dimanche 28 octobre 2007

La fin du monde

Il y a eu notre souper hier. Comme d'habitude, j'étais en minorité ethnique: un indien, un français de retour du Japon, un mexicain-suisse, une Arménienne et, de culture encore plus éloignée, une Ontarienne (mais pour sa défense, fraîchement revenue du Viet-Nam). Et moi, la locale de service qui ne se plaint pas vraiment de son sort. (C'est fou depuis quelques temps comme j'arrive à être sociable du profond de moi même!)

Si la veille, deux amis français d'O. experts en énergie nucléaire nous avaient parlé des problèmes d'énergie futurs insurmontables du monde, ce soir là, notre docteur en agriculture nous a parlé des problèmes vers lequels nous fonçons et par lesquels nous allons probablement finir par nous éteindre. Nous sommes jeunes, éduqués, conscientisés et pour plusieurs, militants, mais ne sommes pas arrivés à refaire le monde et à y croire. Pour ne pas sombrer dans une dépression contraire à nos natures, nous nous sommes concentré sur le dessert.

(Quand je dis nous, c'est en enlevant les 2 autres filles qui mangent toujours autant que des canaris enrhumés en faignat d'avoir déjà mangé plus tôt et notre sportif qui ne mange rien qui ne soit pas calculé dans son ratio de calories de la journée et qui, selon un plan excessivement élaboré et contraignant, mange des bigs mac pour déjeuner tous les matins et pas de dessert avec ses amis le soir, en sirotant un abjecte mélange de substitus de repas avec merdes gonflantes ajoutées pleins de calories et de gras trans mais sans goût. Pas grave, c'est une question de choix j'imagine, et ça en fait plus pour nous, les autres.)

Ce matin, allant grimper le Mont St-Hilaire pour oublier un peu que les glaciers disparaissent, que la grippe aviaire nous guette, que les multinationales en tirent avantage, que nos industries nous emmènent droit dans l'impasse, que nous allons vers entrain vers notre perte et que tout le monde s'en fout, nous sommes tombés au sommet sur un gentil patrouilleur étudiant à la maîtrise en environnement avec qui nous nous sommes découvert plusieurs atomes crochus. Evidemment, il a fallu qu'il nous parle aussi de fin du monde.

(Dieu, que veux-tu donc de moi??? Essaies-tu de me passer un message? Met moi seulement à la tête d'une efficace dictature mondiale et je te promet de changer les choses pour le meilleur intéret de tonnes de gens qui me détesteront peut-être ou surement, mais pour l'instant, j'aimerais, comme tout le monde, me mettre la tête dans le sable comme toute les créatures que tu as créé et me dire que le monde ira mieux en sirotant mon thé bio équitable.)

Alors autant profiter de cette vie précieuse et de la soupe tonkinoise épicée du dimanche du vietnamien d'à coté de chez nous. Et des bagels chauds de la boulangerie St-Viateur croulants de tartinade au saumon fumé, au fromage et à la mangue de chez Sau-Mom.
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