Ce matin, je me suis levée à 7h10.
Le problème, c'est que mon boulot, lui, commence à 7h.
Je me suis donc fait un semblant de couette dans cheveux avant de partir travailler en courant sans me brosser les dents ni mettre de déodorant et sans prendre le temps de me vautrer dans l'eau de ma douche, ce qui n'aurait pas été un luxe.
La veille, j'ai fait du ski de fond. Avec une tuque. On est revenu tellement tard que je me suis effondrée dans mon lit sans une seule pensée pour la salubrité de mes draps. Si du papier brun et du savon a main sont arrivés à effacer l'odeur de, disons, "sport" de mes aisselles dans une pause improvisée aux toilettes du marché Jean-Talon, mes cheveux, eux, étaient irrécupérables.
Bizarrement, je n'ai pas rencontré la moitié des gens que je connais ce matin comme c'est le cas chaque fois que je fais dur. Surement parce qu'aujourd'hui, je m'en foutais éperdument.
Même que, lorsque je pense au déroulement de mon avant-midi, j'aurais tendance à me dire que je devrais être échevelée et puer plus souvent.
Après m'être fait dire par un client que j'étais belle comme mes pommes, j'ai eu un peu la tête enflée. Comprenez que j'ai le droit de m'en vanter puisque ça arrive si peu souvent et que c'est peut-être le froid qui dérangeait la vue des gens. Les filles ordinaires ont le droit de parler de ces choses là, ça encourage les autres filles comme elles.
Ensuite, un beau garçon est venu me poser plein de questions devant mon stand, ayant l'air d'étirer tellement le temps et cette conversation futile sur la rougeur des pommes que je me suis demandée pendant un instant s'il me draguait. Puis il est parti.
Lorsque je me suis relevée de derrière mon comptoir avec la grâce d'une femme qui force parce qu'elle est en train de sortir les énormes vidanges puantes, ce que j'étais en train de faire, il était encore là. Il s'est excusé et m'a dit en bégayant un peu qu'il avait juste envie de me dire qu'il trouvait que j'étais magnifique, que j'avais l'air énergique et douce et que sais-je d'autre encore puisque j'étais trop occupée à être surprise. J'ai bredouillé un merci qui devait sonner étrange puisqu'il a ajouté qu'il ne savait pas, que c'était juste une forte première impression. Comme les autres clients s'impatientaient (ok, ils ne s'impatientaient pas tant que ça mais moi je ne savais plus ou me mettre), je lui ai souri puis suis allée les servir, parée de ma nouvelle couleur: rouge.
Il est revenu une troisième fois, plus timide que jamais, en continuant de me vouvoyer et en me disant qu'il avait probablement l'air fou et qu'il n'avait pas réussi à me dire ce qu'il voulait me dire comme il le voulait mais qu'il avait vraiment envie de me connaitre et qu'il aimerait bien aller prendre un café avec moi. J'ai trouvé ça vraiment chou, je l'avoue. Puis il s'est trouvé con de n'avoir pas pensé que j'avais peut-être quelqu'un dans ma vie. C'était tellement sincère.
Je lui ai alors dit que j'avais un amoureux que j'adore à la maison mais que peut-être on pourrait aller prendre un café un jour puisqu'on a jamais trop d'amis.
J'écris ça ici au départ pour dire qu'on a pas besoin d'être hyper arrangée pour plaire et que c'est souvent la simplicité qui charme. Retenez ça.
Mais j'imagine qu'il y a une petite part de moi qui a juste envie d'exorciser l'idée que ce gars là, je le trouvais franchement mystérieux et sexy et que je m'en veux de lui avoir laissé mon email. Voyons, on ne prends pas de cafés avec des gars qui nous trouvent charmantes et qu'on agresseraient sexuellement volontier, quand on sent tellement de phéromones compatibles dans l'air, on le sait toutes. Voilà, c'est dit.
Il ne me reste plus qu'a le retourner gentiment s'il ose m'écrire, à être flattée et à continuer mon chemin avec l'homme de mes rêves.
lundi 11 février 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire