mardi 23 octobre 2007

Mise au point

Bon ben là, on ne va quand même pas se laisser abattre!

Je ne me suis jamais cachée sur ce blog que j'ai un désir en changeant ma façon de concevoir la nourriture: maigrir.

Même si je me coupe de mes émotions lorsque je me laisse aller au coté sombre de la bouffe, ce qui me dérange le plus sur le coup, c'est de faire payer mon corps et que ça laisse sa trace.

Pourtant, en focussant sur la perte de poids, le découragement est tellement facile. Il y a des plateaux qui ne s'expliquent pas, et d'autres qui s'expliquent. Mais dès que l'on tombe dans le piège de faire encore plus attention, on retombe dans la logique manichéenne des gentils aliments et des méchants aliments. Quand on les mange, on devient aussi gentil ou méchant, d'ou la culpabilité, d'ou la suite qui dépend pour chacunes.

Dans mon cas, il faut se rendre à l'évidence: je ne perds plus parce que, doucement, je me suis laissée dépasser mes signaux de satiété pour manger des portions que je juge raisonnables. Le petit retour vers le haut de la balance me fait perdre mes moyens et me place dans les raccoins de ma vulnérabilité psychologique et je me lance dans mes meilleurs moyens d'évitement alimentaires pour évacuer la tension. Les troubles alimentaires ont aussi de bons coté et on ne s'en débarrassera pas sans les reconnaitres.

Mais je ne vaux pas ça, ni moi ni personne.

Alors je vais reprendre la base par les pieds et recommencer à goûter mes aliments en ne prenant que ce dont j'ai besoin dans le plaisir et le respect de moi même.

Ce n'est pas un chemin évident de perdre du poids de cette façon puisqu'on est connecté avec l'intérieur de soi et ses turbulences, mais c'est le chemin du vrai changement, celui qui va de l'intérieur vers l'extérieur, celui ou on ne force pas sa nature en comportements incohérents avec ce que nous sommes. Même sans perdre de poids, on devient meilleures et plus près du bonheur.

Difficile de ne pas succomber à la pression de la vitesse. Mon petit cousin de 9 ans me disait ce week end qu'il ne pourrait jamais jamais supporter d'avoir un enfant handicapé, ou pire encore, gros. Être gros, c'est jugé aujourd'hui comme un défaut de personnalité. Les gros sont des cibles pour les immatures cherchant un souffre douleur comme pour les scientifiques qui se sentent tous habilités à juger ce phénomènent parce qu'ils le craigent aussi pour eux et leurs enfants. Je trouve ça terrible et injuste.

Je ne suis pas de celles qui subissent de la discrimination évidentes ou des moqueries à cause de mon poids mais je m'identifie à ceux et celles qui le vivent. Parce que je ne suis que ronde, on se permet de rire devant moi des obèses et ça me blesse. Mais ce que je lis dans les yeux de ceux qui se moquent et dans leurs comportement, c'est la peur de le devenir. Tout le monde est touché par la peur du gras. C'est une belle paranoïa collective.

On me dira que c'est une question de santé publique mais ça va bien au delà de cela. La guerre que chacun mène à son petit bourrelet inoffensif est malsaine. Personne ne me dira qu'il est plus dommageable d'être un peu enveloppé que de se sous alimenter chroniquement pour maintenir un IMC dans la basse fourchette du poids santé mais tous ceux qui le peuvent choisiront la deuxième option parce qu'elle correspond à nos standards esthétiques et pour y arriver, on ne s'épargnera pas les moyens les plus inhumains.

J'ai beau dénoncer tout cela, je veux encore maigrir, mais c'est un choix personnel qui correspond à mon mode de vie et je ne crois pas que tout le monde devrait faire comme moi. Mon gras, c'est un moyen de protection dont je me suis dotée et je veux arriver à vivre sans. Je n'envisage même pas d'atteindre le saint graal du poids santé si vénéré par tout le monde. Je veux juste être moi, bien dans ma peau, vivante et sans obsession alimentaires.

Je serais déçue de rester à mon poids actuel, soit environ 160 lbs, mais il faut bien admettre que ce ne serait pas la fin du monde et que ça ne m'empêcherait pas d'être heureuse. Mais je peux bien vous admettre que j'aimerais bien perdre 20 lbs encore, parce que je sais que ça correspond à un poids ou, sans être mince, je me sens très bien. Je me demande parfois si ces espérances sont saines ou réalistes, ou si je les réaliserai un jour.

Alors je reviens à la base: prendre soin de moi, manger à ma faim, m'écouter, bouger, être indulgente avec moi même. En espérant que ce retour aux sources m'approche de mon but, mais sans trop y penser.

Je commence un journal alimentaire comme conseillé dans le livre de Zermati, pour m'aider à faire le point sur mes sentiments et sensations quand je mange. Si ça vous intéresse, vous le trouverez au www.journalalimentaire.blogspot.com.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

kikoo vertige, je continue a te lire assez régulièrement, et je vois que tu n'as toujours pas fait la paix avec toi même. Tu continues a subir la pression de la société sur ton poids et à espérer être plus heureuse en étant plus mince.

Tu considères que ton surpoids, reflète un défaut dans ta personnalité mais d'un autre côté tu prends petit a petit conscience que ce n'est pas ton poids qui fait ton bonheur, et tu ne t'autorise pas encore a le vivre pleinement.

Je te répète encore une fois oublie cette foutu balance, tu n'as pas de gros problèmes de santé actuellement a cause de ton surpoids, et a aprioris il n'y a pas de raisons que tu en ailles un jour. Fais toi violence et balance la hors de chez toi :p

Il faudrait vraiment que tu cesses cette quête de la perfection, à te lire tu es déjà une personne formidable, et tu devrais plus profiter des moments présents.

Certes on peut toujours s'améliorer, mais ton apparence physique ne fais pas l'essence de ton être et ces quelques kilos sont bien superflus comparé à ton travail introspectif.

Arrêtes de projeter ton égo en imaginant ce que les autres penses de ton apparence et apprends a vivre le momment présent, profiter de la vie et de tous ses petits plaisirs, ses malheurs aussi, et trouve le chemin de ta liberté intérieure.

Je te souhaite de faire la paix avec toi même et enfin trouver ta route vers le bonheur.

myrtille81 a dit…

Bonsoir Vertige,

Je me reconnais dans ce que tu écris ce soir (encore une fois!), et je sais que le chelin est long et difficile !
Mais je crois que si cette couche de graisse est ta protection, elle s'en ira toute seule quand tu n'auras plus besoin de protection, ou moins besoin. Ne cherche pas à aller trop vite...
Pour ma part, je me suis apperçue qu'à chaque fois que je me pèse, je fais une crise dans la journée. Alors terminé la balance. Ce qui ne veut malheureusement pas dire que je ne pense plus à mon poids, au nombre de mes kilos.

Biz et courage

Vertige a dit…

Fabounet: tu as raison, je n'ai toujours pas fait complètement la paix avec moi même et je vis encore dans une société qui parfois me pèse.

Toutefois, je ne considère pas mon surpoids comme un défault de personnalité, je dis plutot qu'il est considéré par les autres comme tel, et que cela me pèse.

La balance, j'ai réussis à la balancer pour de longues semaines. Mon amoureux l'avait caché et je l'avais retrouvé par hasard avec une totale indifférence. Puis je me suis repesée, juste pour voir ou j'en était, toujours avec cette indifférence totale. La balance ne me fait rien quand je vais bien, c'est ces autres jours qu'elle me boulverse et m'obsède. Mais tu as raison, je l'ai remie dans sa boite et j'ai jetté les piles. Mieux vaut ne pas y avoir accès quand je vais moins bien.

Pour ce qui est de la quete de la perfection, c'est un chemin difficile de changer mais je crois avoir déjà fait un bout de chemin avec mon corps.

Tu fais bien de me brasser un peu. Ça fait des années que je me bat contre moi même alors difficile d'abandonner completement les hostilités. Mais j'y travaille.


Myrtille: Tu as raison, on doit prendre notre temps, être indulgentes avec nous mêmes et y aller à notre rythme. J'ai confiance (du moins aujourd'hui) que mes kilos partirons quand ils ne seront plus utiles. Quand je doute de ça, je fais une crise alors autant me dire que c'est une sainte vérité dogmatique immuable coulée dans le béton...

Bonne journée et bonne chance!

xx

Anonyme a dit…

"Toutefois, je ne considère pas mon surpoids comme un défault de personnalité, je dis plutot qu'il est considéré par les autres comme tel, et que cela me pèse."

C'est que tu prêtes attention au jugement des autres, à la pression que la société exerce sur toi. Il faudrait être éternellement jeune , mince et en bonne santé pour séduire et être heureux, mais ce n'est pas la réalité de la vie.

La plupart des gens espèrent qu'ils changeront de vie en changeant de corps, en étant plus mince, ou en se payant une opération esthétique pour un défaut qu'ils subliment, mais ce n'est pas comme ça que ça marche.

Apprends à être cohérente avec toi même, que tes actes reflètent tes pensées. Mange comme tu veux vivre ta vie .

Le seul jugement valable est celui de ta conscience et quand tu seras bien dans ta tête, tu seras bien dans ton corps.

Anonyme a dit…

Fabounet, je prends pour moi aussi tous les conseils que tu donnes à vertige, c'est vrai que c'est vers ça qu'il faut diriger nos pas, plus facile à dire qu'à faire...

Vertige a dit…

C'est le travail d'une vie d'accepter de laisser couler le regard des autres sur soi sans trop s'en formaliser. Tu as raison Fabounet, une fois encore.

Par contre, je ne peux pas faire semblant de ne pas me sentir comme je le sens. C'est de la cohérence et de la sincérité envers moi même que de reconnaitre mes envies, même celles qui ne sont pas tout à fait saines.

Déjà, je m'accepte beaucoup plus et ce ne serait pas un drame de rester comme je suis. Mais je réalise que d'un point de vue du regard des autres autant que personnel, sans que ce soit une poursuite du bonheur, je préférerais perdre encore un peu. (oui, j'ai la tête dure, pas tapper!)

Bonne journée et merci Fabounet!