ça.
Mais une bonne journaliste scientifique pouvait facilement passer à coté de tout ça puisque ce n'est pas dans l'air du temps et certainement pas dans les idées populaires auprès de notre élite scientifique. C'est trop simple et pas très scientifiqueement challengeant de traiter l'obésité non métabolique en poussant les gens à s'écouter.
Si, comme il est largement admis, nous sommes majoritairement génétiquement programmés pour survivre avec peu, sélection naturelle oblige, et que nous grossisons dans un monde d'abondance qui nous pousse à trop consommer sans nous dépenser, il ne nous reste qu'a nous reconnecter à nous comme moyen efficace d'ingérer exactement ce qu'il nous faut. L'obésité est un problème de civilisation avancée ou l'accès à la nourriture est trop facile après avoir été limité pendant des siècles. Rares sont ceux qui ont de vrais problèmes génétiques comme une déficience en leptine. Le paradoxe français n'en est pas un (même s'il tends à s'effacer un peu). Si nous mangeons des aliments de qualités avec attention et plaisir, il est plus facile de s'écouter, parce que le plaisir n'est pas autant au rendez vous sans faim. La faim, c'est le corps qui demande parce qu'il a besoin. L'écouter, c'est une façon idéale de parvenir à l'équilibre.
J'ai été déçue que l'auteure, plutôt que d'aborder cela, insiste vers la fin sur la législation contre la méchante malbouffe, sur les méchants monsieur du marketing et sur les méchantes machines qui vendent du coke dans les écoles.
Je ne trouve pas personellement que restreindre les choix des consommateurs soit une solution réaliste dans un monde de libre échange. Tant mieux si on a le choix! L'auteur ne semblait pas voir de solutions accessibles au surpoids grave. Mais sa recherche peut au moins valider mes idées et tuer mes ennemis, les régimes, même si c'est ce qu'elle vient conseiller plus ou moins à la fin de son livre après avoir souligné qu'ils ne sont pas efficace. (!!!)
Il faut plutôt apprendre à connaitre nos besoins dans un monde immense ou tout est offert. Mais ça, c'est facile, ça ne fait pas vendre alors on a peu d'intéret à le promouvoir.
dimanche 11 novembre 2007
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1 commentaire:
J'ai enfin déniché le livre de Danielle Bourque! Je vais le chercher demain! Merci pour la référence!
As-tu lu Toxic? Une expérience sur les souris m'a frappée... Les chercheurs présentaient des biscuits Oréo à des souris, certaines souris mangeaient jusqu'a satiété, alors que d'autres s'empiffraient d'Oréo... J'ai trouvé intéressant l'éclairage qu'apporte Toxic qui nous détrompe sur le calcul trop facile moins de calories plus d'exercice égal perte de poids. Un peu parano, peut-être! Mais peut-être pas... À lire!
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