samedi 29 décembre 2007

2008 sans résolutions minceur

Ce noël a été extraordinaire; le premier en son genre pour ma jeune personne.

Noël, ça a toujours été pour moi ces jours de relâchement psychologique ou je me laissais couler le gras et le sucre dans le gosier jusqu'a ce qu'il soit physiquement absolument impossible d'avaler une bouchée de plus. Il faut bien l'avouer, il y a un sentiment de jouissance extrême à transgresser les interdits qu'on a toute l'année, même si on est trop plein pour que ça goûte bon, même si on a pas d'énergie pour donner le meilleur de soi après le souper, même si on passe le temps des fêtes au bord de la crise de foie et même si on se flagelle dès que le nouveau calendrier remplace l'ancien près du réfrigérateur de la cuisine qui sera redevenu l'ennemi numéro un pour les prochains mois sauf pour le tiroir ou on range les insipides légumes dont on se gavera sans-sel-sans-beurre-S.V.P. Juste à penser que ce noël aurait pu ressembler à ses prédécesseurs, mon foie proteste et mon âme m'envoie des souvenirs plus aigres que doux.

Mais heureusement, parfois, il m'arrive d'évoluer un peu et d'être illuminée par une parcelle de véritée divine, fête sainte oblige. Cette année, j'ai dégusté la cuisine de ma grand mère avec un appétit digne de l'amour qui a été mis entre les patates et la chair de la pauvre dinde homicidée pour notre seul amusement gustatif. J'ai n'ai pas dédaigné le fudge à l'érable fondant maison ni les diverses tartes chaudes nappées de leur crèmes glacées bien crémeuses. Je me suis vautrée dans mon plaisir, nourrissant, préservant et bénissant cette faim sublime amie de ma gourmandise. Et pour ceux et ceuses que ça inquiète, j'ai aussi mangé des bons fruits parce que mon corps me le demandait et qu'ils me faisaient plus envie que le chocolat le plus fin.

On a beau dire qu'il n'est pas possible d'écouter sa faim lorsqu'on est reçus, pour ma part, en ne me jettant pas dans le pain et dans les bouchées et en prenant une seule assiette en pouvant le plus sincèrement du monde dire à mon hotesse que son repas était sublime mais que je n'ai plus faim, j'ai eu assez d'espace stomachal pour manger toute mon assiette et du dessert à tous les repas pendant une semaine en ayant faim au repas d'ensuite, ce que je croyais humainement impossible sauff peut-être pour ceux qui gagnent leur vie en jouant au football. Dans les cas extrêmes ou la générosité alimentaire de mon hôte égalait sa sensibilité à la vue de restes, mon homme est venu au secours de ma satiété en me libérant subtilement de ma bouffe en trop. Normal puisque je dois souvent me sacrifier pour manger son fromage ou ses petits pois, indignes au goût de son appétit gargantuesque.

A me voir manger ainsi, toute ma famille de perpétuellement-au-régime-possédés-par-l'esprit-du-yoyo ont du se dire que j'étais en train de foutre le mien en l'air. C'est après tout ce que tout le monde fait à noël et c'est ce qui fait rêver plein de gens en attente de ce jour béni.

Il parait que j'ai maigris mais personne n'a semblé vraiment me croire lorsque je leur ai dit que j'ignorais comment je pèse. Pourtant, je ne crois pas avoir beaucoup maigris depuis la dernière fois ou certains m'ont vu même si je sais bien que je parait mieux. Mais parait-on seulement mieux parce qu'on maigris?

Ma pauvre mère a perdu beaucoup de poids depuis deux ans, et elle maintient. Malheureusement, elle a perdu l'éclat de ses cheveux, de sa peau, des muscles, quelques poignées de cheveux, beaucoup de tonicité générale, de spontanéité et de brillant dans les yeux en même temps que son gras. Et la "vertue" extrême qu'elle s'impose étant intenable à long terme, je l'ai retrouvé à mi chemin vers ses anciennes rondeurs. Elle s'en désole mais elle est beaucoup plus jolie comme cela que lorsqu'elle est dans ses phases de maigreur de phase terminale.

Et moi, dans toute la splendeur de mon manque de sens du sacréfice, j'écoeure le monde à afficher dans mon front qu'il ne faut pas souffrir pour être belle, aux cotés de ma grand-mère qui mange comme un animal de ferme lorsque son appétit lui demande et qui affiche une taille de guêpe sans efforts.

Rassurez vous, je ne ressemble pas encore à Meg Ryan et je me fond dans la masse de l'ordinarité en petite ronde heureuse. Mais moi, je maigris ET je mange du chocolat et tout ce qui me fait envie. Si vous êtes en train de penser à votre stratégie minceur 2008, n'oubliez pas de penser à ça et de vous rebeller contre quiconque affirmerait avoir trouvé un nouveau moyen de torture pour vous "libérer" de ces "méchants kilos".

Je disais donc qu'en apprenant à m'écouter, je maigris et mes cheveux brillent comme lorsque j'étais enfant, probablement grâce aux noix que je mange souvent depuis que la dictature minçavi a fuis de mon esprit en proie à une terreur extrême face à mes extravagances gustatives. Je n'ai jamais eu une aussi belle peau. Ma pression à baissé comme lorsque je m'entraînais comme une folle pour être en forme, sans que je daigne lever le petit doigt ou la cuisse (Je vais m'y remettre mais certainement pas pour maigrir!). J'ai une énergie de dingue que j'ignorais que je pouvais avoir. Je suis bien dans ma tête. J'ai la possibilité d'être libre. C'est une bonne façon de commencer 2008 et je met ça sur le compte du bonheur et de ces signaux de faim que j'arrive maintenant à écouter la majorité du temps comme si c'était la seule façon que je connaisse pour me sentir bien.

Cette année, je n'ai pas comme résolution de perdre du poids, mais bien d'apprendre à m'aimer comme je suis et à me respecter dans mes envies et dans mon corps. Je vous en souhaite tout autant. Mais par pitié pour vous, je vous implore de ne pas vous lancer dans ces bonnes résolutions de 2008 qui font que les gyms sont plein à craquer en janvier et que les vendeurs de minceur font fortune à acheter ce qui vous reste d'estime de vous. J'irai vous mordre gratuitement pour vous en empêcher. Je me porte même volontaire pour gérer tout l'argent que vous économiserez cette année en achetant pas de livre de régimes, de gadget d'exercices ou de produits "santé" pour vous départir de vos kilos. Que voulez vous, on est militant anti-régime ou pas... Mais si vous ne tenez pas à financer mes études, gardez vos sous pour vous, pour votre esthéticienne, pour un gentil massothérapeute, pour une cause ou si vous êtes très riche et que vous n'en avez rien a foutre, jettez le par les fenêtres symboliquement...

Bon, je me sauve. Bonne année 2008!

4 commentaires:

La Souimi a dit…

Bonne année à toi aussi!

Je me sens comme toi. J'ai mangé tout ce que j'ai voulu et je ne suis pas plus serrée dans mes jeans qu'avant cette période de festivités.
La différence et que puisque je ne me prive plus depuis un an, je n'ai fait aucune compulsion en me garochant sur toutes les sucrerires, tous les desserts ou tous les canapés que je voyais. Il était évident que je mangeais de tout mais que je voulais me garder de la place pour le service suivant. Bonheur!
Et rien n'est plus agréable que cette extase ressentie lorsqu'on a faim et qu'on met quelque chose de très bon dans son gorgoton.

Avant, j'avais l'impression de peser 400 livres le 26 décembre et multiples idées noires hantaient mon cerveau tout le reste des vacances. Pas là. Puis je continue à manger.

Je trouve déplorable et plus que triste que des filles certaiment superbes se traitent de "truie" parce qu'elles ont profité des bonnes choses pendant le temps des fêtes (voir blogue de Patati Patata). Elles n'ont pas plus l'oeil ou le corps porcin que tout le monde. Pas pantoute. Elles méritent autant la bonne bouffe que tout le monde. Et c'est bon d'apprendre à se traîter soi-même comme étant la plus merveilleuse créature de l'humanité.

Je pense qu'il y a une méchante différence entre le gavage et l'effoirage à la longueur de journée, en se trouvant tous les prétextes du monde pour ne pas se grouiller le derrière et le fait de profiter comme tout le monde du plaisir de manger tout en s'écoutant.

Oui, je te souhaite une très bonne année, Annick. Et je te remercie pour tes beaux billets profonds, vivants et enrichissants.

Anonyme a dit…

Merci pour ce beau texte plein de bon sens!;o)

Anonyme a dit…

Tout d'abord bonne année ! Meilleurs voeux !
Ensuite j'ai trouvé dans ton billet des similitudes avec ce que j'ai vécu pour noël...
Parmi celles ci, cette sensation d'avoir ENVIE de garder de la place et non pas en avoir le devoir...
Peutàpeu mon hernie discale faiblit sous le poids de mon optimisme du fait d'avoir enfin retrouver mon travail... Du coup, psychologiquement, cela m'allège et mes réflexes de R.A. reviennent...Je n'en suis pas à ton niveau de R.A. mais tout doucement ces réflexes me reviennent tout naturellement...même si pour l'instant je suis parasitée par des envies de grignotage également... c'est que avant mon hernie j'en était qu'au tout début également... alors tout doucement je reprends les rennes... et ça fait du bien...
Encore merci pour ton mp...

myrtille81 a dit…

Je suis contente que tu as pu passer de si bonnes fêtes seraine face à la nourriture. ça fait du bien car ça prouve que c'est possible !
Continue 2008 comme tu l'as commencé...en beauté !
Muriel