Premier jour de vacances hier: un vrai jour de liberté, à vélo dans la ville, ou j'ai pu apprécier de toute mes forces mon nouveau bien-être. J'ai de plus en plus l'impression d'appartenir à cette ville que j'adore et je crois que ce n'est pas étranger à ma nouvelle philosophie alimentaire qui me permet de me concentrer sur moi: je me sens enfin le droit d'exister et ça me transforme.
Qu'es ce qui change? Des tonnes de choses! Une journée comme hier, ça n'aurait jamais pu exister pour moi avant. Je crois que peu de gens peuvent imaginer comment j'ai pu être obsédée par la bouffe et par mon poids, du moins, je l'espère parce que c'est un état qui empêche carrément de profiter de la vie, si courte. Être au régime, quand on se rendra bien compte de ce que c'est à mon niveau, sera surement placé dans l'avenir dans le DSM IV entre la schizophrénie, la dépression et le trouble obsessionnel compulsif.
Hier, j'étais libre.
J'ai souvent fait du vélo avant. J'ai même eu des périodes de sport intense ou j'étais si en forme que je me comparais bien à quelques athlètes de bas niveau. Mais je détestais. Je détestais être au gym tous les matins et penser à chaque instant à comment optimiser ma forme, a ces escaliers qu'il vaudrait mieux monter, à ce moment libre que je pourrais utiliser pour faire des lunges et des push up. Mis à part le coté masochiste bien sur, et une certaine fierté de me penser meilleure que les autres sur ce point puisque je me croyais pire que tout le monde sur tout le reste, c'était une obligation pénible pour moi, une religion presque, pour être quelqun d'autre que celle que les autres prenait à regret, lorsque j'étais enfant, dans leur équipe parce qu'il ne restait plus personne d'autre.
Hier, j'ai fait du vélo parce que ça me tentais et que c'était l'fun. Et je me suis dit qu'il serait amusant de recommencer et d'associer le sport à ce qu'il est vraiment pour moi. Et que du coup, je pourrais prendre un plaisir total a faire du sport avec mon amoureux sans toujours me sentir obligée de prouver quelque chose ou me soucier de l'image que je projette.
J'ai raté tellement d'occasion de bouger avec lui parce que je n'aime pas qu'on me voit en mauvaise forme ou qu'on voit mes formes se déplacer dans l'espace comme du jell-o vert du buffet chinois mandarin. Ou encore j'ai bougé le coeur rempli de tristesse et de honte. C'est inutile tout ça, franchement!
Bref, j'ai fait du vélo. Je suis partie de mon petit Villeray, je suis allée au ciné dans hochelaga maisonneuve, puis à la bibliotèque nationale dans le quartier latin, en prenant bien les plus longs chemins possibles et tous les détours imaginables et inimaginable. C'était une ballade de femme libre et ça m'a plus satisfait que quelques voyage superbes que j'ai fait en trouvant que mes fesses étaient de trop. C'était comme ne autre fille sur mon vélo.
Et là, quelque chose d'inconcevable s'est produit sans que je m'en rende compte. Presque un miracle. Une erreur dans la matrice. Moi, l'obsédée de la bouffe, j'ai oublié de souper. Oh, je sais, c'est banal pour bien des gens que je connais, mais pour moi, le repas est toujours un moment que j'attends et que je prépare puisqu'il va falloir penser à ce que je vais manger, à ses valeurs nutritionnelles, à la quantité, à la disponibilité, aux alternatives en cas d'impossibilité etc... J'ai trouvé que c'était merveilleux d'avoir oublié et je me suis trouvé bien rigolote de trouver ça merveilleux. (Attention, je ne fais pas l'apologie de passer un repas, juste celle de relaxer avec la chose!)
Alors de retour à la maison à 21h (hé, pour les européens inconscients, c'est tard pour une québécoise! Ici on soupe à 17h ou 18h!), je me suis fait une super omelette pomme-bacon-vieux cheddar que j'ai mangé avec plaisir et appétit.
Je croyais que maigrir m'apporterais plus de bonheur. En fait, maigrir comme j'ai pu le faire ne m'apportait que des obsessions. En fait, ce que je voulais, c'était la liberté, et je l'ai déjà. Et je continue de m'affiner quand j'en profite, en bonus.
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5 commentaires:
Je te comprends tellement. J'ai vécu emmurée dans mes idées obsessives et dans l'horreur que j'étais supposé projeter en faisant du sport. Lorsque cette couche est partie, je suis devenue libre. Je porte des cuissards en vélo, au gym aussi. On m'a même demandé hier de donner une démo de spinning devant une foule! Si je n'avais pas eu un empêchement, je serais allée sans hésitation.
Et le maillot de bain à la mer. Jamais je n'ai pensé à la graisse. Jamais.
Ce regard que je croyais posé sur moi par les autres n'était nul autre que le mien et seulement le mien. Les autres s'en fichent bien.
Je pesais 125 livres et je me cachais sous d'amples vêtements car je me croyais énorme. Maintenant, bien plus enrobée, je porte mes cuissards parce que je suis très bien dedans et qu'ils protègent mon popotin de douleurs dues au vélo.
En 6 mois, j'ai appris à être libre. Libre de mes fausses perceptions.
C'est génial hein?
Génial tu dis? C'est extraordinaire, c'est fabuleux, c'est magnifique, je manque de mots...
Il faut savoir ce que c'est, cette prison qu'on se fait soi même, pour apprécier toute la valeur de cette liberté nouvelle!
Je ne suis pas encore tout à fait libre partout, mais j'ai au moins conscience que le problème est dans ma tête et pas ailleurs...
J'aurais voulu réaliser ça plus tôt, mais il n'est pas encore si tard!
Bravo, et bonne continuité!
xx
Je n'en suis pas encore là, mais je ne desespère pas !!
Noémie: c'est un apprentissage. Peu importe ou on en est, l'important c'est d'avancer à petits pas. On va tous arriver à la ligne d'arriver si on y va à notre rythme.
Wow! J'ai hâte moi aussi d'être libreeeeeee!!!
J'en ai fait de l'act. physique dans le but de maigrir et cela a fonctionné!
Mais je me suis écoeurée...
T'es mon idole! ;o)
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