mercredi 8 octobre 2008

Bouger comme on mange

Je suis allée courir en fin de semaine.

Je m'amuse follement à redécouvrir la joie de la chose. Quand on était petites, on courait, on arrêtait quand on était essouflées et on recommençait ensuite. C'était simple et c'est pour ça que c'était bien. On n'était pas obligées et on ne se forçait pas. Sauter à la corde, c'était juste rigolo.

On bouge souvent comme on mange. Avec la bouffe, on se concentre tellement sur l'alimentation optimale qu'on en oublie un volet fondamental: le plaisir! Je ne sais pas pour vous, mais je préfère maintenant me fier à mon propre corps pour évaluer mes besoins qu'a des recommandations standardisées et souvent fluctuantes. Qu'est ce que j'en ai à faire du plan qui triple ma capacité aérobie en un mois si j'haïs chaque minutes du processus? En visant LA perfection, on en oublie ce qui est parfait pour soi.

Mon plaisir est aussi une fonction physique savamment régulée par des tas de neurotransmetteur, pourquoi le négliger?! Le plaisir, le bonheur, c'est bon pour la santé! Et en étant heureuse et persuadée de faire le mieux pour moi, je profite de tous les avantages de l'effet placebo. Alleluia!

J'ai rangé mon cardiofréquencemètre. Quand je cours, j'écoute maintenant mon corps et mes envies. Ça me détends, me fait plaisir et me donne envie d'y retourner la fois suivante. C'est flexible et toujours valorisant.

On vit tellement dans un monde de performance quantifiée et d'optimisation qu'on oublie souvent de s'écouter pour savoir ce qui est mieux pour nous. Le corps parle, le plaisir et le bien-être étant le meilleur des signes qu'on prends soin de soi. On n'est pas qu'un corps pas plus qu'on n'est qu'une tête. Tout est lié et je ne crois pas à la forme physique sans l'équilibre mental. Pourtant, ce qu'on se fait chi... au nom de la bonne santé, même si souvent, ça ne tient pas la route scientifiquement...

Je courrais donc au parc Jarry dimanche, en alternant avec de la marche au gré de mes envies, sous le soleil et l'air frais de l'automne, quand je me suis vue, au passé, dans le regard hargneux des femmes qui courraient sur le tapis roulant du Fit For Life sur St-Laurent, décidées à souffrir pour faire fondre leurs hanches à coup de haine de soi (evidemment, c'est pas tout le monde, mais ce que j'ai pu personellement me "motiver" de cette façon!). J'ai trouvé ça triste pour elles et pour leur porte feuille. Surtout en les voyant par la vitrine aller se toaster dans les cabines de bronzage.

Non mais... il y a de l'air pur, des rayons de soleil, de l'espace et des sourrires plein les sentiers dehors!

Si l'enfer existe, je suis sure d'y trouver quelques rangées de vélos stationnaires et de stairmaster avec un entraineur pour me faire sprinter une minute de plus, puis une autre, en me faisant miroiter une shape qui me demanderait d'y consacrer l'essentiel de ma vie active! Tant qu'a rouler, courrir ou grimper, autant aller quelque part, voir des choses, des gens, s'amuser et se développer!

Je ne suis pas contre le dépassement de ses limites, au contraire. C'est juste que ce n'est pas une obligation et qu'on ne devrait pas se pousser parce qu'on se croit minable et qu'on mérite ou qu'on a besoin de souffrir. On souffre déjà assez à grandir sans se torturer. La vie est courte, profitons-en!

Il y a des surprises dans cette démarche. Autant j'ai pu me surprendre à vouloir vendre mon ame pour des asperges alors que je croyais que je ne voudrais que du chocolat à écouter mes envies, je m'étonne de jouir pleinement de l'effet de fatigue saine qui me gagne après un effort intense.

Je ne suis surement pas la seule à ne pas vouloir ou à ne pas arriver à pratiquer ce que je m'impose, non? Heureusement, on est libres!

5 commentaires:

Passion Orchids a dit…

J'aime beaucoup ce que tu dis. Mais malgré le fait que que je suis toute en accord avec ce que tu dis, (c'est vrai, je déteste aller au gym, sans vie et monotone) je continue à y aller tout de même, et je rescents une satisfaction accomplie en terminant mon entrainement et je sais qu'en 45 minutes, j'ai bien fait les choses et c'est efficace.

Par contre, une fois mon but atteint au gym, j'ai hâte au moment ou je ne me sentirai plus le besoin d'y aller, mais de faire exactement ce que tu fais, aller bouger dehors :)

Très intéressant ton texte :)

Vertige a dit…

Si ça te fais du bien, tant mieux :o)

Nancy a dit…

Wow. Merci!

Je suis totalement d'accord avec ce que tu dis.

Anonyme a dit…

J'ai eu de très beaux moments de jogging cet été, dans le terrain de soccer juste en face de chez moi. Mais je n’arrive pas à me résoudre à aller jogger quand il fait clair... de sorte que je sors tard le soir l’été ou bien l’automne ! À cause de ces contraintes, je préfère encore faire du cardio dans le confort et l’intimité de mon salon ! Mais tu m'as donné le goût de m'y remettre.

En ce qui concerne mon message sur l'anti-régime, oui bien sûr, si tu veux tu peux le mettre dans l'autre blog ! Je serais ravie d’avoir plusieurs commentaires !

Il se peut qu'on ne me voie plus par ici jusqu'à la fin du mois, je pars le 15 pour la France (rencontrer la famille de mon amoureux). J'ai cru comprendre que le tien aussi est Français, le mien l'est à demi par sa mère !

Donc voilà, si je ne commente plus c'est parce que je suis là-bas ! En principe je devrais avoir l'occasion de repasser avant de partir mais sait-on jamais.

À bientôt!

Anonyme a dit…

Manche de pelle: Chouette, c'est pas si répandu comme vision de la chose!

Ly: oui, mon amoureux est aussi français mais il aura bientôt la double citoyenneté! J'adore la France et sa diversité d'accents et de paysages, d'autant plus que c'est un pays parfait pour faire plaisir à ses papilles... Alors je te souhaite d'en profiter pleinement (Et que ta belle mère en soit une bien!)

Vertige