Gnaaa, je m'étire et tatonne dans mon bordel amassé sous le lit, avant de courrir braver le gardien féroce du dessous du divan, mon chat, à sa recherche. A moins qu'elle ne soit derrière le congélo. L'ais-je jetté? Non, je n'aurais pas fait ça quand même. L'ais-je finalement envoyé à la St-Vincent de Paul? Peut-être. Quoi qu'il en soit, le doute qu'elle soit dans les parages tourmente mon instinct de chasse. Je la veux, et tout de suite. Il faut que je sache.
Quand dans un moment de faiblesse, tu recherche ta balance et tu réalises que tu as effacé les neurones qui lui correspondent, tu te dis:
1. Que tu dois avoir l'air névrosée, à fouiller tous les endroits possibles ou tu aurait pu cacher de toi même ta propre balance.
2. Que somme toute, pour l'avoir oubliée comme ça, il y a eu du progrès.
3. Qu'il va falloir faire avec parce que tu n'iras quand même pas en acheter une autre.
Mais d'ou sort cette idée folle de vouloir me peser? J'ai l'impression d'avoir besoin de quelque chose de fiable qui puisse me dire de quoi j'ai l'air. Et pourtant, les balances sont bien nulles pour ce genre de choses.
Hier, j'ai réalisé que mon VO2max avait baissé depuis quelques années. Il y a des jours ou des nouvelles si peu importantes vous fouttent le moral en l'air et vous lancent dans les grandes remises en question de votre personne entière. Mon VO2max a baissé, je ne pensais pas que j'étais aussi nulle, qui suis-je, ou vais-je, blabla, etcetera... Eh oui, parfois, je dramatise, et je remarqquee que souvent, je finis par mettre l'ensemble de ces malheurs éééé-pou-van-tables sur le dos de mon gras. J'en viens même à douter de savoir vraiment à quoi je ressemble. Tout ça pour un mauzus de chiffre.
Harceler mon chum hier ne m'a pas donné davantage d'idées sur ce à quoi je peux bien ressembler.
Le pauvre... vous devriz voir sa tête quand il sent une discussion se diriger sur ce terrain.
"Comment tu me trouves?... T'es sur?... Non mais, qu'est ce que tu trouves laid chez moi?... T'as même pas réfléchis avant de répondre rien, tu ne parles pas sincèrement!... T'as trop réfléchis avant de répondre, tu cherches les bons mots, c'est pas ce que tu penses vraiment... Est ce que je suis plus grosse que miss X?... Moins que miss Y?... Et le reste?..."
Et à chaque question, je me somme intérieurement d'arrêter ça tout de suite, d'arrêter de torturer le pauvre garçon et d'agir comme cette fille que je suis parfois et qui a confiance en elle. C'est bien plus attirant et je sais que, de toute façon, les garçons ne remarquent souvent que ce qu'on leur fait remarquer. Mais dans ces moments là, j'ai juste besoin de savoir tout en sachant que relationellement, je suis en train de me tirer dans les pieds.
Et lui, il a beau me dire qu'il me trouve belle, pleine de charme, qu'il m'adore, j'attends qu'il me dise la vérité, qui ne peut être pour moi que de me dire qu'il me trouve tout de même un peu moche et grosse et je le crorais tout de suite s'il me disais qu'il a envie de vomir chaque fois qu'il me regarde.
Et là, il me sort qu'il ne veut pas être avec une fille comme celles des magazines, qu'il m'aime comme je suis: je n'entends que la première partie de la phrase. Parce que dans ces moments là, tout peut être interprété par ma petite tête comme un verdict de laideur. Comment ça, pas comme les filles des magazines? Qu'il le dise qu'il me trouve affreuse de la tête aux pieds!
Il ajoute que peut-être que je suis trop grosse pour être un canon de beauté pour certains gars comme les filles qu'on voit dans les magazines, mais que lui, il me trouve adorable. Interprétation de fille: ça y est, il faut se rendre à l'évidence, TOUT LE MONDE me trouve affreuse.
Je me suis endormie en pensant à ça et j'ai presque été surprise en m'apperçevant dans le miroir ce matin d'être mieux que dans mes constructions mentales.
Dans le monde des personnes raisonnables qui respirent et se calment, je sais que mon chum me trouve belle et qu'il préférerait aussi que je sois mince. Tout comme je préférerais qu'il soit plus gros. Ce n'est pas un drame. Faut juste que j'arrête de me promener ici et de penser que mon homme pourrait ressembler aux lâches sur ce site qui restent avec une femme pour qui il n'ont pas assez d'amour pour arriver à avoir du respect et de la profondeur.
Avez vous aussi des moments ou vous vous inventez des scénarios de laideur infinie? Comment ce regard que vous avez sur vous se manifeste-t-il dans vos relations amoureuses? Avez vous des craintes, rationelles ou pas? J'aimerais bien vous entendre un peu...
Vertige
xx
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6 commentaires:
J'ai rarement des scénarios de laideur, je trouve trop agréable d'avoir des scénarios de beauté. Me visualiser mince, aussi.
Tu sais, lorsque je m'entraîne et que certains exercices sont très difficiles, je visualise peser 110 livres alors, c'est plus facile.
J'ai tellement meublé mes pensées, dans le passé, d'idées laides, d'images hideuses à lever le coeur (ce que je croyais être) que rien qu'à y penser m'enlève beaucoup d'énergie.
Parfois, j'ai un flash de cette déformation de mon image corporelle en voyant un gros corps gélatineux qui gigotte mais ça passe. Je laisse aller, du moins, j'apprends à laisser ces idées passer comme elles sont venues et ne plus y accorder d'importance. Ça m'a trop empoisonné l'existence pendant trop, trop longtemps.
Ah ah ah, avec ton paragraphe sur ce qui se passe dans ta tête quand tu demandes à ton chum comment il te trouve, tu me fais penser à quelques scènes dans "Un gars, une fille", que j'ai toujours trouvées comiques. :)
La dernière chose à faire au monde c'est de se comparer aux "filles des magazines", ces illusions créées et manipulées de toute part par Photoshop. J'ai déjà vu un reportage (je ne sais plus où malheureusement) où le journaliste ramassait n'importe quel personne à l'air quelconque sur la rue, et une simple photo ensuite manipulée par photoshop leur donnait une allure de mannequin.
Ensuite dis-toi que même la fille que tu trouves la plus belle sur la rue a certainement un aspect d'elle-même qui lui tape affreusement sur les nerfs; on ne sait jamais comment elles elles se voient.
Finalement, au sujet des sites "true ... confessions", il y a quelque petites choses qu'il faut se dire. Pour te donner l'exemple du site sur les pères, il ne faut pas oublier que
-Il y a des gens qui vont écrire des choses "pour le fun" sans les penser et pour voir combien de "me too" ils vont avoir.
-Pour ceux qui expriment vraiment leur pensée, cela exprime une pensée d'un moment précis, pas nécessairement leurs pensées tout le temps. Ils peuvent avoir écrit ça dans un moment où ils étaient contrariés dans bien d'autres domaines et ils ont reporté l'objet de leur frustration sur leur blonde ou leurs enfants.
Ces sites sont à utiliser avec modération, comme tu peux le constater. Moi je les prends avec un grain de sel.
Suzie
Vous avez toutes les deux extrêmement raison. J'accuse le SPM.
Je ne pense pas m'être déjà trouvée laide. Il y a bien sûr des matins + et des matins - (enfin... Des journées plutôt).
non, moi j'ai plutôt tendance à me trouver "quelconque", insignifiante, sans attrait. Ce qu'un ami m'a dit un jour être encore pire que de se trouver laide. Parce qu'au moins là, j'aurais quelque chose de remarquable. Alors que si je me trouve quelconque, c'est qu'il n'y a rien de remarquable. J'en deviens invisible...
Ah Titoune, je comprends bien ça. Parfois, je me trouve passablement laide, mais bien plus souvent, je me trouve ordinaire à en être invisible.
J'imagine que tout ça, c'est une question de perception (j'avais écrit perfection, quel lapsus...) et qu'on agit souvent en concordance avec ce qui nous fait peur. Ça finit par arriver, on est transparentes et personne ne nous remarque.
Je me demande parfois si j'ai plus peur de n'être pas remarqué, de n'être pas spéciale, que la moyenne des gens.
Je ne sais pas. Tu alimente ma réflexion. Merci!
Scénarios de laideur infinie,
bienvenue ma soeur dans l'ame!
Les miens sont un peu comme les tiens, je me reconnais beaucoup dedans, mais aussi:
la nuit je pense que mon amoureux s'est trompé, tout simplement trompé car il est totalement impossible qu'il puisse aimer une telle chose comme je la suis, une masse difforme, un tas de graisse. Il n'a pas bien dû regarder ce qui est en face de lui. Peut-être pourrais-je essayer de disparaître, ce qui aurait l'inconvénient que je ne sois plus là... dans certains moments...
à suivre
biz
LB
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