mardi 3 novembre 2009

Je n'écris pas beaucoup puisque je n'ai pas grand chose à dire pour le moment.

Je ne fais pas d'exercice antirégime ou de réflexions intenses sur le sujet. Je le vis et ça devient simple, même s'il y a des jours meilleurs que d'autres. J'ai tellement gâché de moments et de temps de ma vie en rêves de minceur pour le futur, en obsessions, en haine de moi même, en comptage de calories, de portions ou autres... La nourriture reprends la place qu'elle aurait toujours du avoir pour moi, même si ça reste une joie et un plaisir.

J'ai diné chez ma grand-mère ce midi, avec ma cousine, si belle, si admirée de toutes, avec sa taille si miniature après 2 grossesses. Elle n'a pas mangé. Elle a joué dans son assiette en faisant manger le bébé. Je ne la vois jamais manger. Le midi, selon elle, elle se fait une grosse assiette de légumes et le soir, de la nourriture dissociée, un deuxième plat qu'elle fait en plus de la bouffe pour son chum et ses petits. Pourtant, elle n'arrête pas de dire à qui veut bien l'entendre qu'elle est chanceuse, qu'elle a un bon métabolisme, qu'elle mange beaucoup sans faire attention et qu'elle est gourmande. Mouais...

J'entendais la même chose au party d'Halloween ou je suis allée en fin de semaine, chez une amie designer de mode. La maison était pleine à craquer de mannequins qui ont parlé de bouffe et de leur invisible bourrelets toute la soirée sans toucher à autre chose qu'aux petites carottes sans vinaigrette, sur la table remplie de plats alléchants.

Les gens ne sont souvent pas honnête quand il sagit de leurs habitudes alimentaires, le nouveau tabou par excellence. Personne ne semble avouer qu'il trime dur pour garder sa taille, et pas que chez les minces. J'ai une connaissances qui me parle souvent de ses imaginaires problèmes de glande, avec un beigne répétitif à la bouche. Certains ont la chance de réguler leur poids avec facilité, d'autres ont de réelles maladies physiques, mais où sont ceux qui osent avouer leur lutte avec la nourriture?

On simplifie tellement l'équation du surpoids et du sous-poids que je peux presque comprendre qu'on en vienne à mentir de peur d'être jugés. Entre le trop et le pas assez, je pense que le problème est similaire et que certaines recettes qu'on présente comme solutions ne font qu'empirer le malaise et le problème.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pffff ne m'en parle pas. Si tu savais comme je vois ce que tu veux dire. Pourquoi les gens ne sont-ils pas capables d'êtres lucides devant la nourriture qu'ils mangent? Entre la personne en surplus de poids qui mange visiblement sans se préoccuper de ses signaux et qui me dit toutes les semaines, j'imagine pour se justifier, que "ça faisait des mois que je n'avais pas mangé dans ce fast-food!"... Et la fille maigrichonne et pâlotte qui a toujours une pomme à la main et un gallon de thé vert, qui me dit à quel point elle a de la chance d'être comme ça sans se battre, tout en n'ayant rien dans son frigo et en refusant systématiquement d'aller au resto... Je suis déprimée. Come on les filles! Allez-vous passer votre vie à vous auto-flageller comme ça? Qui veulent elles convaincre?

Le problème c'est qu'elles ne sont pas prêtes à entendre la voie du bon sens. Comme dans certaines cultures les gens ne sont pas prêts à des changements salutaires. Il faut que ça vienne de l'intérieur, ce "j'en peux plus de vivre comme ça". Mais c'est pas en se mettant la tête dans le sable (non non, je ne me prive pas, je fais juste attention...) qu'elles vont (1) prendre conscience du problème et (2)entreprendre une démarche pour le régler.

Je pense qu'au fond je suis un peu jalouse. De cette capacité à résister, heure après heure, semaine après semaine, année après année. Du fait que oui, je vais toujours avoir un poids simplement normal et non une minceur de rêve. Mais j'ai résisté pendant 7 ans, et je n'en pouvais plus. C'était l'anti-régime ou l'asile psychiatrique. Et vivre toute ma vie en souffrant plus ou moins consciemment, en me maintenant dans une illusion? En me privant? En allant contre mon corps? Toute cette énergie perdue à se battre. Au bilan, il n'y a pas de quoi être jalouse.

Alors oui, c'est fâchant. Mais comme tu sais, il vaut mieux être honnête et fidèle envers soi-même que de jouer à cache-cache avec son mental. Trop d'énergie perdue!

MH :)

Anonyme a dit…

Tu as bien raison, quand de petites pensées envieuses nous traversent, on se ressaisit vite en posant un oeil plus global sur la situation: mes petits bourrelets valent bien la paix d'esprit et le respect de moi même et de mon corps que j'ai acquis! J'ai assez expérimenté négativement avant d'arriver à ma seule solution valable et l'autotorture n'est plus une option...

Toute cette hypocrisie, c'est fâchant, mais c'est sans doute le reflet de la société dans laquelle on vit. J'ai tendance à penser qu'en résistant passivement, on va finir par faire pencher un peu plus la balance sur le coté du bon sens!

Vertige, xx