mercredi 26 septembre 2007

Martine au tribunal

Comme je ne suis plus à l'université à temps plein, je ne peux plus voir le psychologue que je n'avais d'ailleurs, pas encore vu. Ce blog et l'écriture étant un exutoire de choix, je viens encore écrire plutôt que de manger le stress qui me ronge. Libre a vous de ne pas lire...

En passant, je ne m'appelle pas martine, c'est juste que ces petits livres de mon enfance ou tout est rose rendent le contraste avec la réalité rigolo. Je vous avoue que j'ai un sens de l'humour parfois douteux, mais moi ça me fait rire, et c'est ça l'important.

J'ai travaillé pendant 5 ans dans un OSBL tellement dysfonctionnel que j'ai peur que les gens ne me croient pas quand j'en parle.

Le directeur était un homme qui utilisait souvent les ressources de l'organismes pour ses fins, les employés étaient mal traités et personne ne reçevait d'augmentation ou de poste plus intéressant sans être ami avec le directeur.

On a pas eu le choix de se syndiquer pour mettre un peu d'égalité dans le traitement des employés. Le board à viré le directeur et en a engagé un autre, un avocat en droit du travail...
J'ai décidé de me faire élire sur l'exécutif comme secrétaire pour pouvoir faire ma part. Je n'avais jamais fait de syndicalisme et j'étais bien enthousiasmé.

Malheureusement, je n'étais jamais mise au courant de rien puisque rapidement, les décisions se prenaient à deux ou trois dans le bureau du directeur. Le syndicat s'est trouvé être encore plus dysfonctionnel que l'organisme, si ça se trouve. Les gens ne respectaient paas leur mandats, certain s'accaparaient tout le pouvoir, j'ai fini par démissioner aussi plutot que d'être associée à ça en laissant cet exécutif corrompu sur lequel je n'avais aucun pouvoir puisque même la conseillère syndicale refusait de reconnaitre les faits, se démerder seuls.

Le président a fini par disparaitre avec la petite caisse.

Nouvel exécutif, j'ai décidé de me représenter puisque j'y croyais encore. J'ai poussé l'élection d'une présidente qui finalement s'est avérée manquer cruellement d'intégrité et fricoter contre les employés avec la direction, assurant ainsi la promotion de sa carrière. Elle a maintenant les meilleurs postes malgré qu'elle soit une intervenante médiocre et est toujours présidente.

Après avoir passé 2 réunions à pleurer d'indignation et à me sentir toute seule à vouloir fonctionner en coopération avec l'employeur sans le laisser faire ce qui ne se fait pas, j'ai pas mal décroché.

Surtout qu'au niveau de la job, des employés se faisait harceler, allant jusqu'aux menaces de mort, et plutot que de les défendre, la présidente était impliquée.

Notre nouvelle directrice du pavillon étant visiblement quelqu'un avec de lourds problèmes de personnalité, j'ai décidé de ne pas attendre le burn out comme tant d'autres et je suis partie, dégoutée. L'autre d'avant était gentille, mais d'une incompétence hallucinante qui arrangeait certaines personnes.

Après 5 ans de travail dévoué que je faisait pour mes clientes itinérantes en oubliant le reste, pas moyen d'avoir une bonne lettre de référence puisque j'étais de toute façon une tête à sortir même si je faisais de l'excellent travail et que j'avais monté plusieurs projets pour les femmes sur mon temps. Mon intégrité et mon obstination a obtenir le meilleur pour les clientes ne cadrait pas avec la place. J'ai aussi trop souvent dénoncé, en toute politesse et en finesse, des situations aberrantes que je ne pouvais pas accepter. Pourtant, j'y suis restée longtemps malgré les risques et le reste, parce que j'aimais mon travail si on enlevait toutes ces merdes administratives. J'aimais ces femmes si fragiles et fortes à la fois. Et ils ne pouvaient pas me virer puisque mon travail était irréprochable et que j'étais syndiquée.

J'ai quand même passé plusieurs mois à ne plus vouloir entendre parler de communautaire après mon départ.

Bref, je suis partie et maintenant, je suis convoquée comme témoin principal à deux procès contre le syndicat et l'employeur.

Le premier procès est lundi et laissez moi vous dire que je sens que je vais me faire démolir. Je suis obligée par la loi à m'y présenter et je ne saurais faire autre chose qu'être intègre. Ce qui veut dire que les 2 camps vont me hair si on me pose trop de questions et on va surment le faire puisque je suis le témoin principal de la partie demanderesse en tant que membre de l'exécutif syndical.

Le problème, c'est que le lendemain du premier jour de travail de la demanderesse, il était évident qu'elle avait de lourds problèmes et j'ai suggéré à ma directrice de la virer pendant qu'elle le pouvait légalement. Bien sur, on ne m'a pas écouté et apres sa période de probation, l'employeur s'est rendu compte de la faute de ma directrice et a cherché à la virer en inventant n'importe quoi. Ils l'ont suspendu pour harcellement sexuel sur les clientes, ce qui est bien évidemment de la foutaise, et l'ont harcelé psychologiquement sans relache dans le but qu'elle quitte. Pire, ils ont mis de la pression sur une cliente pour qu'elle signe un faux témoignage. Ils ont été salaud.

Je crois que si on veut virer quelqun, il faut avoir des raisons valables, les prouver et puis faire ça dans la décence. J'ai dit à l'exécutif de la défendre en réunion. Silence de glace. J'étais la première à trouver qu'elle ne correspondait pas du tout au profil de l'emploi, mais le role d'un syndicat est de défendre les employés selon la convention sans jugement des personnes. Ils ne l'ont pas défendu. Je me souviens les avoir avertis qu'elle était assez folle pour les poursuivre s'ils ne le faisait pas. C'est ce qu'elle fait maintenant. J'était d'accord pour qu'ils la virent, mais pas comme ça. C'était hallucinant qu'ils l'aient engagé pour commencer mais vu l'incompétence a tous les niveaux, c'était a peine surprenant. Moi j'ai quitté peu après, écoeurée. Il faut dire que je venais de présenter à l'employeur un projet de collaboration avec les psychologues de médecins du monde pour élaborer de meilleurs suivis avec les clientes et que ce projet, gratuit et enrichissant, avait été refusé puisque ma directrice avait peur (avec raison) d'avoir l'air folle et qu'elle me l'a dit tel quel.

Alors voilà, j'ai un ordre de comparaitre pour lundi.

Par soucis de transparence, j'ai appelé mon ancien conseiller syndical pour lui dire que j'avais été convoquée à la cour, pour qu'il ne soit pas surpris de m'y revoir et de m'entendre. Il m'a demandé ce que j'allais dire et je lui ai dit que je maintenait ce que j'avais toujours dit: qu'on aurait du la défendre mais que je n'étais pas là pour savoir ce qui s'était passé après. Il était visiblement surpris, pas du tout content et m'a promis que je passerais un sale quart d'heure en court. Puis il s'est radouci, réalisant peut-être que cette fois, j'ai le gros bout du bâton, et m'a dit de parler selon mon coeur et me demandant si je peux le rencontrer avec l'avocat du syndicat vendredi, avant le procès lundi.

Ce n'est que le début, cette fille ammènera aussi en court l'employeur après le syndicat.

Une de mes grande amies emmène aussi le syndicat et l'employeur en court. Je suis encore un témoin clé. J'aimerais vraiment qu'elle gagne. Tout ce que le syndicat et l'employeur lui ont fait subir est profondément injuste et dégradant alors qu'elle est la meilleure intervenante que je connaisse.

C'est juste que j'aimerais bien rester hors de tout ça. Maintenant que je fais du bénévolat dans un organisme tellement super qu'il me réconcilie avec les OSBL, maisntenant que j'ai une entrevue pour un poste que j'aimerais ou pour lequel je crois avoir de bonne chances lundi après midi (en espérant que je serai libérée à temps, je me vois mal expliquer tout ça a un employeur potentiel) et maintenant que je réalise comme je suis bien loin de tout ça.

Pour en revenir à l'organisme, j'ai été la assez longtemps pour croire que ça pouvait changer, assistant à la naissance du syndicat, au renouveau de l'administration et à plein de projets. Maintenant, je crois que le mieux pour tout le monde serait que cet organisme brûle, laissant place à d'autres qui ne pourraient pas faire pire.

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