vendredi 23 novembre 2007

Écriture défoulatoire

Ah, que c'est donc dur, que c'est donc dur...

Je n'ai pas faim. Je n'ai jamais faim. Alors je mange quand je n'ai pas faim. Et quand je mange quand je n'ai pas faim, je me sens coupable. Et je mange plus, parce que je me sens coupable. Et j'ai encore moins faim. C'est pas gagné.

Attendre la faim sans avoir la sensation de se priver, ça devient difficile après trop longtemps.

Là, j'attends la faim. Je pense à autre chose. Je prépare l'expédition de canot d'en fin de semaine. Je fais mon lavage. Je bouge. J'essaie de ne pas mettre d'énergie mentale la dessus. Au moins, j'ai le droit de ne pas penser qu'a ça. C'est un peu allégeant.

J'essaie de ne pas me sentir coupable pour les excès des derniers jours. Et de penser à autre chose qu'a manger sauf quand mon corps me le dira.

Mon corps me dit surtout qu'il se sent trop plein d'avoir autant mangé, trop vide d'avoir eu si peu de nutriments. Il faut remettre les compteurs à zéro.

Mais ma tête, elle, elle est anxieuse, et elle voit sans arrêt le frigo au milieu de la pièce, les placards. Elle a faim de ressentir autre chose que de la culpabilité, les "tu-devrais" et surtout, ce vide flou... Mais elle commence à savoir que manger dans ces moments là, ça ne lui donne que plus faim.

Quand la façon de manger est devenu le problème et la réponse au problème, c'est rushant.

Je ne veux que penser moins à tout ça. Mais pour y penser moins, j'ai besoin de savoir que sans y penser, je me fais du bien. Mais plus ça m'inquiète, plus je mange et moins je me fais du bien.

J'ai besoin d'écrire ces choses là, ces jours ou c'est difficile, pas à cause de la bouffe mais à cause des tempêtes que j'ai en moi. Penser à la bouffe, c'est un évitement, un mécanisme qui se renforce lui même. Je le sais, mais je ne suis pas toujours capable d'affronter. C'est un combat épuisant, d'autant plus que l'ennemi est souvent flou et que parfois, je me trompe et me tire dessus.

Mes faims psychologiques sont bien plus irrésistibles que mes faims corporelles. Au moins, la faim corporelle, elle se comble. On ne comble pas sa faim psychologique avec des aliments, on se gèle, et après, on a encore plus faim. Le comprendre, ce n'est pas régler la question malheureusement.

Alors qu'est ce qu'il y a donc pour me tracasser aujourd'hui? Autant déblatérer un peu, essayer de trouver ce morceau qui me reste pris dans la gorge, et l'avaler.

Comment je me sens?

Je me sens inutile:
après avoir tellement investis toutes mes forces pour les autres à la Mission, j'ai eu besoin de faire autre chose, mais ça laisse un vide. J'ai des compétences rangées dans le fond d'un placard. Je suis maintenant inutile et interchangeable.

Je me sens intruse:
j'ai la vie que j'ai toujours voulu avoir. Mon chum est exactement tout ce que j'ai toujours voulu. Le contexte est parfait. Je suis bien et calme, comme je l'ai cherché. Je n'ai plus de dettes. Je profite de mes fins de semaine et de ce que la vie offre de formidable. La seule chose qui cloche dans le décor, c'est moi. Mon identité, elle s'est faite dans les combats, dans un autre milieu. Je suis fière de mon vécu et de ce que j'y ai appris. Mais je me sens seule parmis ces gens qui pour la plupart, ne savent pas trop ce que c'est de se battre et de souffrir. Ce n'est pas une vertue, c'est juste différent. Et même là ou j'ai grandis, je ne me sens pas chez moi. Je me sens différente et étrangère à un peu tout le monde. Et je me sens seule. Sans trop de racines même si j'avais besoin de les couper. Je me sens plus vivre dans le monde d'une autre que dans le mien. Heureusement que j'aime les voyages et le dépaysement.

Je me sens moche:
je me sens grosse, ennuyante, quelconque. Laide. Pas attirante. Négligée même qaund je ne me néglige pas.
Sans attrait.
Invisible.
En y pensant, j'ai besoin de ressentir une logique et une raison pour ces gens qui ne sont pas là. Ma mère appelle souvent ma grand mère, mais jamais moi. Lorsqu'elle vient au Québec, si peu longtemps, elle passe son temps avec ses amies. Elle vient souper un soir, de peine et de misère, parce que je l'invite et qu'elle veut ensuite aller veiller dans la ville. C'est ma grand-mère qui m'a dit qu'elle revenait passer une semaine en décembre; ma grand mère qui appelait pour avoir des nouvelles du nouveau boulot de mon amoureux; ma grand mère qui ne m'a jamais appelé avant pour me demander de mes nouvelles à moi, et qui s'en fout de toute façon. Et moi je tangue entre l'envie d'avoir un lien avec elles et l'envie d'en être le plus loin possible. Mais une question plane toujours dans ma tête. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s'en va toujours sans regarder derrière. Je suis derrière. Je pense être gentille, rigolote, intelligente, même si parfois je ne sais plus, mais pourquoi est ce qu'ils partent tous comme ça, physiquement ou émotionellement. Est-ce que j'ai déjà manqué à quelqun? Il est ou mon père? J'aurais préféré que le mystère reste entier plutôt que de savoir qu'il a pu plein de fois me voir sans vouloir. Et même quand il était là, ce n'était pas pour moi... C'est juste un autre qui est parti sans regrets. Qu'est ce que j'aurais pu faire de plus? J'ai tellement essayé d'être parfaite... Je ne suis jamais arrivée à l'être physiquement, alors une réponse facile pour mon esprit, c'est de penser que c'est parce que je n'étais pas assez mignonne. Je sais que ce n'est pas vrai, mais j'ai encore tendance à penser que si j'étais plus jolie, les gens ne partiraient pas. Je sais que c'est faux, mais entre le savoir et le ressentir...

Et mon amoureux, lui qui me dit qu'il m'aimera toujours et qu'il m'adore comme je suis, comment croire vraiment à ça? Sa sincérité me touche mais je n'y crois pas. L'amour d'un couple se brise bien plus souvent que celui d'une famille. Mais moi, je l'aime ce gars là, et j'ai toujours peur de le perdre, qu'il se détache et qu'il parte sans raison, parce que même si je crois être arrivée à ne pas reproduire dans mes relation les shémas malsains de ma famille et même si je crois que notre relation est saine et complice sans être fusionnelle et qu'on s'adore tous les deux, la vie m'a appris que parfois les gens partent. Je pourrais survivre mais quelque chose comme l'espoir en moi serait mort. J'ai parfois l'impression que je crois trop en nous deux, que c'est un trop grand risque que je prends.

C'est dur, cette relation, parce que c'est nouveau pour moi de me laisser aller à ressentir. J'ai toujours contrôlé mes sentiments. J'ai toujours été très cérébralement amoureuse. Je ne me suis jamais mis le pied dans une relation sans tater le sol, sans tout contrôler du risque. Je ne tolère pas d'être abandonnée. Je ne tolère même pas le risque de l'être et pourtant, maintenant, je me pousse à vivre sans filet parce que j'ai décidé que mes peurs n'allaient pas m'empêcher de vivre la vie au maximum. Mais elle est tenace, la peur, même si je la combat. Chaque fois qu'il me fait une surprise, chaque fois que je le trouve tellement beau avec ses petits airs, chaque fois qu'il est adorable et qu'il me donne les mêmes papillons qu'au début, j'ai un petit coup de peur au ventre, que j'enterre le plus loin possible mais qui en s'accumulant me donne certains jours l'envie de partir parce que je suis trop heureuse instantanément et que je ne suis pas habituée de me laisser couler sur un bonheur qui n'est pas mon unique création et qui ne dépend pas que de moi.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'en ai les larmes aux yeux...

Profites-en bien de cet amour-là! Tu ne peux pas savoir s'il durera ou non, tu ne peux pas savoir de quoi il aura l'air dans 10-15 ans, mais au présent, tu es heureuse et c'est tout ce qui compte...

Et comme tu y tiens à cette relation, et comme tu sais que l'Amour est fragile, j'ai confiance que tu sauras l'entretenir pour qu'il reste passionné et complice comme au premier jour...

Trop de gens prennent pour acquis l'amour et constatent plus tard que leur relation est brisée et irréparable... Toi tu sais à quel point c'est fragile, alors tu sais qu'il faut en prendre soin...

Tu as la ''chance'' d'aimer sans illusion d'éternité ... Ça rend anxieuse quand on y pense, mais ça oblige à profiter de tous les petits instants de bonheur qui passent...

Pour la bouffe, maudit que je te comprends! Même si on a fait des excès dans les derniers jours et que le corps a moins ou pas du tout faim, on veut manger!!! Et si on mange sans faim, on se sent coupable et on mange encore plus... et on repousse encore plus loin la véritable faim...

On va y arriver... c'est sûr! :o)

Pour ton père, p-e qu'il est parti parce qu'il ne se sentait pas à la hauteur, parce que te voir si dévouée, si aimante, si déterminée à lui plaire lui rappelait à quel point il ne méritait pas l'amour que tu avais pour lui...
je sais pas trop quoi dire là... les parents sont si imparfaits...


Amélie
-xxx-

Anonyme a dit…

Bonjour,

Mon commentaire n'est pas evident a poster apres l'article que vous avez ecrit la.
Je me lance quand meme, car le site pour lequel je travaille peut vous interesser.

Je m’appelle Marianne, je travaille à la mise en ligne du site http://www.docteuryannrougier.com/. Nous prônons une nourriture saine et équilibrée basée sur de bonnes associations d’aliments sans frustration, ni restriction.

Je vous propose de découvrir nos services. Vous pourriez, si vous le désirez, rédiger un article pour en parler en avant – première à vos lectrices, faisant part de vos impressions, les bonnes comme les moins bonnes.

N’hésitez pas à me contacter si vous voulez plus d’informations ou tester vous-même gratuitement la méthode SLIM Data.

A très bientôt,
Marianne

Co-Responsable de l’équipe Marketing Online du Dr. Yann Rougier
http://www.docteuryannrougier.com/
E-mail : marianne@docteuryannrougier.com

Anonyme a dit…

Je ne veux pas paraître impolie, mais je pense que vous perdez votre temps...

L'auteure de ce blog a décidé de se libérer de l'emprise des régimes ou de tout autre ''Méthode'' visant à maigrir...

Elle a compris que manger ce qui lui plaît quand elle a faim et arrêter à satiété c'était la seule façon de lâcher-prise et de mincir naturellement...

Lâcher-prise, ça ne veut pas dire prôner une ''Méthode'' pour maigrir, lâcher-prise, ça veut dire ne plus focusser sur la nourriture, le poids, les restrictions, les méthodes, etc!!!

En tk, je m'excuse si j'offense qui que ce soit!

p.s. Je m'excuse Vertige de répondre à ta place, c'est pcq je sais que tu ne viens plus ici souvent...

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je suis, moi aussi, rentrée dans cette fin des régimes au mois de juin, après avoir lu le bouquin de Zermati. Depuis j'ai lu plusieurs livres qui m'ont aidée à me sentir mieux. Notamment "A 10kg du bonheur" que j'ai fini hier soir... J'ai encore du boulot, mais j'avance bien je crois.
Je n'ai pas emcore tout lu de ton blog, mais je vais m'y mettre. En attendant, je voulais te demander la permission de mettre un lien sur mon blog vers le tien ?
Maëlle

Vertige a dit…

Bien sur Maëlle, pas de problème!