Je vais au moins le dire ici faute d'avoir pu l'exprimer ailleurs: mon beau père est un être agressif, égoïste, borné et imbécile. Ma mère, elle, est une éternelle victime irresponsable. Ces deux là forment un couple si explosif qu'ils m'enlève tout droit d'exprimer quoi que ce soit.
Comment pourrais-je dire à ma mère qu'elle m'énerve quand mon beau père passe déjà son temps à la rabaisser? Je tempère... Comment pourrais-je dire quoi que ce soit à mon beau père sans que ma mère en fasse les frais? Je ravale... Et même quand je parle, pour ce que ça change... J'ai parfois l'impression qu'avec eux, je suis muette et invisible SAUF quand je peux avoir un quelconque rôle utilitaire. Ils viennent une fois par année, ne me demandent pas comment je vais, me parlent de leurs (stupides petits) problèmes puis repartent généralement dès qu'ils se sentent mieux, et si ça se produit avant que le souper que je leur ai fait soit prêt, tant pis, ils partent.
Après m'être occuppée de tout pour la psychose mon frère, mes parents débarquent pour un mois de vacances et arrivent en sauveurs pour faire des sorties avec lui et lui bousiller ce qui lui reste de santé mentale. Ils n'auront rien fait, sauf décider unilatéralement de le placer à une heure de chez moi en me confiant le mandat de m'en occupper à leur départ.
Ça, c'est la goutte de trop. J'avais fait des démarches pour que mon frère, à sa sortie de l'hopital, puisse aller dans une jolie maison avec des jeunes de son âge qui ont la même maladie que lui, un endroit ou il aurait eu des services de toute sorte tout en favorisant son autonomie. C'était parfait. Cet endroit, il était dans ma ville, ce qui me permettait d'aller le voir régulièrement, de faire des choses avec lui et surtout, de le savoir bien.
Mais mes parents, pressé de retourner à 6h d'avion de nous, ont fait des démarches ailleurs et ne veulent surtout pas avoir l'air con en se rétractant. La décision est finale...
Comble de ma frustration, moi je n'ai rien à dire sur le choix de l'endroit mais ils sont pret à me payer le billet d'autobus pour que j'aille voir mon frère souvent et que je veille sur lui. J'en ai rien à foutre de leur argent. Ce que je pense moi, c'est au bien être de mon frère mais aussi, à ma vie. Du temps, j'en manque. Je n'en ai pas pour le perdre en transport. Je ne suis pas une T.S., juste une grande soeur qui aime son petit frère et qui veut passer du temps avec lui pour le lui rappeler.
C'est ce qui me frustre le plus. Je n'ai rien a dire, mais j'ai les responsabilités. Toujours pareil. Qu'ils aillent se faire foutre. Tous.
En plus, pour mon frère, qui est la méchante qui l'a mis à l'hopital? Moi. Parce que bien sur, personne d'autre ne veulent qu'il les déteste, alors devant lui, ils font les innocents qui ne comprennent psa qu'il soit à l'hopital et quand il n'est pas là, je dois les rassurer, les encourager à aller le voir, leur dire ce que c'est la schizophrénie et leur rappeler que mon frère ne va pas leur sauter dessus subitement et les couper en morceaux.
J'essaie de me dire que j'ai fait tout ce que j'ai pu. C'est le cas. J'essaie de me détacher.
Quand j'y arrive, je tombe sur ma grand-mère qui pleure sans arrêt et qui parle si souvent et si peu subtilement de suicide. Mon oncle lui semble dans les derniers mois de sa leucémie. Il lui a dit que si elle se suicide, il ne lui pardonnera jamais. Pas très aidant, mais compréhensible. Lui il voudrait tellement vivre. Il a 9 enfants: 4 naturels et 5 en famille d'acceuil, et les petits ne savent encore rien... Mon grand-papa adoré se remet de son opération au coeur en surveillant étroitement ma grand maman et en passant le plus de temps possible avec son fils.
Pendant ce temps, mes parents me parlent de leurs problèmes de syndicat... Je ne peux que les écouter. Ça me fascine, tant d'égoïsme. Et en même temps, j'ai pitié d'eux.
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Qu'est ce que je peux bien faire d'autre maintenant que de passer de bon moments avec les gens que j'ai envie de voir, que de rappeler à ceux que j'aime que je les aime même quand ils pleurent, que de faire des tartes aux raisin à mon grand père? Bah rien. J'ai décidé de laisser le rôle de sauveur à Jésus et ses semblables puisque moi, je n'ai pas l'intention de finir cloué sur une croix par ceux que j'essaie d'aider.Ça défoule un peu d'écrire. Mais ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas ici qu'il faudrait que j'écrive. J'ai besoin de dire à certaine personnes ce que je ressent face à elles, même si je ne dirai pas tout et même si je ne saurais le dire qu'avec gentillesse, en les ménageant, en essayant de trouver les mots. Je n'y arrive pas. Il y a assez de tempêtes dans ma famille sans que je commence à remuer, juste un peu, toutes les merdes si habillement cachées sous le tapis.
Mais je ne sais plus. Je n'ai plus l'impression d'éviter le problème en me taisant. Il devrait y avoir moyen, dans un monde d'adulte, de dire les choses pour qu'elles arrêtent enfin de faire des dommages en silence. J'ai envie d'un climat de communication et de respect. Dans ma famille, c'est plein de secrets et de cachette. On ne les évite pas, on en souffre juste mille fois plus que si on en avait parlé et qu'on s'était épaulé. Je ne juge pas, j'ai juste envie que ça cesse. Je ne supporte plus d'agir comme si cette façon de faire me convenait.
Une chose est certaine. J'ai commencé à parler même si on ne m'écoute pas. En douceur. Dans le respect des autres. Je ne peux pas juste m'effacer tout le temps pour faire le tampon entre tout le monde. Les choses ne changeront pas toutes seule. Elles ne changeront peut-être même pas. Mais moi, j'ai changé et j'ai envie de pouvoir exprimer ce que je suis, même si c'est différent de ce qu'on attend de moi. Les apparences vide, c'est hors de mon répertoire.
Sinon, ici, tout va bien. J'habite à une heure trente d'eux. 13 dodos, puis je suis au Guatemala. On planifie déjà nos prochains voyages, entre 2 sessions au bac en pratique sage-femme. Mes tomates et mes fraises poussent. Mon amoureux est fabuleux. Le moral est bon, la forme aussi. On devrait arriver à emprunter à un ami un petit chateau dans les cevennes pour notre mariage. J'ai pas à me plaindre, il y a toute la vie devant, et elle est belle!
9 commentaires:
Ayayaye! Ce n'est pas facile ce que tu vis... Mais malgré tout tu sembles bien t'en sortir, est-ce que je me trompe?
hello,
c'est quoi cette histoire de mandat.. ça te donne un droit légal ?
si oui bouge tes fesses !
sans quoi à ta place je prendrais mon téléhone et je hurlerai dans le combiné en disant à ma mère que tu as trouvé un lieu idéal pour ton frère et qui est près de chez toi et que s'ils l'emmène à un endroit qui est à une heure de route tu refuses le mandat et que tu leur laisses la responsabilité et la charge de leur enfant !
Franchement si tu n'arrives pas à parler et à l'ouvrir pour des choses qui te tiennent à coeur, quand le fera tu
de toutes façon tu dis bien que meme lorsque tu t'exprimes ça ne changer rien et ce n'est pas à toi de protéger ta mère, c'est à elle de vivre sa vie et de prendre ses responsabilité, ton beau père elle l'a choisit
vit ta vie
mais ouvre là boudiou !!
tu sais meme si tu leur exprime ton désaccord et le fait que tu refuses de prendre en charge le mandat ça ne t'empechera pas d'aller voir ton frère et de le bichonner
ce mandat c'est juste une chape de ciment que ta mère te met sur la tete en te culpabilisant et te responsabilisant de sont mauvais traitement sur ton frère..
Laisse la prendre en charge ce fardeau c'est son enfant !!
j'espère que ça t'aura fait bouger !!
Miss Patata: Tu ne te trompes pas! Il y a des difficultés mais la vie est aussi bien généreuse avec moi. Lorsqu'on a la chance d'avoir une belle vie et un soutien, les difficultés sont une occasion de grandir!
Sablogine: Quand je parle de mandat, ce n'est ni légal, ni officiel. C'est simplement qu'elle s'attend à ce que je m'en occuppe, comme d'habitude.
Je ne peux pas ni ne veut hurler au téléphone, même si sur le coup, ce serait bien défoulant. Je leur dit calmement ce que je pense et s'il n'écoutent pas lorsqu'on leur parle raisonnablement, ils en porteront le blâme. Je ne vais pas cesser d'agir selon mes valeurs pour eux.
Je sais que ma mère a choisi sa vie mais j'essaie tout de même de la ménager. Je ne suis pas sure qu'on puisse choisir en toute conscience, sans blessures, la vie qu'elle a. L'estime qu'elle a de ses capacités et d'elle même est si bas qu'elle a de la difficulté à appeler elle même pour se faire livrer une pizza. Merci à mon beau père qui lui répète depuis 15 ans qu'elle est une incapable... Moi je veux simplement qu'elle soit bien, et loin, pour que je puisse ne plus m'en sentir responsable.
Mon frère, c'est son enfant, mais elle est incapable de s'en occupper même quand elle fait de son mieux. C'est elle même une grande enfant. Mon beau père aussi, seulement il joue à l'adulte tyrannique et il est trop bête et égoiste pour ouvrir les yeux sur tout le mal qu'il fait.
Que veux tu que je fasse d'autre que d'agir en adulte responsable? Quelqun doit bien s'occupper des choses! Je le fais aussi pour moi, c'est une façon de m'affirmer, de me différencier: je ne suis pas comme eux!
Je sais que ça peut paraitre difficile à comprendre mais c'est plus facile pour moi de les faire sentir bien que de les casser, puisque c'est moi qui les porte... Je ne me sens pas assez forte encore pour les laisser seuls avec le poid de leurs actes, pas encore assez en maitrise des sentiments qu'ils provoquent en moi pour les exprimer... Je n'ai pas trouvé les mots qui me libéreraient sans leur faire trop de mal.
Tu sais, ils souffrent beaucoup plus que moi. J'ai ma vie ici, riche, pleine, en marge d'eux... C'est l'avantage d'être invisible sauf en cas de besoin. J'ai eu la chance de bâtir ma vie en toute indépendance, sans eux. Ils n'ont jamais été là pour moi. Je peux tolérer de ne pas leur dire ma façon de penser parce qu'ils ne font tellement pas partie de ma vie de tous les jours!
Un jour, j'en aurai p-e suffisemment assez pour hurler dans le téléphone, mais j'espère plutôt trouver avant les mots qui les feraient évoluer tout en me donnant l'impression d'être écoutée enfin comme si j'étais juste une enfant dans cette famille.
Merci pour l'occasion d'y réfléchir, sablogine!
Le travail m'attend!
Vertige
xx
Hélas, je pense que certains "adultes", quand ils partent de très loin, ne peuvent pas évoluer. Pas la peine d'essayer de les changer. Par contre, il ne faut pas que ta vie en souffre. J'espère vraiment que tu pourra trouver une solution pour rapprocher ton frère de toi géographiquement. Sinon, par rapport à tes "parents", avoir du recul ! C'est vrai, ça fait mal, mais nous, les "enfants", nous ne sommes pas responsables de leur médiocrité!
Bon courage. Bonnes vacances surtout et profite !
Alyan.
Salut Alyan!
Je crois que c'est ton premier commentaire ici: bienvenue!
Tu as bien raison, on ne peut forcer personne à évoluer!
J'essaie d'avoir du recul, en mettant suffisament d'espace entre eux et moi pour y arriver. Disons qu'il y a certains ponts qui sont coupés, même s'ils ne le savent pas, parce que j'ai décidé que j'en avais besoin...
Bonne journée à toi!
Vertige
xx
... mais? Félicitations pour ton mariage! j'ai sûrement manqué un épisode. Wow! je suis heureuse pour toi.
Et tu fais tout ce que tu peux; pour nous qui commentons ce que tu confies, c'est facile de dire "hurle au téléphone qu'il est plus que temps de..."- on n'est pas dans tes souliers.
C'est un cadeau que tu nous fait en écrivant ici - si pour toi c'est un défouloir, ça en aide d'autres de voir que t'arrives à vivre, heureuse, à penser à l'avenir. (désolée si ça sonne hyper quétaine, pour nous qui commentons ce que tu confies... pas facile de ne pas sonner kitsch!!) -
Merci, courage! et c'est le temps des vacances, waou! anna
Merci Anna!
Ne t'inquiète pas: la reine du kitch, c'est moi, et le kitch, j'adore ça! (ben, y'a des limites quand même, mais j'estime qu'on est raisonnables!)
Bonne soirée!
Vertige
xx
Great blog posst
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