jeudi 29 mai 2008

En vacances pour 4 jours...

Y'en aura pas de facile:
  • Mon asthme ne me lâche pas
  • Ma belle mère est en ville.
  • Ma mère aussi.
  • Mon frère est toujours à l'hopital.
  • Ma grand-mère en sort.
  • Mon grand père y entre.
  • Le c0usin de mon beau père, qui est schizophrène et le seul ayant cette maladie que les gens de ma région natale connaissent, s'est pendu avant hier.
Je dois quand même vous dire qu'il n'y a pas de bonheur plus grand que de retrouver mon grand-papa aux aurores pour croquer dans des croissants frais, des rillettes et des fruits du marché et le laisser me raconter tout ce qui lui passe par la tête avec le même plein de vie qu'il a toujours eu. C'est précieux et ça fait presque oublier tout le reste.

Cette famille... Je suis contente de pouvoir être là pour eux et d'être bien dans ma vie. Je n'ai bizarrement jamais ressenti autant de gratitude envers la vie et autant d'amour pour les autres; un amour qui prends les autres comme ils sont, qui les accepte mais qui sait garder un espace pour moi et reconnaitre que parfois, ça fait mal et qu'il faut se protéger.

Je pars me vider la tête avec mon amoureux et ses parents dans un petit chalet dans le nord. J'ai la chance de ne pas être seule dans tout cela et pour moi, c'est ce qui compte le plus.

Bonne semaine à toutes!

xx

jeudi 22 mai 2008

Du sang, du sang!

Il y a des jours ou il vaudrait mieux ne pas se lever. Hier en était un.

En me levant, j'ai réalisé qu'a force de remettre le moment de faire mon lavage, je n'avais plus de bobettes propres et que, comme il me fallait voir mon gynéco dans moins de temps qu'il me fallait pour m'y rendre, je n'avais pas le temps d'en laver. Evidemment, pas question de me présenter la bas en fesses sous ma robe. Je suis certaine que c'est ce moment là qu'un 10 roues choisirait pour me frapper et je vois déjà la couverture du Allo Police en lettres énormes avec ma photo en dessous: "Elle n'avait pas de culottes...". Alors j'ai courru a la pharmacie me mettre en retard, puis je suis allée chez mon gynéco armée de mes nouvelles culottes fleuries atrocement laides, les seules qui sont vendues à mon Jean-Coutu local...

Moi, je voulais juste lui parler, au gynéco, pas qu'il aille voir sous tout en dessous était joli, puisqu'évidemment, pour faire la totale d'une journée merdique, mes règles s'étaient pointées à l'improviste la veille.

Mais il a voulu voir. C'est fou comme les gynécos tiennent à être chiant jusqu'au bout. Je ne venais pas pour ça. Mais comme j'étais prête, propre et culottée, je n'ai protesté que faiblement: "Ben doc, c'est que j'ai mes règles et que ma DivaCup va vous empêcher de faire votre examen... Vous voulez que j'aille l'enlever?"

-"Pas de problème", qu'il m'a répondu, l'air de dire de ne pas lui faire perdre son temps, "couchez vous là, mettez vos pieds dans les étriers, je ne fais qu'un examen partiel".

J'ai pris pour acquis qu'il savait ce qu'était une DivaCup. Je n'aurais pas dû. Sans même prendre le temps de regarder, monsieur le docteur a provoqué avec son speculum une trainée de sang sur toute la table d'examen. J'ai eu une soudaine envie de disparaître. Et de le tuer.

Et ces envies n'ont fait que décupler lorsqu'il m'a proposé d'enlever en live sur la table devant ses yeux surpris d'enlever "ce truc". J'ai préféré me rendre à la salle de bain pour faire disparaitre le rouge de mes cuisses et de mon visage, en me demandant si mon médecin a des goûts déviants... Lorsque je suis revenue, il me proposait de m'étendre sur la scène du carnage sans même changer le papier témoin de ces atrocités sanglantes. Je l'ai fait moi même, il a fini son examen, m'a permis de me rhabiller, m'a fait asseoir dans son bureau, m'a annoncé que je vais devoir aller dans une clinique de fertilité pour penser pouvoir tomber enceinte, m'a référé puis m'a remerciée. Fin de l'acte un.

Il me fallait ensuite aller chercher ma mère à l'aéroport. C'est comme aller ceuillir à la gare une personne agée souffrant de perte d'autonomie et d'alzheimer sauf que ma mère, elle a théoriquement toutes ses facultés et qu'elle a 45 ans. Si j'arrive une minute en retard, c'est assurément la panique, voire les larmes et l'armée canadienne en renfort. Heureusement, je suis arrivée à temps pour lui montrer comment on prends l'autobus jusqu'au centre ville, pour réserver sa voiture de location, pour commander son repas au restaurant, etc... Il y a des jours ou on a juste pas envie d'encourager sa mère, encore, à prendre son autonomie et à agir toute seule, alors on fait tout à sa place puisque c'est moins long. J'aime encore mieux être la mère de ma mère que sa T.S. Fin de l'acte deux.

Nous sommes ensuite allés, ma mère, mon chum et moi, en voiture direction Lanaudière pour aller voir mon frère et porter ma mère. Après avoir bien expliqué à ma petite fille de mère ce qu'il fallait quelle évite de faire avec mon frère et le reste de la famille et après l'avoir rassurée que je continuais à m'occupper de tout et que si le médecin veut lui parler, elle n'a qu'a lui dire de m'appeler, après l'avoir écouté avec empathie et psychologie et avoir calmé ses craintes et ses angoisses, après lui avoir donné des herbes pour qu'elle se calme, j'ai délibérément décidé de mettre de la bonne musique assez forte pour qu'on ne puisse pas s'entendre dans la voiture. J'aime la musique.

Nous sommes enfins arrivés à l'hopital. Nous n'avons pas pu voir mon frère. Il était si mal hier qu'ils ont du le mettre dans la salle d'isolement et lui donner de quoi l'assommer. Il a dormi le reste de la journée. Heureusement, m'a mère ne semble pas avoir tout a fait compris l'intensité de ce que m'expliquait l'infirmier parce que déjà, elle était à ramasser à la petite cuillère. Et je l'ai ramassée, evidemment, en retenant mon envie de lui dire que tout ça est un peu de sa faute et que moi, j'en ai marre d'eux tous. Au moins, la colère me permet un certain détachement...

Nous avons laissé ma mère avec ses amies de meeting anonyme et, comme nous étions dans la région, nous sommes passés voir mes grands-parents, pour s'assurer que mon grand-père tient le coup devant la dépression de ma grand mère qui ne dort plus et ne fait plus rien (et ils ne savent rien de ce qui arrive à mon frère...).

Fin de la journée.
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Aujourd'hui, j'ai fait très attention à mettre mon pied droit en premier sur le sol. On dit que les mauvaises journées démarrent du pied gauche... Mais mon pied droit n'est pas coopératif. Dans un mouvement de totale atonie musculaire, je me le suis foulé en glissant sur mes nouvelles bobettes Jean-Coutu.

Il fallait quand même aller au travail. Je me suis donc rendue en boîtant au marché. Il y a eu la bas une erreur d'horraire et je n'ai pas eu envie de m'obstiner avec mon collègue pour savoir qui allait rester. Je suis donc de retour à la maison. C'est un mal pour un bien: je vais pouvoir faire mon lavage, finir mes impôts et les tas de papiers requis pour les assurances de mon frère et brûler mes bobettes Jean-Coutu, entre autre. Que du plaisir...

Au moins, y'a Benabar qui comprends mon humeur sarcastique:

"La larme à l'oeil en automne
parce qu'elles sont mortes les feuilles,
alors qu'j'les connaissais à peine,
elles étaient même pas d'ma famille.
Ce n'est pas par désespoir,
il faudrait vaille que vaille
souffrir du matin au soir,
c'est beaucoup trop de travail.

Ça ira mieux demain,
du moins je l'espère,
parce que c'est déjà
ce que je me suis dit hier."


Ça ira mieux demain
du moins, je l'espère
parce que demain
les beaux parents débarquent...

vendredi 16 mai 2008

Hors sujet

Je n'écris pas, je sais.

C'est que mon frère est chez moi et qu'il est en psychose. J'ai passé mes derniers jours à l'urgence avec lui. J'avais promis de ne pas le laisser là bas, alors j'ai tenu ma promesse en restant avec lui alors qu'ils le forçaient à rester.

Mon petit frère à été choisi par Dieu en personne pour gouverner le monde et il a des tas de superpouvoirs. Dieu lui parle, mais il ne peut pas tout nous dire. Il doit combattre Satan. Le psychiatre parle de schizophrénie. Il y a plusieurs indices qui nous laissent croire que c'est plus qu'une psychose passagère. Mon frère n'a aucune intention de ralentir sa consommation, de prendre des antipsychotiques ou de rester à l'hopital. Et comme il n'est pas un danger pour lui même ou pour les autres pour le moment et qu'il est fraîchement majeur, il a le droit de choisir.

Alors en attendant, je suis déchirée entre la nécessité de le protéger de lui même et celle de le laisser s'adonner librement à tout ce que Dieu lui demande pour qu'il puisse avoir l'aide qu'il refuse. On a jamais envie d'imposer les choses à ceux qu'on aime, jamais envie qu'ils nous haïssent ou qu'ils croient qu'on les abandonnent et pourtant, c'est parfois le seul choix qu'on a. J'ai l'impression d'accumuler les décisions déchirantes et les positions délicates et de porter seule la responsabilité du bien être de toute la famille.

Je ne vous cacherai pas que je sens monter une colère que je crois bien légitime. Ce n'est pas la première fois que je me retrouve avec mon petit frère, complètement dysfonctionnel, sur les bras alors que je ne suis pas de ces gens qui lui ont fait du mal ou de ceux qui ont baissé les yeux devant ce qu'on lui faisait subir. Eux n'ont pas honte et ne se sentent même pas concernés. Ce sont même eux qui me pressent pour que je m'occuppe de tout sans me soutenir.

Il y a quelque chose de longtemps refoulé qui émerge et qui ne pourrait s'exprimer qu'en me défoulant à hurler une rage indicible ou en me mettant au kick boxing. Je me contente pour l'instant de courrir et de tenter de sublimer la colère qui monte.
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Edit: Alors que je terminais ce message, mon petit frère s'est rué dans ma chambre pour prier puis s'est mis à rire d'un rire indescriptible pour ensuite se mettre à entrer et sortir de la maison en hurlant à Satan qu'il allait lui casser la gueule. J'étais bien malgré moi complètement terrifiée devant cet homme bien barraqué qui semblait vouloir tuer tout ce qui se mettrait sur son passage. Deux minutes plus tard, la police et l'ambulance venaient le chercher. Ils ont du se mettre à 7 pour l'attacher et il passera la nuit comme ça. Dur de supporter de voir ça.

Demain matin, on revoit le psychiatre. Je crois qu'ils vont le garder. Il me restera à ramasser ma grand-mère, qui est en dépression profonde, à la petite cuillère en espérant que ça ne l'achève pas, à convaincre ma tante qu'il ne faut pas en avoir peur et à persuader ma mère, qui arrivera la semaine prochaine, qu'il ne faut surtout pas qu'elle le décourage de se médicamenter.

J'ai besoin de dormir et j'ai besoin de vacances. Mais sinon, ça va.

mercredi 7 mai 2008

Avez vous fêté hier?

Hier, c'était la journée internationale sans diète. Étiez vous au courant? Je dois vous avouer que je ne m'en souvenais plus. De toute façon, je célèbre à l'année longue. Les commerçants n'en font pas de cas puisque ça ne vend pas. J'ai vu plus de pubs de super produits magiques ou de régime miracle du docteur X que d'incitation à la réflexion sur l'inutilité voire la dangerosité des diètes hier. Pourtant, en perdant mon temps au kiosque de revues, j'ai eu le plaisir de voir un article différent dans la revue "Ça m'intéresse". Rien de révolutionnaire mais tout de même, on est heureuses de le lire!

À quand l'Année Internationale sans Diète? Dans l'attente de la disparition des régimes (j'attends aussi avec impatience que cessent les guerres et que mes chats apprennent à changer leur litière eux-mêmes), si vous êtes du Québec, le groupe Équilibre propose quelques activités tout au long du mois.

Je vous laisse sur une phrase de Ghandi qui m'inspire et qui se prête bien à ce sujet et à d'autres: soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans le monde!

mardi 6 mai 2008

Ressentir

De retour en ville!

Ah, le ciel tourmenté de Cap Breton m'a éblouie. On a eu droit a de la pluie et à du grand soleil tous les jours, mais surtout a ces nuages colorés du soir qui semblent porter en eux la violence multicolore de toutes les possibilités pour le lendemain. Ça m'a permis d'user encore plus mon appareil photo, mais aussi d'être en phase avec comment je me suis sentie toute la semaine: connectée sur des tempêtes intérieures...

Avant mes vacances, je suis allée à la fin de semaine MuUla. J'ai rencontré là-bas des femmes extraordinaires qui depuis quelques temps déjà ont aussi décidé d'écouter leurs sensations de faim et de satiété plutôt que de faire un régime pour maigrir. On a donc passé la fin de semaine à ne pas parler de régimes et à se reconnecter sur nous-mêmes, ensemble, isolées du monde sauf pour ce qui est du match des Canadiens...

Je les ai toutes trouvées tellement belles, ces femmes avec qui j'étais, toutes différentes mais tellement vraies. Parmi elles, il y avait une personne que je connaissais déjà par ses écrits. En personne, elle est encore plus gentille que son blog le laisse deviner. C'est le genre de femme que j'aurais aimé avoir comme grande soeur. On se reverra toutes, je l'espère!

J'ai beau parler d'anti-régime depuis un moment déjà, j'ai trouvé cette fin de semaine extrêmement parlante et difficile. Rassurez vous, on ne nous a rien imposé de douloureux, de difficile ou de spirituellement étrange et original; les filles de MuUla font dans le terre à terre et heureusement. C'est probablement parce que c'est là que j'en suis rendue dans mon parcours que j'ai trouvé que cette fin de semaine me remuait autant en me faisant prendre conscience de moi même. Je n'ai jamais eu de difficulté à me comprendre, voire à m'analyser, mais me ressentir? ...

C'est comme mon psy. Je n'en parle pas souvent parce que je suis occupée à m'en remettre, mais... ouf c'est difficile. C'est aussi extrêmement libérateur, je ne suis pas masochiste, je le vois pour passer vraiment à autre chose, pas pour me torturer!

Est-il nécessaire de se faire autant ch... pour enfin avoir une relation saine avec la nourriture? Pour moi, oui, mais aussi parce que tout cette obsession de bouffe, d'image corporelle, de régimes n'est qu'un petit symptôme d'autre chose, même si j'étais bien la première à penser que mon surpoids n'était que le résultat A+B du fait que je mange trop de calories pour mes besoins et que je n'arrive pas à arrêter de le faire.

C'est infiniment plus complexe.

Premier constat: je ne me sens pas autant que je voudrais. C'est peut-être pour ça que je m'analyse aussi bien. La tête, elle, elle fonctionne toujours, mais il y a dans mon corps des tas d'émotions qui sont emprisonnées et que je n'ai pas exprimées.

Je ne vous parle pas d'un concept que j'aurais pu lire dans un livre de croissance personnelle, je vous parle d'un ressenti qui émerge, de sentiments, d'images, d'odeurs mêmes qui me reviennent alors que je n'avais même pas conscience que je les avaient en moi. Du coup, quand je me reconnecte profondément à l'intérieur de moi, c'est un coup de poing au visage que je reçois à chaque fois, en même temps qu'un sentiment de paix profondes qui naît avec la certitude d'être assez forte pour se libérer.

J'en parle parce que j'ai envie de dire qu'il n'y a pas de honte à avoir face à son histoire. J'en suis à un moment ou j'en ai marre de tous les silences que je me suis imposées (et je m'assume au point ou... je l'écris sur un blog anonyme, lol). Si on arrivait à dire de quoi on a souffert, on dirait aussi de quoi on est fortes. Et lorsqu'on dit se qui nous fait souffrir encore, on dit aussi qu'on ne l'acceptera plus. Il faut se libérer de la honte qui nous garde dans le silence alors qu'on est coupable de rien.

Moi, je ne me sens pas parce que je me suis volontairement coupée pendant longtemps. Et tant mieux. J'avais besoin de ne pas ressentir. Pourquoi aurais-je honte d'écrire que les mots violence, maltraitance, agressions sexuelles et négligence sont des concepts que je connais de l'intérieur et que j'ai affronté avec les moyens que j'avais?

J'étais toute petite, alors ma seule arme, c'était de me boucher les oreilles, de me rouler en boule et de rêver à n'importe quoi dans un coin de mur. J'en suis venue à être capable de ne plus pleurer. Ou plutôt à être incapable de verser des larmes, et ça a duré longtemps. Verser des larmes, c'était donner aux événements du pouvoir sur moi, et j'avais décidé qu'ils n'en auraient pas. J'ai mis tout ça dans une petite boîte de choses qui "n'existent pas" en moi et j'ai pratiquement oublié toute mon enfance. Puis un jour, un étranger m'a rappelé une violence que je connaissais et j'ai trouvé étrange de vivre cette expérience difficile sans rien ressentir. Je suis allée consulter un psy et pendant un an, je lui ai raconté que rien ne me faisait rien mais que mon bonheur commençait à battre de l'aile et que moi, je voulais vivre!!!

Pourquoi peut-on être fiers d'avoir grimpé l'Everest mais pas d'avoir surmonté des choses encore plus difficiles? Si on en parlait, on en finirait peut-être avec le sentiment d'être seules au monde et entourées de gens qui ne nous comprennent pas, ne nous connaissent pas. Tout ça, ça fait partie de la vie, ce n'est pas un drame, ça ne change pas qui je suis et comme toutes les expériences, on en tire des apprentissages, pas que des ecchymoses!

J'aurais envie que des gens qui ont réussi s'affichent pour montrer qu'on est pas toutes promises à des vies de victimes, qu'on est pas toutes tordues et mélancoliques, qu'on vit comme tout le monde! De la pitié aux gens qui préfèrent se boucher les yeux, à ceux qui nous érigent en saints, je n'arrive pas à me libérer d'une honte trop grande pour en parler aux gens parce qu'ils ne comprennent pas, et c'est pour ça que la honte devient un secret lourd et d'avoir un secret inavouable, on finit par avoir honte et se sentir responsable et sali par ce qu'on a que traversé sans en être responsables.

Quand ces blessures deviennent de simples blessures non chargées de honte, on devient capable d'en parler, même si ça ne commencerait que par en parler à son thérapeute. Je n'en suis même pas rendue là. J'ai encore besoin de vérifier s'il pourra comprendre que je ne suis pas une victime même si j'ai des choses qui font mal à explorer.

Je prends de grands détours mais ce n'est pas là ou je voulais en venir. Je crois que dès que l'on sépare le corps de la tête, même si c'est parce qu'on se trouve laide, on se coupe de ses sensations. La faim, parmi d'autre sensations, devient alors plus difficile à déceler.

Et si on faisait le ménage à l'intérieur et qu'on reconstruisait les ponts entre le corps et le coeur? Ne pourrait-on pas ressentir avec plus de clarté? La liberté que l'on gagne, on en connait toute la valeur.

J'essaie de m'écouter globalement. J'ai besoin d'être solidement centrée, je le sens. J'ai commencé à méditer à ma façon, parce que j'en ressens le besoin ces temps-ci. J'ai remplacé quelques séances de jogging par de la marche ou des étirements au sol, avec de la musique douce. J'ai besoin de sentir mon corps autrement que dans la violence de la course. C'est intéressant pour moi de constater que j'arrive à me ressentir sans aller dans les activités extrêmes, même si ce goût de l'adrénaline fera toujours partie de moi.

L'équilibre, c'est juste le rebalancement constant des forces, jamais pareil.

Assez écrit, j'ai une journée à commencer!