Les petits cornets de tire et de sucre d'érable de mon kiosque ne laissent personne indifférents, surtout pour ce qui est des femmes. J'adore observer mes clientes; il y a celles dont le plaisir et la gourmandise transparait dans la pupille et le sourrire espiègle. Il y a aussi celles qui détournent le regard sans arriver à y éteindre l'envie en me déclarant d'un air déçu que "ça fait engraisser". Ce sont les mêmes qui, lorsqu'elles se laissent tenter, avalent d'un air coupable et pressé, sans goûter.
Il y a enfin la troisième catégorie de femmes: celles qui ont le dédain de ces trucs infames. Dans cette catégorie, je suis seule et unique. @#$%?&&* de cornet d'érable de !@#$%?&
Symbole par excellence de mon esclavage , le cornet à l'érable est, avec les maudites pommes du kiosque, ma seule nourriture lorsque je ne prends pas le temps de me faire un lunch au boulot.
Le pire de mes conditions de travail sudistes, ce n'est pas de rester debout pendant une dizaine d'heures à faire seule le travail qui devrait être fait par trois personnes pour des patrons ingrats et des clients qui me paient en petit change quand des tas de gens attendent pour se faire servir avec un air bête pour toute réponse à mes gentils sourrires. Non. Ça, bizarrement, j'aime beaucoup.
Le pire, c'est d'avoir faim. D'avoir faim de viande, d'être subjuguée par les effluves qui s'échappent de chez le saucissier, de voir des broches de poulet rotir tout l'après midi chez un des bouchers du marché, d'imaginer tous les délices carnivores qui mijotent chez un autre...
...et d'être pognée dans un maudit kiosque de pommes sans pouvoir en sortir pour manger ce qui me nargue juste à coté. J'aurais presque envie de m'emparer d'un client et d'en manger un tout petit morceau.
Pour faire taire la faim, je mange des cornets de tire. A une autre époque, j'aimais les cornets de tire. Maintenant, je hais les cornets de tire. Je les haïs tous, avec ou sans beurre d'érable, avec passion, assez pour croire que ça mérite d'être immortalisé sur ce blog. Et j'en mange encore. Je sature d'érable. Et je fais semblant d'adorer pour en vendre et faire plaisir
Demain, je me fais un lunch, même si je devrais encore le manger froid et en vitesse sur le bord du comptoir en offrant mon corps au service de nos distingués clients.
Pour ce soir, je vous quitte, mon steak est cuit et je salive sur mon clavier.
lundi 2 juin 2008
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8 commentaires:
Dire que j'adore les cornets de tire...
Mais j'en développerais certainement la même aversion que toi si j'avais à en faire mon dîner. C'est vrai que ça doit lever le coeur...
Tu ne peux même pas sortir de ton kiosque un petit 2 minutes pour quérir un bon sandwich? C'est une vraie torture, ça...
Quand l'agneau sur le bbq vient te chatouiller les narines, les honorables saucisses sur le gril, le bon pain et j'en passe! Sans parler des sorbets... Ah ciel paradis je te rejoindrai!
Les pommes en tire me font de l'effet, mais les cornets de tire je ne les aime pas pour de vrai! :)
En orge les pommes, ou en caramel, mais en tire ça n'existe pas!
Souimi: théoriquement, je ne devrais même pas aller pisser... (ne le dis pas à personne mais il m'arrive de pisser et même de m'acheter quelques cachoux sucrés salés au passage... Je suis rebelle!)
Miss Patata: le marché, c'est comme le paradis, sauf dans mes heures de travail. Je ne m'en lasse pas. Il y a tant à goûter et à créer...
Pour les pommes, on vend cycliquement des pommes au sucre d'orge, au caramel et au chocolat. L'idée d'y goûter ne m'a pas traversé l'esprit jusqu'ici... Succomberais-je? (la réponse à cette question est toujours la même, et heureusement!)
Bonne journée à toutes!
xx
J'ai comme une envie de sirop...
Volage: moi aussi, mais c'est à cause de ma toux...
Bonnes vacances à toi!
J'me demande comment tu fais pour travailler là. Les pommes, j'adore, mais les cornets de tire, ça me lève le coeur. J'comprend pas pourquoi tant de gens en raffolent, et je suis carrément dégoûtée des gens qui s'imaginent que la nourriture et "un démon qui fait engraisser". BORDEL! On vit pas pour manger, on mange pour vivre, aussi bien prendre ce qui nous tente au lieu de se goinfrer le temps venu des aliments dits "interdits"!
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